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La littérature tunisienne d’expression française entre hier et aujourd’hui

2023-10

« Écrire, c’est s’insérer dans la toile du monde, c’est jouer avec le déjà lu, le déjà vu, le déjà entendu ; c’est ruser avec l’impensé toujours en mouvement » (Habib BEN SALHA)


La littérature tunisienne d’expression française se nourrit du déjà vu, du déjà vécu et du déjà lu. Elle constitue un champ nouveau qui suscite l’intérêt non seulement la critique littéraire tunisienne, mais aussi la communauté francophone. Cette littérature née dans la période coloniale commence aujourd’hui à s’affirmer petit à petit et regagner sa place au sein d’une société en perpétuel mouvement. Malgré sa richesse et son ouverture aux langues et civilisations étrangères, elle reste méconnue au large public et au-delà des frontières. Disons qu’au début de la période coloniale, la production intellectuelle tunisienne francophone était rarissime, car les Tunisiens n’étaient pas attirés par l’aventure littéraire d’expression française à l’exception de quelques écrivains de confessions chrétiennes ou juives comme Albert Memmi, alors qu’en Algérie, pays voisin, nombreux écrivains étaient ancrés dans la mémoire littéraire française, citons à titre d’exemple Kateb Yacine, Mouloud Faroun, Mohamed Dib, etc.

La littérature arabophone d’antan occupait le devant de la scène littéraire et disposait d’une riche et longue histoire, remontant même au VIIe siècle. Les écrivains arabophones ont évoqué dans leurs écrits des thèmes ancrés dans la réalité tels que : l’érotisme avec le Cheikh Nefzaoui dans Le Jardin parfumé (2), la transsexualité avec Messaouda Boubaker ; la relation entre hommes et femmes, parents-enfants dans les recueils de nouvelles de Amel Mokhtar, la question de l’adultère et de l’oppression conjugale chez Hassouna Mosbahi ; le mariage arrangé, l’exclusion du féminin, l’homosexualité et la fuite de la réalité dans les recueils de nouvelles de Aroussia Nallouti. On retrouve aussi cette audace de l’écriture chez les grandes figures du théâtre et du cinéma comme Fadhel Jaïbi, Jalila Baccar et Salma Baccar. La littérature tunisienne francophone est née vraisemblablement avec le protectorat français en 1881.

Le contexte historique


L’enseignement de la langue française en Tunisie remonte à la fin du XIXe siècle. En 1875, le Premier ministre réformateur Kheireddine dont le turc était sa langue maternelle, avait introduit l’enseignement du français à l’école tunisienne sadikienne qui devait son nom au souverain Sadok Bey. L’école bilingue (franco-arabe) n’est donc pas le fruit de la période coloniale qui s’étend de 1881 à 1956, elle découle d’une volonté politique de l’ouverture de la Tunisie au monde extérieur favorisée par sa double proximité de deux rives de la méditerranée, d’un côté la France et de l’autre l’Algérie colonie française de 1830 à 1954 (3). Le Premier ministre Kheireddine, a ouvert à des jeunes tunisiens le chemin des universités en France.

En 1956, la Tunisie devient indépendante et en 1957, Habib Bourguiba était élu président de la République, dès lors, il n’hésitera pas à focaliser son attention sur l’éducation, notamment l’ouverture à l’enseignement bilingue et la culture étrangère de manière générale (la continuité de ce qui précède). Un petit passage du discours de Bourguiba, tenu à Montréal le 11 mai 1968, évoquant l’utilisation de la langue française dans le pays et la création du mot francophonie avec Léopold Sédar Senghor :

