La situation instable au Soudan du Sud est inquiétante, les conflits armés y éclatent depuis son indépendance en 2011. Malgré le soutien et l’aide de la communauté internationale, les conflits entre les clans n’ont pas vraiment été résolus, son futur développement reste imprégné de beaucoup d'incertitudes. En avril 2023, un grand nombre de réfugiés soudanais a fui par la frontière vers le Soudan du Sud, touché par le conflit armé, ce qui a entraîné une augmentation de la violence.
Situé au nord-est de l’Afrique, le Soudan du Sud est un pays enclavé et un des pays les plus jeunes du monde. Le Soudan du Sud était la partie méridionale du Soudan. À la veille de la déclaration d’indépendance du Soudan en 1955, les forces noires du sud s’opposaient à la formation d’un pays indépendant avec le nord du Soudan plus arabophone, déclenchant ainsi la première guerre civile soudanaise. En 1972, l’accord d’Addis-Abeba signé avec le gouvernement soudanais a accordé au Soudan du Sud un certain degré d’autonomie, mettant fin à cette guerre civile soudanaise.
Cependant, une deuxième guerre civile a éclaté au Soudan en 1983 lorsqu’un officier noir du sud, mécontent de l’annonce du président soudanais, Gaafar Mohamed Nimeri, d’introduire la loi islamique dans tout le pays, a créé le Mouvement populaire de libération/armée de libération du Soudan. La deuxième guerre civile soudanaise a duré pendant vingt-deux ans. En 1994, le gouvernement soudanais a entamé des négociations de paix avec le ce mouvement. En 2002, une série de négociations ont été lancées, à l’initiative de l’organisation intergouvernementale de l’Afrique de l’Est et avec l’intervention directe des États-Unis. En 2005, le Sud et le Nord ont signé l’accord de paix global à Nairobi, la capitale du Kenya, et stipulé que le Soudan entrerait dans une période de transitions. Après la période de transition, le Sud a organisé un référendum et a décidé ainsi de son avenir. Le clivage nord-sud est demeuré profond pendant la période de transition. Mis à part les facteurs historiques, l’opinion populaire au sud est que le gouvernement central, avec les Arabes au pouvoir, favorise le nord. Ils espèrent pouvoir profiter de leurs intérêts pétroliers et construire leur pays après l’indépendance. Le 9 janvier 2011, les résultats du référendum ont montré que 98,83 % étaient favorables à la séparation d’avec le Soudan. Ce résultat a été accepté et reconnu par le gouvernement soudanais et la communauté internationale. La République du Soudan du Sud a donc officiellement proclamé son indépendance le 9 juillet 2011 à 0 heure (heure locale du Soudan du Sud), devenant ainsi le pays le plus jeune du monde.
Mais, la guerre civile continue au Soudan du Sud, la situation de la sécurité intérieure est grave, et les incidents policiers sont fréquents. En raison de l’indépendance nationale récente, de nombreuses lois et réglementations restent insuffisantes. Comme l’indépendance n’a jamais été créée historiquement, les Soudanais du Sud se reconnaissent peu dans un état commun. La lutte entre différents tribus ou clans persiste et le tribalisme règne, les gens sont souvent loyaux tout d’abord à leur clan. Après l’indépendance, les clans ont d’abord cherché à savoir dans quelle mesure elle pourrait être bénéfique pour leurs propres intérêts. C’est pourquoi les luttes de pouvoir entre eux sont fréquentes. Le contrôle du gouvernement central sur l’armée est très limité. Les militaires des différents clans se battent souvent pour leur propre clan, sans que le gouvernement central puisse faire grand-chose. Le pays compte de nombreux partis politiques, dont les intérêts sont contradictoires. En l’absence de mécanismes de règlement pacifique des conflits, les parties ont souvent recours à des moyens militaires pour régler leurs différends.
Dans la lutte pour l’indépendance, la majorité des Noirs du Soudan du Sud étaient étroitement unis. Mais, après l’indépendance, les contradictions ont peu à peu émergé. Comme nous le savons tous, le Soudan du sud est un pays multiethnique avec plus de soixante clans différents. Parmi eux, les Dinkas sont la première ethnie et la plus puissante sur le plan politique, avec environ 3,37 millions d’habitants, soit 35 % de la population totale du pays. Les Nuer sont le deuxième groupe ethnique avec environ 15 %. Dans leur lutte pour le pouvoir, ces deux clans ont étendu leur pouvoir et formé des armées indigènes.
