J'ai commencé à écrire des poèmes à 14 ans. Au début, j'ai aimé ramasser les mots, les organiser, chercher la rime. Cela m'a appris à structurer mes sentiments et mes pensées. La Poésie enseigne à ne pas dire l'évident, à découvrir ce qui n'est pas visible. Tous les poèmes et les auteurs ne touchent pas l'âme de la même manière, mais quand cela arrive, ils restent avec vous pour le reste de votre vie.
En étudiant le français, j'ai découvert Arthur Rimbaud et Paul Éluard. J'aime la simplicité et la sensualité de leurs images, j'aime leur façon de travailler avec la couleur, la forme, le paysage, l'équilibre entre « général » et « personnel ». S’il fallait choisir entre ces deux poètes, je préférerais « la prose de diamant » d’Arthur Rimbaud. Il y a un mystère dans ses images, il y a une danse dans le rythme et j'ai envie de danser avec lui.
En étudiant le français, j'ai découvert Arthur Rimbaud et Paul Éluard. J'aime la simplicité et la sensualité de leurs images, j'aime leur façon de travailler avec la couleur, la forme, le paysage, l'équilibre entre « général » et « personnel ». S’il fallait choisir entre ces deux poètes, je préférerais « la prose de diamant » d’Arthur Rimbaud. Il y a un mystère dans ses images, il y a une danse dans le rythme et j'ai envie de danser avec lui.
AIR VIF
Paul Éluard
J’ai regardé devant moi
Dans la foule je t’ai vue
Parmi les blés je t’ai vue
Sous un arbre je t’ai vue
Au bout de tous mes voyages
Au fond de tous mes tourments
Au tournant de tous les rires
Sortant de l’eau et du feu
L’hiver, l’été je t’ai vue
Dans ma maison je t’ai vue
Entre mes bras je t’ai vue
Dans mes rêves je t’ai vue
Je ne te quitterai plus.
ПОРЫВ ВЕТРА
я видел тебя
перед собой
я видел тебя
в толпе
я видел тебя
в деревьях во ржи
я видел тебя
куда бы ни шёл
я видел тебя
в конце концов
я видел тебя
на дне тоски
я видел тебя
в радостных бликах
я видел тебя
в горящей воде
я видел тебя
летом зимой
я видел тебя
домом
я
объятием
видел
во сне
тебя
и всегда буду
Paul Éluard
J’ai regardé devant moi
Dans la foule je t’ai vue
Parmi les blés je t’ai vue
Sous un arbre je t’ai vue
Au bout de tous mes voyages
Au fond de tous mes tourments
Au tournant de tous les rires
Sortant de l’eau et du feu
L’hiver, l’été je t’ai vue
Dans ma maison je t’ai vue
Entre mes bras je t’ai vue
Dans mes rêves je t’ai vue
Je ne te quitterai plus.
ПОРЫВ ВЕТРА
я видел тебя
перед собой
я видел тебя
в толпе
я видел тебя
в деревьях во ржи
я видел тебя
куда бы ни шёл
я видел тебя
в конце концов
я видел тебя
на дне тоски
я видел тебя
в радостных бликах
я видел тебя
в горящей воде
я видел тебя
летом зимой
я видел тебя
домом
я
объятием
видел
во сне
тебя
и всегда буду
RÊVE POUR L’HIVER
Arthur Rimbaud
L’hiver, nous irons dans un petit wagon rose
Avec des coussins bleus. Nous serons bien.
Un nid de baisers fous repose
Dans chaque coin moelleux.
Tu fermeras l’oeil, pour ne point voir, par la glace,
Grimacer les ombres des soirs,
Ces monstruosités hargneuses, populace
De démons noirs et de loups noirs.
Puis tu te sentiras la joue égratignée…
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou…
Et tu me diras : « Cherche ! » en inclinant la tête,
— Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
— Qui voyage beaucoup…
СОН НА ЗИМУ
зимой в смущённом розовом вагоне,
в подушках голубых
совьём гнездо из поцелуев,
что прячутся в пуховых уголках.
и будет хорошо.
за ледяным стеклом
останутся пугающие тени
пропавших душ,
озлобленных волков.
ты будешь улыбаться им,
дразня,
прикроешь веки,
румянец щёк
и ямочки в снегу...
дай прикоснуться
так легко и жарко,
как ссадина,
как маленький паук
ползёт по шее.
