La République Démocratique du Congo vient de démontrer à la face du monde sa capacité à conduire, sur fonds propres, un processus électoral jusqu’à son terme, avec une réélection brillante, pacifique et civilisée du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. L’approbation unanime de cette victoire démocratique a été confirmée, à l’échelle internationale, avec la présence de plus de 20 Chefs d’États et de Gouvernements ayant répondu à l’invitation de prendre part à la cérémonie d’investiture du 20 janvier 2024.
Maintenant qu’il faut poursuivre l’œuvre de reconstruction nationale amorcée lors de son premier mandat et instaurer la paix sur l’ensemble du territoire national, le temps est venu de consolider les relations avec les partenaires fiables qui ont soutenu la RDC, au moment où tous les autres semblaient lui tourner le dos, afin de leur faire profiter de leurs disponibilités à nous accompagner dans les défis (politiques, économiques, militaires, culturels et scientifiques) qui se dressent devant elle.
Dans ce contexte, la Russie, qui est au cœur de la politique internationale de cette année et des années qui viennent, verra son rôle de plus en plus accru dans la résolution des problèmes internationaux. Il nous faut donc, dès maintenant, privilégier une stratégie qui permette à la RDC et à la Russie d’intensifier leurs relations, à tous les niveaux, au moment où plusieurs régions du monde sont en proie à des violences en tous genres, et que l’Europe, toujours encline à s’ingérer négativement dans les affaires africaines, peine elle-même à sortir des crises économiques et sociales qui la minent.
Privilégier l’axe Kinshasa-Moscou répond donc à une logique réaliste et cohérente, si la RDC s’inscrit dans l’élan des autres pays africains qui profitent actuellement de leurs partenariats constructifs avec la Russie. À ce sujet, pour les autorités de la Fédération de Russie, depuis l’année 2019 l’ouverture de la Russie envers l’Afrique ne fait que se confirmer, avec comme point culminant le Deuxième Sommet Russie-Afrique qui s’est tenu à Saint-Pétersbourg, au mois de juillet 2023, et qui a vu la participation de la quasi-totalité des dirigeants africains.
La Russie est fortement intéressée par l’Afrique. Elle a déjà établi sur le sol africain des représentations commerciales en lien avec son Ministère de l’Industrie et du Commerce, notamment en Égypte, au Maroc, en Algérie et en République Sud-Africaine. La position officielle de la Russie pour l’Afrique est celle d’un dialogue politique très actif. Ceci s’explique par le grand nombre de rencontres entre les dirigeants africains avec les responsables russes de différents secteurs. L’Afrique dispose d’un grand potentiel et son rôle dans l’économie mondiale va s’accroitre au cours des prochaines années. Le déficit que connait la Russie en matière de ressources minières la conduira à recourir à l’Afrique. Ce qui est très avantageux pour les pays qui, comme la RDC, possèdent des ressources minières, qui trouveront ainsi en la Russie un partenaire fiable et entièrement solvable. Quelques chiffres illustrent bien cette évolution : le volume des échanges en la Russie et l’Afrique a été de 3.540.000.000 $, en 2016 ; 3.580.000.000 $ en 2018 et on pense dépasser les 4 milliards de dollars en 2019. Comme le souligne Monsieur OLEG OZEROV, Directeur Adjoint du Département Afrique du Ministère des Affaires Etrangères de la Fédération de Russie, plusieurs pays africains sont déjà fortement engagés avec les sociétés russes dans l’exploitation des ressources minières (bauxite, platine, diamant et pétrolières, notamment le Mozambique, le Nigeria, la République Sud-Africaine, la Guinée, le Zimbabwe, le Sierra-Léone, etc…[1]
Les relations avec l’Afrique ont été renforcées, à travers plus de 16 commissions intergouvernementales dans le but de conclure des accords économiques qui permettent notamment d’éviter la double taxation sur les revenus de l’exploitation minière. La Russie possède des technologies très avancées dans plusieurs domaines, dont celui de l’exploitation des ressources minières. Les pays africains gagneraient donc à trouver auprès des Russes les informations en mesure de leur permettre une meilleure exploitation de leur potentiel minier.
Pour sa part Monsieur PAVEL VOLOSOV, Chef du Département Asia, Afrique et Amérique Latine du Ministère de l’Industrie et du Commerce de la Fédération de Russie, affirme que la Fédération de Russie est en coopération étroite avec les pays africains, à travers l’octroi des bourses d’études, et des programmes de formations dans des domaines très concrets. Plusieurs initiatives liées à des domaines particuliers sont en cours, notamment dans le secteur agricole et l’étude des sols. Plusieurs missions ont été effectuées en Afrique, avec des programmes très concrets, et qui ont été fortement appréciées de part et d’autre. Les financements existent et des concours sont régulièrement organisés. Ce partenariat peut être structuré à travers la signature de Mémorandum d’entente entre les pays africains et les partenaires russes du secteur de l’éducation.