En juillet 2013, le président Kiir a soudainement ordonné la destitution du vice-président Machar ainsi que celle de plusieurs ministres. Le refus de Machar de céder le pouvoir a provoqué un conflit armé très violent entre les Dinka et les Nuer, déclenchant une nouvelle guerre civile. Le 15 décembre de la même année, les Dinka et les Nuer de la garde présidentielle se sont battus dans la capitale Juba. Le lendemain, le président Kiir a publié une déclaration signifiant que le conflit armé était un coup d’État organisé par l’ancien vice-président Mahar. Ce conflit, qui a duré plusieurs jours dans la capitale a entraîné la mort de plus de 500 Nuer, la perte de biens de nombreux Dinka et des représailles de l’armée Nuer. 28 000 personnes ont été enfermées dans les camps de Juba, dont beaucoup de femmes et d’enfants. En janvier 2014, les deux armées ont signé un cessez-le-feu.
En avril 2016, les Dinka et les Nuer ont formé ensemble un gouvernement de transition. Kiir et Mashar ont de nouveau occupé les fonctions de président et de vice-président. En juillet de la même année, de violents affrontements ont éclaté et Machar a fui Juba. En septembre 2018, les factions en conflit ont finalement signé l’accord pour la résolution du conflit à Addis-Abeba, et ont convenu de partager le pouvoir, de relancer le processus de paix et de former un gouvernement de transition.
Malgré toute l’incertitude, la signature de cet accord a permis d’atteindre le cessez-le-feu le plus long depuis le début de la guerre civile, avec une nette amélioration de la situation sécuritaire. Mais comme les divergences entre les différentes parties n’ont jamais pu être résolues, la formation d’un gouvernement de coalition de transition a été reportée à plusieurs reprises.
Le 21 février 2020, le président du Soudan du Sud, M. Kiir, a signé un décret présidentiel désignant l’ancien vice-président Mashar au poste de premier vice-président. Un gouvernement de coalition de transition a été officiellement formé le 22 mars avec l’investiture du premier vice-président, M. Machar. Les partis politiques devaient tenir des élections générales après la fin de la période de transition, en février 2023, mais les élections ont été reportées à 2025, car les partis n’ont pas atteint les objectifs clés de l’accord sur la résolution du conflit au Soudan du Sud avant la date limite.
Le Soudan du Sud occupe l’avant-dernier rang de l’indice mondial de pauvreté multidimensionnelle. 84 % des habitants vivent à la campagne, plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté et les conditions sanitaires sont déplorables. La grande majorité de la population ne consomme pas plus de 1,50 $ par jour.
Pourtant, les terres sont fertiles, mais en raison des conditions économiques et sociales, la grande majorité de la population est engagée dans des activités agricoles dont les bénéfices ne sont pas disponibles. Le Soudan du Sud est menacé de sécheresse, d’inondations et de conflits et les problèmes de sécurité alimentaire y sont les plus graves. En 2021, le nord du pays a été frappé par de terribles inondations, qui ont détruit un grand nombre de maisons et de cultures.
Le Soudan du Sud est sous-développé industriellement et, selon les statistiques, 98 % des dépenses du gouvernement dépendent des recettes de la vente du pétrole. Le niveau d’éducation est très bas. Le personnel enseignant est faible et peu qualifié, il manque des infrastructures d’enseignement de base, et le système éducatif obligatoire ne garantit pas les capacités cognitives des élèves. Le système de cours reprend le modèle de l’Ouganda, du Kenya et de Khartoum. Sur une population de 8,2 millions d’habitants, le taux d’alphabétisation global n’est que de 27 %. Cela signifie que plus de 70 % des habitants sont analphabètes et que la moitié des fonctionnaires n’ont pas reçu d’éducation primaire. En outre, le taux de scolarisation des enfants de plus de 6 ans ne représente que 37 %, avec un taux d’abandon scolaire qui atteint 57 %.
