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Tatiana Voronkova : « Je m’efforce que le nombre d’élèves apprenant le français augmente toujours ! »

2025-01-04 21:17 2024-11
Tatiana Voronkova est professeur de français à l’école linguistique №6 à Penza en Russie. Son chemin vers l’école a été long et bien original. Elle a d’abord découvert les subtilités du travail de policier, juriste, professeur de droit… Mais c’est la maitrise parfaite du français et l’amour infini pour la langue qui ont tout décidé un jour. La voilà, quotidiennement devant les regards curieux de ses élèves motivés et enthousiastes grâce aux méthodes intéressantes que Tatiana utilise dans son travail. Elle est toujours à la recherche d’idées pour attirer le plus grand nombre d’élèves et partager avec eux sa passion de la langue française et son gout des découvertes.

Quand et pourquoi avez-vous décidé de devenir professeur ?
J'ai décidé de devenir professeur de français à l'âge de 32 ans. Mon chemin dans cette profession n’a pas été linéaire, comme pour la plupart des professeurs : l'école — l'université pédagogique — le travail. J'ai parcouru une longue route sinueuse avant de commencer à travailler comme enseignante. J’ai fait le choix de cette profession à un moment où j'étais à nouveau au carrefour des routes de la vie et j'ai dû décider d’une voie professionnelle après avoir travaillé comme policière, juriste, spécialiste du service anti monopole et professeur de droit. À l'époque, mon enfant était petit, je pensais à l'emploi du temps qui pourrait me permettre de passer plus de temps avec lui.

Je réfléchissais à ce que je pouvais faire pour être heureuse. Et tout à coup, j'ai réalisé que j'avais un bon niveau de français que j’apprenais depuis de nombreuses années, et que je pourrais partager mes connaissances et aider les gens à tout âge à commencer à apprendre et à parler cette belle langue. C'est ainsi que mon parcours de professeur de français a commencé.

Quelles formations avez-vous suivies ?
Ma formation supérieure initiale est juridique. L'étude et l'application des lois m'ont donné beaucoup de plaisir. Pendant mes études universitaires, à la fin de la troisième année j'ai commencé à apprendre la langue française. Après l'université, j’ai continué à apprendre le français en France, dans la ville de rêve, Paris !

En juillet 2017, j'ai terminé mes études au Centre de formation pédagogique supplémentaire de l'Université d'état de Penza dans le cadre du programme de Pédagogie et de Psychologie. En outre, j'ai réussi les examens internationaux en français DELF A2, DELF B1, DELF B2. Je me prépare actuellement pour passer DALF C1.

En 2019, j'ai suivi des cours de requalification dans le cadre du programme « Deuxième langue étrangère (français) dans le cadre de la mise en œuvre du FEM » et j'ai reçu la qualification de « Professeur de français ». La même année, j'ai remporté une bourse pour le stage d'enseignement du français comme langue étrangère en France et j'ai suivi ce stage pédagogique de deux semaines à Besançon.

En 2022 j'ai suivi la formation d'examinateur-correcteur de l'examen international de français. En 2023 j'ai passé un stage pédagogique d'une semaine à la Francophonia à Nice. En général, depuis 2017, je passe chaque année divers cours de perfectionnement sur la pédagogie et la méthodologie de l'enseignement du français, j'apprends la langue, je m'améliore et me développe tout le temps.

Qu'est-ce qui vous enchante dans ce métier ?
Dans ma profession, j'aime beaucoup transmettre des connaissances et voir comment les élèves les accueillent, comment ils se développent, s'approprient les connaissances, acquièrent des compétences. Je suis toujours très heureuse lorsque mes élèves passent l'examen international de français. Ainsi, leur connaissance est confirmée par la France et c'est tel un « bien » pour moi en tant que prof.

Après tout, dans 90 % des cas, les élèves viennent apprendre le français à partir de zéro. Nous apprenons à lire, à parler, à écrire. Et puis, après un certain temps, ils passent l'examen international du niveau A1 à B2 ! Et c'est un tel miracle pour moi, c'est tellement agréable. Ils ouvrent de nouveaux horizons avec la connaissance du français. Je travaille à l'école linguistique n 6 de Penza avec des enfants de 9 à 18 ans.

Je donne aussi des cours privés aux adultes et j'aime vraiment voir leurs progrès : quand un adulte commence avec les règles de lecture et passe l'examen international de français au niveau B1 2 ans après, c'est génial !

Qu’est-ce qui vous semble le plus important dans votre travail avec les enfants ?

Pour moi, en tant que professeur de français, l’aspect le plus important dans le travail avec les enfants est de créer un environnement éducatif intéressant et efficace qui les motive à apprendre la langue. En commençant par la salle de classe, en tant qu'environnement dans lequel les leçons ont lieu, en terminant par une approche spéciale pour chaque enfant. Donc, j'ai repeint moi-même le bureau, acheté des poufs (les enfants les adorent), planté des fleurs. Après tout, « l'être détermine la conscience », et puis « la conscience détermine l'être ». Tout le matériel que j'utilise pendant mes cours (vidéo, audio, présentation) est dupliqué dans la classe Google à laquelle chaque élève a accès. Cette habitude est restée de l'ère Covid, lorsque l'apprentissage était à distance.