« Au défi de la sujétion, doublé de toutes sortes de prétentions à l’annexion ou la co-souveraineté, grâce à la langue française tout autant que grâce à l’arabe, par la parole et par les écrits, par la presse même, lorsque la fortune le permettait, toujours, d’ailleurs de façon hasardeuse, nous pouvions opposer à l’oppression notre contestation fondamentale et notre revendication de la liberté, de la dignité, de l’identité nationales. Et C’est par la langue française que nous avons pu forger une nouvelle représentation de notre volonté nationale, que nous avons pu la communiquer, la propager, la faire entendre, la faire comprendre. Dans le monde francophone bien sûr, mais au-delà même des frontières de cet univers linguistique, c’est à travers l’usage de la langue française que nous avons pu faire entendre la voix de la Tunisie dans le concert des nations. Ainsi, avons-nous pu puiser partout dans le monde, sur le continent américain et jusqu’aux Nations unies, non seulement le réconfort, mais le soutien dont nous avions besoin pour mener jusqu’à la victoire notre lutte pour la reconnaissance de notre identité et de notre dignité nationales, en bref pour l’indépendance ».

Il ajoute concernant le métissage linguistique: « Jamais nous n’avons ressenti dans l’emprunt d’une langue étrangère — mais j’ai dit que c’est un choix — une diminution de notre Être national, alors même que notre existence nationale était contrariée. Jamais nous n’avons éprouvé de ce fait une quelconque “déculturation” C’est sans doute que nous avons su parallèlement préserver l’héritage de notre propre culture et l’intégrité de notre propre langue, elle est aussi langue de culture et ample véhicule de communication avec le monde arabe dont nous sommes partie intégrante et vivante. (..) Nous avons conscience non seulement d’avoir enrichi notre culture nationale, mais de l’avoir orientée, de lui avoir conféré une marque spécifique que rien ne pourra plus effacer. Nous avons aussi conscience d’avoir pu forger une mentalité tunisienne qui est une mentalité moderne, et d’avoir insufflé au peuple tunisien, en tout premier lieu à son élite, la capacité nécessaire pour assimiler les techniques du monde d’aujourd’hui ». (4)

Habib Bourguiba, Montréal, le 11 mai 1968


Au niveau culturel, nous pouvons dire que la Tunisie est un lieu de rencontre entre l’Orient et d’occident de la méditerranée, entre arabe et français d’un côté et les héritiers des cultures arabo-musulmane, phénicienne, berbère, gréco-romaine, européenne… de l’autre. « L’usage du français a fini par se combiner avec l’arabe créant une langue mixte franco-arabe élargie à d’autres lexiques puisés dans l’italien, le maltais et l’espagnol ». (5) Nous remarquons la trace de certaines cultures chez les écrivains tunisiens d’expression, française.

Au niveau socioculturel, le français constitue un signe de distinction sociale, ceux qui parlent couramment le français étaient souvent issus d’un milieu huppé et émancipé de la société. « L’intelligentsia tunisienne, affirme Bourguiba, avait déjà opté pour la langue française et pour une culture ouverte sur le monde moderne » (4)

Au niveau éducatif et professionnel, le français se réjouit d’une importance majeure : langue enseignée dès la 3e année primaire (aujourd’hui en 2e année sous forme de club), elle devient langue des matières scientifiques au lycée. À L’université, le français constitue auprès de l’arabe une langue importante pour la poursuite des études scientifiques, technologiques ou de spécialisation. Dès lors, nous retrouvons une élite modernisée et occidentalisée, cette même élite écrit à ce jour en français parce qu’elle est proche de ses réflexions, de ses émotions et de son imaginaire. Aujourd’hui, le français est désigné officiellement comme langue étrangère à statut privilégié.