Après l’indépendance nationale, les Soudanais du Sud attendaient avec impatience que le pays améliore rapidement ses infrastructures et donne accès aux services de base comme l’éducation, l’eau, l’électricité et les soins de santé. Mais avec l’épidémie de Covid-19 en 2020, les hôpitaux privés ne disposaient que des équipements médicaux de base. En cas de maladie grave, les patients devaient se rendre aux pays voisins pour des soins médicaux. Par conséquent, le gouvernement du Soudan du Sud a dû compter sur l’aide des Nations-Unies ainsi que des équipes médicales d’autres pays.
Les infrastructures routières, de transport et de communication sont extrêmement limitées. Il n’existe pas de routes décentes entre les villes. Cela a entraîné de grandes difficultés pour le transport du matériel et une forte augmentation des délais de transport. Les télécommunications sont faibles, avec des équipements internet obsolètes, un manque de fibre optique, des vitesses lentes et des prix élevés. En l’absence de réseau national, l’approvisionnement en électricité est limité avec seulement 1 % de la population du pays qui y a accès. La capitale Juba ne fournit qu’une petite partie de la population en électricité publique, et un petit nombre de grandes villes ont des réseaux indépendants, la plupart ne sont pas accessibles. L’eau courante manque à Juba et les ménages dépendent de camions-citernes, remplis sur le Nil blanc.
Le pétrole est l’un des grands « sorts » dans le processus de développement socio-économique. Au lieu de donner la paix et le bonheur, l’exploitation pétrolière à grande échelle a déclenché une guerre sanglante qui a duré des décennies. Nous savons que le Soudan du Sud est riche en pétrole et qu’il en dépend étroitement pour son développement économique. La totalité du pétrole produit est exportée, représentant plus de 90 % des exportations nationales et plus de 60 % du produit intérieur brut du pays. En tant que pays enclavé, le Soudan du Sud n’a pas accès à la mer et les exportations se font via des oléoducs vers les ports soudanais.
Le Soudan du Sud ne dispose pas d’infrastructures nécessaires au raffinage qui doit être réalisé au Soudan. Les liens économiques réels rendent le pays fortement dépendant du Soudan pour ses exportations. Depuis 2005, le scandale et la controverse entourant la répartition des richesses pétrolières au Soudan du Sud ont éclaté. Entre 2005 et 2013, 4 milliards de dollars de recettes pétrolières avaient disparu. Le Soudan du Sud est indépendant et a toujours retenu une partie de ses bénéfices d’exportation de pétrole sous forme de « taxe de transit ». Faute d’accord avec le Soudan, notamment sur la répartition des bénéfices des revenus pétroliers, le Soudan du Sud a été contraint de suspendre la production pétrolière à partir du début de 2012.
À un moment donné, les relations entre les deux pays ont été tendues, provoquant même des conflits armés. En même temps, les économies des deux pays ont continué à se détériorer. En septembre de la même année, grâce à la médiation de nombreuses organisations internationales, les deux pays ont signé à Addis-Abeba neuf accords sur l’économie et la sécurité, entre autres, déclarant qu’ils partageaient leurs intérêts pétroliers. Le Soudan du Sud a repris la production du pétrole et les exportations se sont poursuivies via les oléoducs soudanais. Au lieu de profiter équitablement à toute la société, le pétrole a creusé le fossé entre les riches et les pauvres, conduisant à des tensions continues entre l’armée politique et l’opposition. Le contrôle des champs pétroliers signifie que le régime peut être maintenu ou renversé. Cependant, l’opposition ne détruit pas les infrastructures liées à l’industrie pétrolière pour en profiter en cas de victoire. Depuis 2020, les prix internationaux du pétrole ont baissé en raison notamment de l’épidémie de Covid-19. Cela a eu un impact négatif sur la production pétrolière dont les revenus pétroliers ont chuté de façon spectaculaire. En 2021, le Soudan du Sud a même commencé à mettre aux enchères le pétrole extrait.
En un mot, dans la région des Grands Lacs connue comme « poudrière de l’Afrique », le Soudan du Sud est confronté au conflit armé depuis son indépendance en 2011. Il faut donc en trouver les causes et les résoudre de manière ciblée. En raison de la courte période d’indépendance et du retard de productivité de la société, les clans du Soudan du Sud luttent toujours pour les ressources et l’espace d’existence, en particulier entre les Dinka et les Nuer. Les conflits tribaux se traduisent souvent par une violence immédiate, et ces méthodes extrêmes affectent gravement la stabilité et le développement de la société. Dans ce contexte, le gouvernement doit adopter une série de mesures politiques visant à résoudre les conflits tribaux et à promouvoir le développement économique.