Ainsi, les élèves peuvent, en faisant leurs devoirs, tout réviser ou revenir au matériel plus tard, si quelque chose est oublié. Ensuite, il est important de créer une atmosphère amicale et favorable dans la salle de classe, où les enfants se sentent à l’aise et confiants dans le processus d'apprentissage de la langue. Et bien sûr, il est très important de prendre en compte les caractéristiques individuelles de chaque élève, de maintenir leur intérêt pour l'apprentissage du français, de comprendre leurs besoins et de les aider à se développer en tant qu'individus. Et c'est très difficile ! Après tout, il y a beaucoup d'élèves et ils sont tous si différents…

Je m'efforce d'aider chaque élève à réaliser son potentiel et à réussir dans l'apprentissage du français, compte tenu de son niveau de connaissances et de ses capacités. Bien sûr, je me heurte parfois à « un mur de réticence », car parmi mes élèves il y a ceux qui ne souhaitent pas maîtriser la langue à un bon niveau. Les raisons sont différentes : quelqu’un a choisi le moindre mal des deux (français et allemand) ; un autre est capable, il a un niveau de français suffisant, mais dans la vie d'autres priorités… Et si, au début de mon travail en tant que professeur de français, j'ai essayé de convaincre ces élèves qu'ils avaient besoin d’apprendre la langue, que ce serait utile pour eux, maintenant je dirige simplement cette énergie vers ceux qui veulent vraiment travailler. Eh bien, comme l'espace est unique, les élèves faibles doivent suivre les élèves plus forts. Il ne me reste plus qu’à espérer qu’à l'avenir, quand ils (les élèves faibles) le voudront, ils parleront français comme de vrais Parisiens.

Je pense qu’il est important non seulement d’enseigner le français aux enfants, mais aussi de les inspirer, de développer leurs capacités linguistiques, d’enseigner la communication et la compréhension d’autres cultures à travers l'apprentissage de la langue. Tout ce travail vise à aider les élèves à parler la langue française et à élargir leurs horizons.

Comment arrivez-vous à motiver vos élèves à l'apprentissage du français ?

J'essaie toujours de leur montrer que la connaissance d'une langue étrangère nous enrichit et nous ouvre de nouveaux horizons, rend notre vie encore plus intéressante. Mais aussi, je leur dis toujours que la motivation est toujours en nous, qu'ils devraient vouloir savoir eux-mêmes. Mais d'habitude, les élèves qui ont cette lumière de désir allumée à l'intérieur viennent à moi et il me reste qu’à les soutenir.

Qu'est-ce qui vous inspire et vous encourage le plus dans votre travail ?
Je suis inspirée par les succès de mes élèves, leurs projets. J'aime mon travail et je le trouve très intéressant, il m'inspire en soi. Et je suis aussi très inspirée par nos projets et voyages internationaux et russes. Je suis encouragée par les rencontres avec différentes personnes intéressantes à travers le monde, qui se produisent parce que je suis professeur de français.

Le métier de professeur n’est pas facile. Rencontrez-vous beaucoup de difficultés ?
Oui, il y a aussi des difficultés, elles ne sont pas très nombreuses et elles sont surmontées. Et honnêtement, je ne veux pas parler de ces difficultés.

Avez-vous vécu des moments où vous vouliez changer de travail, abandonner cette profession ?
Oh, oui. Chaque année, il y a des situations où je veux vraiment me lever et partir. Mais j'ai de bons élèves qu'il est dommage de quitter et donc je reste toujours. Et toujours après la pluie vient l'arc-en-ciel.

Vous pouvez dire que vous êtes heureuse dans votre métier ?
Oui, je peux absolument dire que je suis heureuse dans ma profession.

Un événement que vous n’oublierez jamais ?
Jeux olympiques de français en 2023. C'était la première fois que mon élève participait à l'étape finale de l'Olympiade panrusse d'écoliers en français et c'était une fête dans tous les sens.

Un élève que vous n’oublierez jamais ?
Je préfère ne jamais dire jamais. Mais je pense qu'il y a beaucoup d'élèves de ce type, car au fil des ans, les élèves deviennent comme nos propres enfants. Je ne peux pas nommer quelqu'un.

Qu’est-ce que vous faites pour réussir dans votre métier ?
Comme je l'ai dit plus haut, j'apprends tout le temps, j'apprends des meilleurs et j'essaie de transmettre mon amour de l'apprentissage et de la découverte aux élèves.

Votre plus grand rêve de professeur ?
Mon plus grand rêve de professeur est de créer un mouvement olympique de langue française dans notre ville et notre région. Je ne veux pas que ce ne soit pas un élève, mais toute une équipe qui aille à l'étape finale de l'olympiade de français. Ce serait génial !

Chaque année, je m'efforce de faire en sorte que le français soit enseigné à autant de jeunes que possible. Et certains d'entre eux voudraient atteindre un excellent niveau et bien travailler.

Par exemple, l’année scolaire prochaine, j'aurai deux groupes d’élèves de cinquième année de 20 personnes. C’est-à-dire 40 nouveaux francophones ! Et à l’avenir, certains d'entre eux participeront aux Jeux olympiques. Aujourd'hui, j’ai des élèves qui participeront aux Jeux olympiques durant l’année scolaire 2024-2025. Et les élèves qui parlent bien français sont chaque année de plus en plus nombreux.