Les écrivains qui ont marqué l’histoire de la Tunisie


Comme nous l’avons déjà mentionné dès le début de notre intervention, l’appartenance des écrivains tunisiens au paysage francophone pendant le protectorat était un peu restreint. C’est à partir de 1950 que Albert Memmi a pris le devant de la scène littéraire. Né pendant la période coloniale (1920), issu d’une famille juive de langue maternelle arabe, Albert Memmi est formé à l’école française, d’abord au lycée Carnot de Tunis puis à l’Université d’Alger, où il étudie la philosophie et enfin à la Sorbonne. L’auteur du Statut de sel (1953) et de Portrait du colonisé (1957), préfacé par Jean-Paul Sartre et publié en pleine guerre d’Algérie, ne cesse pas d’aborder dans ses récits la question de l’identité et les rapports du moi avec sa communauté et les autres groupes qui cohabitaient à Tunis avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Il affirme au début du Statut de sel, roman autobiographique : « À l’image de la ville, le lycée Carnot était d’une diversité dépaysante. J’eus des camarades français, tunisiens, italiens, russes, maltais et juifs aussi, mais d’un milieu si différent du mien qu’ils m’étaient des étrangers » (6).

Le narrateur, faisant le bilan de sa vie, y raconte la découverte de sa différence et de son exclusion. Les thèmes évoqués dans ses écrits, comme par exemple la question d’identité et de l’aliénation, nous les retrouvons de manière récurrente non seulement chez la plupart des auteurs tunisiens, mais aussi maghrébins (algériens et marocains) qui ne cessent de nous parler du tiraillement constant entre le passé et le présent, entre l’orient et l’occident et entre la tradition et la modernité. Albert Memmi ne cesse de reprendre les thèmes de l’exil dans ses récits comme tous les écrivains de son époque d’ailleurs et du retour aux racines, au pays natal pour assurer un certain équilibre psychologique et social.

La poésie a connu un essor important avec trois poètes qui ont marqué et marqueront toujours l’histoire littéraire tunisienne, qui sont Hédi Bouraoui, Moncef Ghacham et Salah Garmadi.

L’œuvre poétique de Hédi Bouraoui (né en 1932) se caractérise par le thème de l’errance et la volonté de dépasser les frontières culturelles. Installé au Canada, il rejoint le corps professoral de l’université de York de Toronto, où il enseigne les littératures françaises et anglaises en se spécialisant dans les littératures africaines, caribéenne et franco-ontarienne. Féru de poésie, il se lance vers cette aventure poétique et écrit des vers en mettant l’accent sur l’apport socioculturel, l’identité, l’altérité et la différence. Héritier de trois cultures, maghrébine, française et canadienne, l’écrivain emprunte son inspiration poétique aux valeurs culturelles qui véhiculent à travers le monde. Son écriture est ouverte à toutes les cultures du monde tant sur le plan linguistique, littéraire ou civilisationnel (7). Son récit Le Retour à Thyna (8) (Prix Spécial Jury des Plumes de Comar d’Or, Tunis1997) interroge la réalité maghrébine et son hétérogénéité historique et met en avant la diversité culturelle en revisitant la mémoire archéologique et en révélant les désenchantements relatifs à la période des indépendances (9).

L’œuvre de Moncef Ghachem, né en 1946, est marquée par le thème de la mer : « Je suis venu de la mer, de la soif, du cri. Je suis voué au cri comme les vents de la mer » (10) Pour Michèle Molto-Courren, « homme de cultures, Moncef Ghachem réalise dans ses textes une synthèse particulièrement réussie de la langue française et de la pensée maghrébine. Il est bien persuadé que le fait d’écrire en français ne l’éloigne pas de sa culture, de ses racines, mais au contraire l’enrichit et élargit son expression ». (11) Le français représente pour lui un puissant moyen de contestation et de rencontre avec le moi et avec l’autre.

La production littéraire continue de cultiver ses fruits entre 1970 et 1990, nous pouvons dire que c’est l’apogée de la littérature tunisienne d’expression française. Des noms comme Mustapha Tlili, Abdelwahab Meddeb, Faouzi Mellah, Ali Bécheur, Tahar Bekri, sont apparus sur la scène littéraire et ont marqué leur territoire.