Situé au nord-est de l’Afrique, le Soudan du Sud est un pays enclavé et un des pays les plus jeunes du monde. Le Soudan du Sud était la partie méridionale du Soudan. À la veille de la déclaration d’indépendance du Soudan en 1955, les forces noires du sud s’opposaient à la formation d’un pays indépendant avec le nord du Soudan plus arabophone, déclenchant ainsi la première guerre civile soudanaise. En 1972, l’accord d’Addis-Abeba signé avec le gouvernement soudanais a accordé au Soudan du Sud un certain degré d’autonomie, mettant fin à cette guerre civile soudanaise.
Cependant, une deuxième guerre civile a éclaté au Soudan en 1983 lorsqu’un officier noir du sud, mécontent de l’annonce du président soudanais, Gaafar Mohamed Nimeri, d’introduire la loi islamique dans tout le pays, a créé le Mouvement populaire de libération/armée de libération du Soudan. La deuxième guerre civile soudanaise a duré pendant vingt-deux ans. En 1994, le gouvernement soudanais a entamé des négociations de paix avec le ce mouvement. En 2002, une série de négociations ont été lancées, à l’initiative de l’organisation intergouvernementale de l’Afrique de l’Est et avec l’intervention directe des États-Unis. En 2005, le Sud et le Nord ont signé l’accord de paix global à Nairobi, la capitale du Kenya, et stipulé que le Soudan entrerait dans une période de transitions. Après la période de transition, le Sud a organisé un référendum et a décidé ainsi de son avenir. Le clivage nord-sud est demeuré profond pendant la période de transition. Mis à part les facteurs historiques, l’opinion populaire au sud est que le gouvernement central, avec les Arabes au pouvoir, favorise le nord. Ils espèrent pouvoir profiter de leurs intérêts pétroliers et construire leur pays après l’indépendance. Le 9 janvier 2011, les résultats du référendum ont montré que 98,83 % étaient favorables à la séparation d’avec le Soudan. Ce résultat a été accepté et reconnu par le gouvernement soudanais et la communauté internationale. La République du Soudan du Sud a donc officiellement proclamé son indépendance le 9 juillet 2011 à 0 heure (heure locale du Soudan du Sud), devenant ainsi le pays le plus jeune du monde.
Mais, la guerre civile continue au Soudan du Sud, la situation de la sécurité intérieure est grave, et les incidents policiers sont fréquents. En raison de l’indépendance nationale récente, de nombreuses lois et réglementations restent insuffisantes. Comme l’indépendance n’a jamais été créée historiquement, les Soudanais du Sud se reconnaissent peu dans un état commun. La lutte entre différents tribus ou clans persiste et le tribalisme règne, les gens sont souvent loyaux tout d’abord à leur clan. Après l’indépendance, les clans ont d’abord cherché à savoir dans quelle mesure elle pourrait être bénéfique pour leurs propres intérêts. C’est pourquoi les luttes de pouvoir entre eux sont fréquentes. Le contrôle du gouvernement central sur l’armée est très limité. Les militaires des différents clans se battent souvent pour leur propre clan, sans que le gouvernement central puisse faire grand-chose. Le pays compte de nombreux partis politiques, dont les intérêts sont contradictoires. En l’absence de mécanismes de règlement pacifique des conflits, les parties ont souvent recours à des moyens militaires pour régler leurs différends.
Dans la lutte pour l’indépendance, la majorité des Noirs du Soudan du Sud étaient étroitement unis. Mais, après l’indépendance, les contradictions ont peu à peu émergé. Comme nous le savons tous, le Soudan du sud est un pays multiethnique avec plus de soixante clans différents. Parmi eux, les Dinkas sont la première ethnie et la plus puissante sur le plan politique, avec environ 3,37 millions d’habitants, soit 35 % de la population totale du pays. Les Nuer sont le deuxième groupe ethnique avec environ 15 %. Dans leur lutte pour le pouvoir, ces deux clans ont étendu leur pouvoir et formé des armées indigènes.
