Aimé Сésaire (1913-2008) était un célèbre poète, écrivain et homme politique de la Martinique. Quand il était jeune, il est allé faire ses études à Paris. Mais la France ne lui a pas donné de bonne impression. L’humiliation des Français et leur sens de supériorité l’a fait commencer à réfléchir sur le destin des Noirs. Il a conjointement créé un journal Étudiants noirs avec ses camarades et compatriotes tout en déclenchant le mouvement de la « négritude ». Dans les années 1940, il est retourné en Martinique. Durant sa vie, il a publié des recueils de poèmes tels que Cahier d’un retour au pays natal (1939), Les Armes miraculeuses (1946), etc. À partir des années 1950, il a commencé à écrire des pièces de théâtre telles que Et les chiens se taisaient, Une saison au Congo, Une tempête, La tragédie du roi Christophe.
Cahier d’un retour au pays natal et Identité culturelle Dans son recueil de poèmes Cahier d’un retour au pays natal, il semblait qu’Aimé Césaire a imaginé, face au paysage pittoresque de Martinska durant son voyage en Yougoslavie, l’île Saint-Martin et la Martinique natale qui lui manquait jour et nuit. Par là, il a commencé ses réflexions profondes sur le rapport de son île natale à la France et à sa mère africaine. Ce n’était pas un véritable récit de voyage, mais un voyage spirituel et effréné au plus profond de l’âme. Dans ce long poème surréaliste, contrairement à la direction (Europe-Afrique-Amérique) de la traite des esclaves noirs, le courant océanique de l’Atlantique a relié les trois continents (Amérique-Afrique-Europe), reliant la Martinique aux autres îles antillaises, jusqu’à la Floride des États-Unis. Cahier d’un retour au pays natal était une œuvre pleine de fierté et, pour ainsi dire, c’était la première clé qui nous a permis d’entrer dans le monde spirituel de notre poète. Sous sa plume, l’Afrique voilée de mystères était la source de tout.
Aimé Césaire n’était pas seulement un grand poète, mais un homme d’une conscience révolutionnaire. Sous sa plume, le poète présentait les Noirs comme sujets étroitement liés avec la force de la Nature. Le concept de « négritude » a permis aux Noirs de ne plus être confinés à une identité spécifique. Face au mépris et à l’humiliation des Blancs, Aimé Césaire a bien affirmé la fusion harmonieuse des Noirs avec leur environnement. Le visage des Noirs se heurtait au soleil et au vent, comme s’ils pouvaient y puiser leur force. Le poète se moquait toujours des colons, espérant que le vent puisse balayer complètement le racisme des Occidentaux.
Il faut dire qu’avant 1944, l’interrogation d’Aimé Césaire sur son identité culturelle n’était pas entièrement fondée. Mais depuis qu’il a réellement compris pourquoi les Noirs s’étaient levés pour la première fois lors de la révolution haïtienne, son interrogation s’est approfondie dans son cœur et avec une intensité croissante. Il s’est posé enfin à haute voix des questions telles que « Qui suis-je ? », « Suis-je Blanc ou Noir ? ». Pour les gens ordinaires, même pour les instruits, il était très difficile de répondre à ces questions. Par ces questions-là, Aimé Césaire voulait bien s’affirmer comme Noir, un frère de ses compatriotes qui vivaient dans des cabanons surpeuplés et incomparablement sales.
Une tempête et déconstruction du logocentrisme occidental D’un point de vue écologique, Une tempête est un nouveau point de départ. Avec cette pièce de théâtre, Aimé Césaire voulait déconstruire le centrisme occidental ou le logocentrisme occidental. Il s’est inspiré de La Tempête de Shakespeare, et le sous-titre a bien souligné la corrélation : une version noire de La tempête de Shakespeare. Ce n’était plus La tempête de Shakespeare, mais la tempête de notre temps, la tempête capable de déconstruire le racisme occidental. Sous la plume d’Aimé Césaire, le personnage principal Caliban était considéré comme celui qui était lié à la « source », à la Nature, tous les deux étaient inséparables. En écoutant de différents sons naturels, Caliban s’est entièrement intégré à la Nature. Sur l’île déserte, il y avait partout des sons mélodieux et de la bonne musique. Caliban était le vrai maître de cette île, alors que tous les autres étaient envahisseurs. Ce que l’auteur voulait exprimer était que la lutte des esclaves pour gagner l’égalité était juste et encourageante. Un jour, Aimé Césaire a écrit : les colons avaient tendance à considérer les autres races comme des bêtes sauvages, ceux qui traitaient les autres comme des bêtes se transformaient objectivement en bêtes.
Dans cette œuvre, Aimé Césaire présentait Ariel comme hybride lamentable et Caliban comme Noir à l’esprit rebelle et avide de liberté. L’auteur ne s’attachait pas beaucoup au personnage d’Ariel, et l’intrigue essentielle de la pièce se déroulait surtout entre maître et esclave, ou plutôt, entre colonisateur Blanc et colonisé Noir. En outre, Aimé Césaire a introduit de nouveaux éléments liés à l’anticolonialisme dans ce spectacle. En conclusion, l’image de Caliban était déterminée par des facteurs externes, en fonction de la conscience dominante de l’époque et de l’acceptation de l’œuvre avec le temps.