Pour ces écrivains, la langue française n’a jamais été un obstacle bien au contraire, elle est non seulement un facteur de réconciliation avec le moi, mais elle est également le moyen par lequel ils partagent leur culture avec le monde francophone. Les auteurs puisent l’inspiration pour les personnages, les lieux et les histoires de leurs vécus quotidiens de l’histoire de leur pays, de leurs souvenirs et de la mémoire de leur culture arabo-musulmane. La Tunisie ne renie rien de son passé dont la langue arabe est l’expression. En inscrivant ses personnages dans la culture tunisienne ou arabe, le romancier tunisien de langue française crée un espace de rencontre entre les deux langues et deux cultures et donne ainsi sa spécificité à son écriture.

La gent féminine était présente sur la scène littéraire tunisienne francophone, je cite à titre d’exemple Hélé Béji née à Tunis en 1948, agrégée de lettres modernes. Avant d’enseigner la littérature à l’université tunisienne, cette femme de lettres, très connue au large public a beaucoup travaillé à l’UNESCO et a fondé le Collège international de Tunis en 1998. Issue de deux univers contradictoires — une mère chrétienne anticléricale et un père musulman libéral —, Hélé Béji a pu s’exprimer en toute liberté et sans contrainte à la Rue El Mar au cœur de la Médina de Tunis, (quartier appartenant à la bourgeoisie tunisoise). Son ouvrage Une Force qui demeure (2006) est un récit qui mêle autobiographie et réflexion. Elle y pose le problème de l’identité et de la condition féminine au sein de sa société. Elle affirme dans son livre « Certes, je peux me demander, à travers mille doutes et mille hésitations, si je suis d’Orient ou d’Occident. Quelle est mon expérience la plus décisive ? Laquelle a ma préférence ? Laquelle l’emporte dans mon cœur ? Laquelle touche le plus ma sensibilité ? Laquelle éveille le mieux mon intelligence ? Mais je n’aurais jamais de réponse. Ces deux expériences ont grandi en moi comme deux jumelles inséparables qui, si on les isolait l’une de l’autre, dépériraient chacune de son côté. Chacune est le miroir de l’autre et, en lui renvoyant son image, reflète également la sienne. En entrelaçant dans mon esprit l’ancien et le nouveau, l’être qu’elles forment a quelque chose d’atemporel qui n’appartient plus, à l’histoire, pas même à ma propre histoire et contient une vérité qui me dépasse » (12).

La double culture (franco-tunisienne) de Collète Fellous, née à Tunis en 1950, lui permet de développer un style qui lui est propre en recourant au dialogue entre texte et image. Les photos, les images et les illustrations selon Collète Fellous font partie de son texte et ils ont leur propre voix.

Emna Belhaj Yahya, Sophie Bessis, Mayssa Bey, Souad Guellouz, Faouzia Zouari, Sonia Chamkhi, la liste est longue, ont publié des ouvrages en langue française. Ces femmes de lettres, émancipées et ouvertes au monde extérieur (car la plupart ont poursuivi leurs études en France) ont exploré dans leurs ouvrages des thématiques liées profondément à l’univers féminin, qu’elles sont aujourd’hui partagées entre la modernité représentée par l’Occident, mais aussi l’ancien colonisateur, et la tradition qui représente les liens affectifs avec la famille et l’identité nationale véhiculés plus particulièrement par la langue arabe.

La Révolution du Jasmin et son impact sur la création littéraire tunisienne


14 janvier 2011, date qui a marqué les Tunisiens en particulier et le monde arabe de manière générale. Il s’agit bien de la Révolution du Jasmin, le peuple a dit son propre mot : « non à la dictature », la chute du régime de Ben Ali a constitué un jalon historique qui a attiré les regards vers le pays en matière d’art et de littérature. La révolution du 14 janvier 2011 a généré une augmentation impressionnante du nombre d’essais parus. Des auteurs comme Yamen Manai, Anouar Attia, Bechir Garbouj Ahmed Mahfoudh, Mohamed Harmel, Abdelaziz Belkhouja dans la Femme en Noir (2018), Wafa Ghorbal, Saber Mansouri et Ali Abassi ont pu construire librement des fictions qui dénoncent la dictature, les enfermements, la censure, les servitudes subies des intellectuels depuis des décennies.