En juillet 2013, le président Kiir a soudainement ordonné la destitution du vice-président Machar ainsi que celle de plusieurs ministres. Le refus de Machar de céder le pouvoir a provoqué un conflit armé très violent entre les Dinka et les Nuer, déclenchant une nouvelle guerre civile. Le 15 décembre de la même année, les Dinka et les Nuer de la garde présidentielle se sont battus dans la capitale Juba. Le lendemain, le président Kiir a publié une déclaration signifiant que le conflit armé était un coup d’État organisé par l’ancien vice-président Mahar. Ce conflit, qui a duré plusieurs jours dans la capitale a entraîné la mort de plus de 500 Nuer, la perte de biens de nombreux Dinka et des représailles de l’armée Nuer. 28 000 personnes ont été enfermées dans les camps de Juba, dont beaucoup de femmes et d’enfants. En janvier 2014, les deux armées ont signé un cessez-le-feu.
En avril 2016, les Dinka et les Nuer ont formé ensemble un gouvernement de transition. Kiir et Mashar ont de nouveau occupé les fonctions de président et de vice-président. En juillet de la même année, de violents affrontements ont éclaté et Machar a fui Juba. En septembre 2018, les factions en conflit ont finalement signé l’accord pour la résolution du conflit à Addis-Abeba, et ont convenu de partager le pouvoir, de relancer le processus de paix et de former un gouvernement de transition.
Malgré toute l’incertitude, la signature de cet accord a permis d’atteindre le cessez-le-feu le plus long depuis le début de la guerre civile, avec une nette amélioration de la situation sécuritaire. Mais comme les divergences entre les différentes parties n’ont jamais pu être résolues, la formation d’un gouvernement de coalition de transition a été reportée à plusieurs reprises.
Le 21 février 2020, le président du Soudan du Sud, M. Kiir, a signé un décret présidentiel désignant l’ancien vice-président Mashar au poste de premier vice-président. Un gouvernement de coalition de transition a été officiellement formé le 22 mars avec l’investiture du premier vice-président, M. Machar. Les partis politiques devaient tenir des élections générales après la fin de la période de transition, en février 2023, mais les élections ont été reportées à 2025, car les partis n’ont pas atteint les objectifs clés de l’accord sur la résolution du conflit au Soudan du Sud avant la date limite.
Le Soudan du Sud occupe l’avant-dernier rang de l’indice mondial de pauvreté multidimensionnelle. 84 % des habitants vivent à la campagne, plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté et les conditions sanitaires sont déplorables. La grande majorité de la population ne consomme pas plus de 1,50 $ par jour.
Pourtant, les terres sont fertiles, mais en raison des conditions économiques et sociales, la grande majorité de la population est engagée dans des activités agricoles dont les bénéfices ne sont pas disponibles. Le Soudan du Sud est menacé de sécheresse, d’inondations et de conflits et les problèmes de sécurité alimentaire y sont les plus graves. En 2021, le nord du pays a été frappé par de terribles inondations, qui ont détruit un grand nombre de maisons et de cultures.
Le Soudan du Sud est sous-développé industriellement et, selon les statistiques, 98 % des dépenses du gouvernement dépendent des recettes de la vente du pétrole. Le niveau d’éducation est très bas. Le personnel enseignant est faible et peu qualifié, il manque des infrastructures d’enseignement de base, et le système éducatif obligatoire ne garantit pas les capacités cognitives des élèves. Le système de cours reprend le modèle de l’Ouganda, du Kenya et de Khartoum. Sur une population de 8,2 millions d’habitants, le taux d’alphabétisation global n’est que de 27 %. Cela signifie que plus de 70 % des habitants sont analphabètes et que la moitié des fonctionnaires n’ont pas reçu d’éducation primaire. En outre, le taux de scolarisation des enfants de plus de 6 ans ne représente que 37 %, avec un taux d’abandon scolaire qui atteint 57 %.
Après l’indépendance nationale, les Soudanais du Sud attendaient avec impatience que le pays améliore rapidement ses infrastructures et donne accès aux services de base comme l’éducation, l’eau, l’électricité et les soins de santé. Mais avec l’épidémie de Covid-19 en 2020, les hôpitaux privés ne disposaient que des équipements médicaux de base. En cas de maladie grave, les patients devaient se rendre aux pays voisins pour des soins médicaux. Par conséquent, le gouvernement du Soudan du Sud a dû compter sur l’aide des Nations-Unies ainsi que des équipes médicales d’autres pays.