Beaucoup de sociétés russes ont en effet entrepris d’investir dans le développement des pays africains, au cours de ces vingt dernières années. Pour apporter la preuve de ses bonnes dispositions envers notre continent, la Russie a annulé 20 milliards de dettes des pays africains. Cela a été rappelé par le Président Poutine, au cours de la visite que le Président guinéen, Alpha Condé, a effectuée à Moscou en septembre 2017. On peut cependant noter une très grande différence d’intensité du partenariat Afrique-Russie entre la partie nord du continent et les pays sub-sahariens. En effet les échanges entre la Russie et les pays du Maghreb sont nettement plus importants que ceux avec l’Afrique noire[2]. Celles-ci sont caractérisées par un commerce important (les trois quarts des échanges totaux avec l’Union africaine), de nombreux touristes et des voyages périodiques de responsables russes — par exemple, le Président Vladimir Poutine s’est rendu en visite dans quatre de ces six pays d’Afrique du Nord (excepté la Tunisie et le Soudan).
Comme on peut donc le constater, il y a lieu donc, pour la RDC, de profiter de cette main tendue de la Russie, pour faire face aux défis du développement, dans un contexte où les sanctions occidentales minent les efforts qui ont été fournis jusqu’ici dans plusieurs domaines, pour espérer à nous orienter vers l’émergence à brève échéance.
Il faut reconnaître que les relations actuelles de la Russie avec la RDC gagneraient à être mieux encadrées et organisées sous la forme d’un partenariat stratégique, avec la tenue régulière des Consultations Politiques et des Sommets Russie-RDC qui constitueraient des cadres propices à la définition des programmes indicatifs de coopération, avec des objectifs clairs pour apprécier comment la Russie peut contribuer à nos propres efforts pour développer de notre pays. On peut aussi souhaiter la création d’une Agence de Coopération russo-congolaise qui aurait vocation à l’accompagnement du processus de mise à un bon niveau des relations entre les deux pays.
Maintenant qu’il faut poursuivre l’œuvre de reconstruction nationale amorcée lors de son premier mandat et instaurer la paix sur l’ensemble du territoire national, le temps est venu de consolider les relations avec les partenaires fiables qui ont soutenu la RDC, au moment où tous les autres semblaient lui tourner le dos, afin de leur faire profiter de leurs disponibilités à nous accompagner dans les défis (politiques, économiques, militaires, culturels et scientifiques) qui se dressent devant elle.
Dans ce contexte, la Russie, qui est au cœur de la politique internationale de cette année et des années qui viennent, verra son rôle de plus en plus accru dans la résolution des problèmes internationaux. Il nous faut donc, dès maintenant, privilégier une stratégie qui permette à la RDC et à la Russie d’intensifier leurs relations, à tous les niveaux, au moment où plusieurs régions du monde sont en proie à des violences en tous genres, et que l’Europe, toujours encline à s’ingérer négativement dans les affaires africaines, peine elle-même à sortir des crises économiques et sociales qui la minent.
Privilégier l’axe Kinshasa-Moscou répond donc à une logique réaliste et cohérente, si la RDC s’inscrit dans l’élan des autres pays africains qui profitent actuellement de leurs partenariats constructifs avec la Russie. À ce sujet, pour les autorités de la Fédération de Russie, depuis l’année 2019 l’ouverture de la Russie envers l’Afrique ne fait que se confirmer, avec comme point culminant le Deuxième Sommet Russie-Afrique qui s’est tenu à Saint-Pétersbourg, au mois de juillet 2023, et qui a vu la participation de la quasi-totalité des dirigeants africains.
La Russie est fortement intéressée par l’Afrique. Elle a déjà établi sur le sol africain des représentations commerciales en lien avec son Ministère de l’Industrie et du Commerce, notamment en Égypte, au Maroc, en Algérie et en République Sud-Africaine. La position officielle de la Russie pour l’Afrique est celle d’un dialogue politique très actif. Ceci s’explique par le grand nombre de rencontres entre les dirigeants africains avec les responsables russes de différents secteurs. L’Afrique dispose d’un grand potentiel et son rôle dans l’économie mondiale va s’accroitre au cours des prochaines années. Le déficit que connait la Russie en matière de ressources minières la conduira à recourir à l’Afrique. Ce qui est très avantageux pour les pays qui, comme la RDC, possèdent des ressources minières, qui trouveront ainsi en la Russie un partenaire fiable et entièrement solvable. Quelques chiffres illustrent bien cette évolution : le volume des échanges en la Russie et l’Afrique a été de 3.540.000.000 $, en 2016 ; 3.580.000.000 $ en 2018 et on pense dépasser les 4 milliards de dollars en 2019. Comme le souligne Monsieur OLEG OZEROV, Directeur Adjoint du Département Afrique du Ministère des Affaires Etrangères de la Fédération de Russie, plusieurs pays africains sont déjà fortement engagés avec les sociétés russes dans l’exploitation des ressources minières (bauxite, platine, diamant et pétrolières, notamment le Mozambique, le Nigeria, la République Sud-Africaine, la Guinée, le Zimbabwe, le Sierra-Léone, etc…[1]
Les relations avec l’Afrique ont été renforcées, à travers plus de 16 commissions intergouvernementales dans le but de conclure des accords économiques qui permettent notamment d’éviter la double taxation sur les revenus de l’exploitation minière. La Russie possède des technologies très avancées dans plusieurs domaines, dont celui de l’exploitation des ressources minières. Les pays africains gagneraient donc à trouver auprès des Russes les informations en mesure de leur permettre une meilleure exploitation de leur potentiel minier.