Yamen Manai dans Bel Abime, publié chez Elyzad (2022), nous raconte le rude réveil d’un adolescent révolté contre les injustices et la violence d’une société qui maltraite ses propres enfants. Ce livre a connu un grand succès en Tunisie et à l’étranger. Il reçut plusieurs prix : Prix de la Littérature arabe 2022, Prix Orange du Livre en Afrique 2022, Prix du Roman Métis des lycéens 2022, Prix Texto université Sorbonne Nouvelle 2022, Prix de l’Algue d’Or 2022, Prix La Passerelle 2022, Prix Flaubert 2022, Mention spéciale du Prix Ahmed Baba de la Littérature africaine 2022, Mention spéciale du Prix du Roman Métis des Lecteurs 2022, Prix Micheline 2021. (13)

Emna Belhaj Yahya dans Jeu de rubans (2011) et Azza Filali dans les Intranquilles (2011) abordent toutes les deux les thèmes de l’éducation, de l’émancipation et l’avenir de la femme tunisienne dans une société en pleine métamorphose. Les thèmes abordés sont liés à la Révolution du Jasmin et la lutte de ces personnages féminins revêt un aspect psychologique face à la famille et à la société en pleine mutation à laquelle elles appartiennent. Les luttes politiques sont symbolisées à travers les habits des personnages principaux.

Ahmed Mahfoudh, l’universitaire tunisien, le romancier et l’essayiste s’interroge dans son roman La fille de Saint Germain (2022) à travers son héroïne Raja sur l’état actuel de la Tunisie, sur le devenir de la société qui est en train de perdre ses repères.

Écrire en français aujourd’hui qu’on le veuille ou non est une affirmation de soi. Les jeunes tunisiens chercheurs et essayistes continuent à écrire dans la langue de l’autre pour transmettre un message et pour dialoguer avec l’autre. « Si le roman tunisien de langue française inscrit les récits dans un contexte tunisien, dans une histoire tunisienne, l’exploration de la mémoire personnelle et collective permet aux personnages de franchir l’espace national, d’atteindre l’humain et par conséquent l’universel ». (14)

Sources utilisées
1. Habib BEN SALHA « La littérature maghrébine d’expression française entre clichés, lieux communs et originalité » Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba.
2. Cheikh Nafzaoui « Le Jardin parfumé », Éditions Philipe Piquier, 2012.
3. Hanene Allouch « Introduction à la littérature tunisienne de langue française »
4. Habib Bourguiba « Une double ouverture au Monde », Montréal, le 11 mai, 1968
5. Ahmed Mahfoudh, https://www.etonnants-voyageurs.com/MAHFOUDH-Ahmed-26426.html
6. Albert Memmi, https://www.liberation.fr/debats/2020/05/28/ce-que-nous-devons-a-albert-memmi_1789666/
7. http://www.hedibouraoui.com/lhomme.php
8. Hédi Bouraoui, Le Retour à Thyna, Éditions l’Or du Temps, Tunis, Tunisie, 1996. 228 pp.
9. https://hedibouraoui.info.yorku.ca/retour-a-thyna/
10. Moncef Ghachem Extrait d’un entretien publié dans le quotidien L’Action tunisienne le 9 avril 1981, cité par Jean Déjeux, « Poètes tunisiens de langue française », Poésie, n° 115, janvier-février 1984.
11. Extrait d’un entretien publié dans le quotidien L’Action tunisienne le 9 avril 1981
12. Hélé Béji, une force qui demeure, Arléa, 2006, p. 29-30
13. Yamen Manai, Bel Abime, Elyzad, 2022
14. Rabaa Abbelkefi https://la-plume-francophone.com/2015/09/01/3618/