Salut! Ça va?

Mes aventures en Russie

2024-04
J’ai commencé à m’intéresser aux langues et aux pays étrangers quand j’avais 18 ans, après avoir passé quelques semaines dans une famille anglophone, en Nouvelle-Ecosse. L’enseignement des langues en France n’étant pas le plus efficace, je parlais à peine deux mots d’anglais, et je me suis sentie assez embarrassée de ne pas comprendre mes hôtes canadiens. J’ai donc décidé d’apprendre l’anglais toute seule, et je me suis mise à écouter des livres audios dès mon retour en France. A un rythme de 4 ou 5 h d’écoute par jour, j’ai rapidement progressé : Agatha Christie, Arthur Conan Doyle, Jane Austen… chacune de mes promenades était accompagnée d’un nouveau livre.

La maîtrise de l’anglais m’a ensuite permis de voyager pendant les vacances, d’aller travailler l’été en Angleterre, en Pologne et en Allemagne. Je me suis aussi mise en quête d’une nouvelle langue à apprendre, pour élargir encore mon horizon. La découverte de nouveaux pays et de nouvelles cultures est devenue une passion pour moi.

Je suis arrivée en Russie pour la première fois un peu par hasard, au cours d’un voyage organisé par le bureau des étudiants de Göteborg, où je faisais un semestre d’études. Mon amie japonaise Mio et moi avions le choix entre un voyage en traineau en Laponie, ou bien quelques jours à Saint Pétersbourg. Nous avons choisi la deuxième option — un choix fait au hasard, mais qui a changé ma vie.
Ma première impression de Saint Pétersbourg, en débarquant du ferry, a été de me retrouver dans un monde à la fois familier, qui me rappelait la France de mes grands-parents, mais aussi mystérieux, rempli de choses à découvrir. J’ai rapidement appris l’alphabet cyrillique en me promenant à travers la ville avec Mio, et je me suis imaginé que la langue russe ne serait pas très difficile à apprendre (comme quoi, l’ignorance est parfois une bénédiction). En rentrant en France, j’ai donc décidé d’employer la même méthode que pour l’anglais, et j’ai écouté toute la série Harry Potter en russe, sans autre bagage que le seul mot que je connaissais à l’époque : спасибо.

A force d’écouter, j’ai commencé à comprendre la langue, petit à petit. Je me suis mise à écouter de la littérature russe, regarder les films de Gaïdaï, discuter avec des correspondants… Plus de retour en arrière possible : j’étais déjà amoureuse de la Russie.

Etant alors étudiante en école d’ingénieur, je n’ai pas réussi à retourner en Russie aussi rapidement que je l’aurais souhaité, surtout avec le début du Covid19 et la fermeture des frontières. Je suis tout de même retournée à Saint Pétersbourg en septembre 2021, où j’ai passé deux semaines à rendre visite à des correspondants russes. J’ai également visité Tver et Moscou, à cette occasion.

Après ces deux semaines, l’inévitable retour en Europe a été douloureux, mais j’étais plus décidée que jamais à m’installer en Russie. J’y ai cherché du travail pendant près d’un an, après avoir fini mes études, et j’ai finalement eu la chance de trouver un poste d’ingénieur de recherche en biologie à Moscou, pour mon plus grand bonheur.

Je me suis installée à Moscou en novembre 2022, juste à temps pour voir arriver les premiers flocons de neige. Mon premier vol plané sur une plaque de verglas m’a rappelé l’hiver que j’avais passé à Québec — même si les températures de Moscou sont loin d’être aussi sévères que chez nos amis canadiens.

Je n’ai pas été très dépaysée en arrivant à Moscou, après avoir déjà passé tant de temps à écouter la langue et me renseigner sur le pays. Je savais déjà que, si les Russes semblent froids au premier abord, ils s’ouvrent très vite et nous accueillent avec beaucoup de générosité. J’ai eu la chance d’être invitée dans plusieurs familles russes, d’où je suis toujours sortie remplie de mayonnaise, chargée de pots de miel et de pirojki, et accompagnée de promesses de me trouver un gentil mari russe.

Après quelques mois, j’ai décidé de partager mon expérience en Russie avec les Français, pour leur montrer ce à quoi ressemble la vie quotidienne à Moscou. J’avais envie d’offrir un point de vue un peu plus objectif que celui des médias européens, qui ne sont pas très justes avec la Russie, et c’est ainsi qu’est née ma chaîne YouTube. Dans mes vidéos, je parle de mes observations, des différences que je constate entre la Russie et les pays occidentaux où j’ai passé du temps : les transports, les villes que je visite, les interactions entre les hommes et les femmes, la langue russe, la mayonnaise… YouTube est une bonne plateforme pour parler de la Russie de façon un peu plus objective, et entamer une conversation avec les Français — du moins avec ceux qui sont prêts à écouter.

La Russie est un pays fascinant, plein de contrastes et de contradictions. Les Russes aiment à le répéter : « Умом Россию не понять », on ne peut pas comprendre la Russie avec son cerveau. Si je ne peux pas utiliser mon cerveau, alors j’ai au moins l’intention de me servir de mes yeux et de mes oreilles, et d’explorer la Russie autant que possible. La découverte des trains de nuit, par exemple, a été une belle surprise : ils me permettent de me déplacer sans trop de fatigue ni de perte de temps, et j’y ai fait de belles rencontres. Je me suis déjà promenée entre Pskov et la Sibérie, et j’ai bien l’intention de continuer mes voyages, toujours plus à l’Est.

J’aime la Russie, et je m’y sens chez moi : les gens y sont ouverts et accueillants, je m’y sens libre de discuter de tout. C’est un pays sûr, où je n’ai pas peur de me déplacer seule — contrairement à la France, où il faut que je sois souvent sur mes gardes. Moscou est une ville bien plus moderne, propre et organisée que Paris, et la vie y est aujourd’hui plus confortable que dans notre belle capitale française abimée. Enfin, je suis très reconnaissante de pouvoir vivre en Russie : ce premier voyage à Saint Pétersbourg a été une des meilleures décisions de ma vie !

Je dois tout de même avouer avoir été déçue par une chose, en Russie : on m’avait promis des ours partout, jusque dans le centre-ville de Moscou, dansant au son de la balalaïka… mais après plus d’un an de vie en Russie, je n’en ai encore pas vu un seul. Chers amis russes, où sont les ours ?
(Pour accéder à la chaine YouTube cliquer sur le nom)