Pour sa part Monsieur PAVEL VOLOSOV, Chef du Département Asia, Afrique et Amérique Latine du Ministère de l’Industrie et du Commerce de la Fédération de Russie, affirme que la Fédération de Russie est en coopération étroite avec les pays africains, à travers l’octroi des bourses d’études, et des programmes de formations dans des domaines très concrets. Plusieurs initiatives liées à des domaines particuliers sont en cours, notamment dans le secteur agricole et l’étude des sols. Plusieurs missions ont été effectuées en Afrique, avec des programmes très concrets, et qui ont été fortement appréciées de part et d’autre. Les financements existent et des concours sont régulièrement organisés. Ce partenariat peut être structuré à travers la signature de Mémorandum d’entente entre les pays africains et les partenaires russes du secteur de l’éducation.
Beaucoup de sociétés russes ont en effet entrepris d’investir dans le développement des pays africains, au cours de ces vingt dernières années. Pour apporter la preuve de ses bonnes dispositions envers notre continent, la Russie a annulé 20 milliards de dettes des pays africains. Cela a été rappelé par le Président Poutine, au cours de la visite que le Président guinéen, Alpha Condé, a effectuée à Moscou en septembre 2017. On peut cependant noter une très grande différence d’intensité du partenariat Afrique-Russie entre la partie nord du continent et les pays sub-sahariens. En effet les échanges entre la Russie et les pays du Maghreb sont nettement plus importants que ceux avec l’Afrique noire[2]. Celles-ci sont caractérisées par un commerce important (les trois quarts des échanges totaux avec l’Union africaine), de nombreux touristes et des voyages périodiques de responsables russes — par exemple, le Président Vladimir Poutine s’est rendu en visite dans quatre de ces six pays d’Afrique du Nord (excepté la Tunisie et le Soudan).
Comme on peut donc le constater, il y a lieu donc, pour la RDC, de profiter de cette main tendue de la Russie, pour faire face aux défis du développement, dans un contexte où les sanctions occidentales minent les efforts qui ont été fournis jusqu’ici dans plusieurs domaines, pour espérer à nous orienter vers l’émergence à brève échéance.
Il faut reconnaître que les relations actuelles de la Russie avec la RDC gagneraient à être mieux encadrées et organisées sous la forme d’un partenariat stratégique, avec la tenue régulière des Consultations Politiques et des Sommets Russie-RDC qui constitueraient des cadres propices à la définition des programmes indicatifs de coopération, avec des objectifs clairs pour apprécier comment la Russie peut contribuer à nos propres efforts pour développer de notre pays. On peut aussi souhaiter la création d’une Agence de Coopération russo-congolaise qui aurait vocation à l’accompagnement du processus de mise à un bon niveau des relations entre les deux pays.
Mots-clés : RDC, République démocratique du Congo, Russie, Kinshasa, Moscou, coopération russo-congolaise
[1] Discours de Monsieur OLEG OZEROV, Directeur-Adjoint du Département Afrique du Ministère des Affaires Étrangères de la Fédération de Russie, lors de Table-Ronde : « Développement du partenariat industriel et d’enseignement de la Russie avec les pays d’Afrique dans le domaine de l’exploitation minière » organisé par l’Université des Sciences et Technologie de Moscou, le 31 janvier 2019.
[2] https://fr.sputniknews.com/presse/201709291033255626-afrique-russie-strategie/
[1] Discours de Monsieur OLEG OZEROV, Directeur-Adjoint du Département Afrique du Ministère des Affaires Étrangères de la Fédération de Russie, lors de Table-Ronde : « Développement du partenariat industriel et d’enseignement de la Russie avec les pays d’Afrique dans le domaine de l’exploitation minière » organisé par l’Université des Sciences et Technologie de Moscou, le 31 janvier 2019.
[2] https://fr.sputniknews.com/presse/201709291033255626-afrique-russie-strategie/