Les infrastructures routières, de transport et de communication sont extrêmement limitées. Il n’existe pas de routes décentes entre les villes. Cela a entraîné de grandes difficultés pour le transport du matériel et une forte augmentation des délais de transport. Les télécommunications sont faibles, avec des équipements internet obsolètes, un manque de fibre optique, des vitesses lentes et des prix élevés. En l’absence de réseau national, l’approvisionnement en électricité est limité avec seulement 1 % de la population du pays qui y a accès. La capitale Juba ne fournit qu’une petite partie de la population en électricité publique, et un petit nombre de grandes villes ont des réseaux indépendants, la plupart ne sont pas accessibles. L’eau courante manque à Juba et les ménages dépendent de camions-citernes, remplis sur le Nil blanc.
Le pétrole est l’un des grands « sorts » dans le processus de développement socio-économique. Au lieu de donner la paix et le bonheur, l’exploitation pétrolière à grande échelle a déclenché une guerre sanglante qui a duré des décennies. Nous savons que le Soudan du Sud est riche en pétrole et qu’il en dépend étroitement pour son développement économique. La totalité du pétrole produit est exportée, représentant plus de 90 % des exportations nationales et plus de 60 % du produit intérieur brut du pays. En tant que pays enclavé, le Soudan du Sud n’a pas accès à la mer et les exportations se font via des oléoducs vers les ports soudanais.
Le Soudan du Sud ne dispose pas d’infrastructures nécessaires au raffinage qui doit être réalisé au Soudan. Les liens économiques réels rendent le pays fortement dépendant du Soudan pour ses exportations. Depuis 2005, le scandale et la controverse entourant la répartition des richesses pétrolières au Soudan du Sud ont éclaté. Entre 2005 et 2013, 4 milliards de dollars de recettes pétrolières avaient disparu. Le Soudan du Sud est indépendant et a toujours retenu une partie de ses bénéfices d’exportation de pétrole sous forme de « taxe de transit ». Faute d’accord avec le Soudan, notamment sur la répartition des bénéfices des revenus pétroliers, le Soudan du Sud a été contraint de suspendre la production pétrolière à partir du début de 2012.
À un moment donné, les relations entre les deux pays ont été tendues, provoquant même des conflits armés. En même temps, les économies des deux pays ont continué à se détériorer. En septembre de la même année, grâce à la médiation de nombreuses organisations internationales, les deux pays ont signé à Addis-Abeba neuf accords sur l’économie et la sécurité, entre autres, déclarant qu’ils partageaient leurs intérêts pétroliers. Le Soudan du Sud a repris la production du pétrole et les exportations se sont poursuivies via les oléoducs soudanais. Au lieu de profiter équitablement à toute la société, le pétrole a creusé le fossé entre les riches et les pauvres, conduisant à des tensions continues entre l’armée politique et l’opposition. Le contrôle des champs pétroliers signifie que le régime peut être maintenu ou renversé. Cependant, l’opposition ne détruit pas les infrastructures liées à l’industrie pétrolière pour en profiter en cas de victoire. Depuis 2020, les prix internationaux du pétrole ont baissé en raison notamment de l’épidémie de Covid-19. Cela a eu un impact négatif sur la production pétrolière dont les revenus pétroliers ont chuté de façon spectaculaire. En 2021, le Soudan du Sud a même commencé à mettre aux enchères le pétrole extrait.
En un mot, dans la région des Grands Lacs connue comme « poudrière de l’Afrique », le Soudan du Sud est confronté au conflit armé depuis son indépendance en 2011. Il faut donc en trouver les causes et les résoudre de manière ciblée. En raison de la courte période d’indépendance et du retard de productivité de la société, les clans du Soudan du Sud luttent toujours pour les ressources et l’espace d’existence, en particulier entre les Dinka et les Nuer. Les conflits tribaux se traduisent souvent par une violence immédiate, et ces méthodes extrêmes affectent gravement la stabilité et le développement de la société. Dans ce contexte, le gouvernement doit adopter une série de mesures politiques visant à résoudre les conflits tribaux et à promouvoir le développement économique.