La tragédie du roi Christophe et régime autoritaire
Face à la supériorité des Blancs et à la place de « domination légitime » des colonies, Aimé Césaire a montré une profonde inquiétude pour les régimes qui ont suivi l’indépendance dans les pays noirs. En 1804, Haïti a déclaré son indépendance, et le premier pouvoir des Noirs aux Caraïbes et en Afrique s’est établi enfin. Cependant, après l’indépendance, la réalité sociale haïtienne était très éloignée de l’idéal révolutionnaire original, et il existait encore une forte polarisation entre la haute couche sociale et les classes populaires. Aimé Césaire espérait tirer davantage d’expériences et de leçons de la situation sociale de Haïti.
En 1963, La tragédie du roi Christophe a vu le jour, et qui a réussi à être portée sur la scène l’année suivante. Cette période coïncide justement avec la vague d’indépendance des pays asiatiques et de l’Afrique subsaharienne. Aimé Césaire ressentait de près la possibilité pour le nouveau régime de se transformer en régime autoritaire sous prétexte d’« indépendance » et de « libération ». Comme tout le monde le sait, la révolution haïtienne a écrit des pages glorieuses de l’histoire des Noirs et a servi de modèle aux pays africains qui ont lutté pour l’indépendance nationale après la Seconde Guerre mondiale, mais plus d’un siècle après l’indépendance, l’arrivée au pouvoir de François Duvalier a ramené Haïti à l’ère de la tyrannie. Dans La tragédie du roi Christophe, le personnage principal était le dictateur Henri Christophe, pas le révolutionnaire Toussaint Louverture, ni Dessalines, fondateur de Haïti. Cette pièce ne reflétait pas une véritable histoire des Antilles, mais une allégorie sur le processus de la décolonisation.
Dans ce drame, Christophe voulait bien assumer la responsabilité de l’édification de sa patrie après l’indépendance nationale, et il considérait cette responsabilité comme un autre côté de la « liberté ». La construction d’un palais luxueux et l’imitation du palais français ont mis en évidence la vanité du roi Christophe et ont souligné la couleur ironique. D’origine, le roi Christophe était un esclave, il a travaillé comme cuisinier, puis il s’est promu voire même comme général de Toussaint Louverture, puis comme roi de Haïti. Ce tyran ne craignait pas sa promotion et a développé sa personnalité arbitraire. Ce caractère lui a préparé la frustration ultérieure. En d’autres termes, plus Christophe aspirait et voulait lever le niveau de vie de son peuple, plus il opprimait ses sujets. Les courtisans le flattaient, mais Christophe était insensible, pensant toujours qu’il pouvait rendre son royaume plus puissant. Un abîme infranchissable se formait bientôt entre lui et ses sujets. Les titres de noblesse française ont été empruntés et utilisés pour la désignation de certains toponymes. Par-là, Aimé Césaire se moquait de parodie de la civilisation européenne. Ce roi idéaliste, discipliné et odieux est finalement devenu un tyran désespéré. Grâce à son statut et à son caractère, il est monté facilement au trône du roi. Mais, aux yeux de ceux qui l’entouraient, ses exigences étaient excessives et il semblait qu’il voulait rétablir un nouvel ordre d’esclaves. Dans cette tragédie absurde, Aimé Césaire nous a révélé le Mal que les pays colonisés ont délibérément ou inconsciemment retenu de la culture coloniale.
Conclusion
En résumé, le milieu familial et social, l’éducation reçue et la sensibilité raciale, tout cela a bien inspiré la création littéraire d’Aimé Césaire. Sa ville natale était située au pied d’un volcan, au bord de l’océan Atlantique. Le jet de magma, l’éclat de la mer et le rythme musical des tambours africains faisaient l’objet de louanges sous sa plume. De plus, dans le processus de la création, Aimé Césaire a utilisé un grand nombre de structures nominales qui remplissaient le verset de tension. Une telle expression a produit une force spirituelle émouvante dans un texte français. En un mot, les œuvres d’Aimé Césaire telles que Cahier d’un retour au pays natal, Une tempête, La tragédie du roi Christophe brilleront toujours avec une pensée brillante. Sous le contexte de l’apprentissage mutuel et de la préconisation de la diversité culturelle, il est très significatif de rendre hommage à ce grand écrivain francophone.
Sources utilisées :
LIU Chengfu, Identité culturelle au miroir de la littérature francophone, Edition de l’Université de Nanjing, 2024. LIU Chengfu, « Une tempète » sous le contexte de l’apprentissage mutuel de différentes civilisations, in Le journal de l’Institut des Beaux-arts de Nanjing, 2023(5).
LIU Chengfu professeur à l’Université de Zhejiang Yuexiu et à l’Université de Nanjing