- милая, не страшно?
- ищи.
ты склонишь голову,
стыдливо понимая:
нам нужно время,
чтобы не найти.
L’ÉTOILE A PLEURÉ ROSE AU COEUR DE TES OREILLES
Arthur Rimbaud
L’étoile a pleuré rose au cœur de tes oreilles,
L’infini roulé blanc de ta nuque à tes reins
La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles
Et l’Homme saigné noir à ton flanc souverain.
ЗВЁЗДЫ ПЛАКАЛИ РОЗОВЫМ
звёзды плакали розовым,
слёзы стекали в уши,
слышался белый шум,
млечный путь простирался от шеи до живота,
становился жемчужно-красным,
как море,
как то, что учили беречь,
и я берегу,
пока кто-то в истоме чёрной кровью истёк
Arthur Rimbaud
L’hiver, nous irons dans un petit wagon rose
Avec des coussins bleus. Nous serons bien.
Un nid de baisers fous repose
Dans chaque coin moelleux.
Tu fermeras l’oeil, pour ne point voir, par la glace,
Grimacer les ombres des soirs,
Ces monstruosités hargneuses, populace
De démons noirs et de loups noirs.
Puis tu te sentiras la joue égratignée…
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou…
Et tu me diras : « Cherche ! » en inclinant la tête,
— Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
— Qui voyage beaucoup…
СОН НА ЗИМУ
зимой в смущённом розовом вагоне,
в подушках голубых
совьём гнездо из поцелуев,
что прячутся в пуховых уголках.
и будет хорошо.
за ледяным стеклом
останутся пугающие тени
пропавших душ,
озлобленных волков.
ты будешь улыбаться им,
дразня,
прикроешь веки,
румянец щёк
и ямочки в снегу...
дай прикоснуться
так легко и жарко,
как ссадина,
как маленький паук
ползёт по шее.
- милая, не страшно?
- ищи.
ты склонишь голову,
стыдливо понимая:
нам нужно время,
чтобы не найти.
L’ÉTOILE A PLEURÉ ROSE AU COEUR DE TES OREILLES
Arthur Rimbaud
L’étoile a pleuré rose au cœur de tes oreilles,
L’infini roulé blanc de ta nuque à tes reins
La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles
Et l’Homme saigné noir à ton flanc souverain.
ЗВЁЗДЫ ПЛАКАЛИ РОЗОВЫМ
звёзды плакали розовым,
слёзы стекали в уши,
слышался белый шум,
млечный путь простирался от шеи до живота,
становился жемчужно-красным,
как море,
как то, что учили беречь,
и я берегу,
пока кто-то в истоме чёрной кровью истёк
Chansons
par Sophia Semble
« MIROIR »
Oui c'est toi que j'attendais
Je regarde attentivement dans tes grands yeux
Puis-je juste te refléter ?
Et je pense que je me sens mieux seul
Je ne veux pas être
Je ne veux pas être
Je ne veux pas être
Ne veux pas être ton miroir
Tu ne veux pas m'écouter
C'est pourquoi je n'en parle pas, mais je vois
Que ce n'est pas de ma faute
Si tu ne sais pas qui t'es sans moi
Je ne veux pas être
Je ne veux pas être
Je ne veux pas être
Ne veux pas être ton miroir
« JE POURRAIS T’EMBRASSER »
Tu ne m'écris pas,
ne remarques pas
à quelle vitesse mon cœur bat
et pour une raison
quelconque l'air bourdonne,
comme le cristal,
comme le champagne,
le goût ça ne fait pas de mal,
mais je ne veux pas le jeter
par-dessus mon épaule.
Je pourrais t'embrasser
parce que tu es belle,
mais si je le faisais,
je me casserais
comme de la vaisselle.
Ma mère m'a dit :
« N'embrasse pas quelqu'un que tu n'aimes pas ».
Mon père m'a dit :
« N'embrasse pas quelqu'un qui ne t'aime pas ».
par Sophia Semble
« MIROIR »
Oui c'est toi que j'attendais
Je regarde attentivement dans tes grands yeux
Puis-je juste te refléter ?
Et je pense que je me sens mieux seul
Je ne veux pas être
Je ne veux pas être
Je ne veux pas être
Ne veux pas être ton miroir
Tu ne veux pas m'écouter
C'est pourquoi je n'en parle pas, mais je vois
Que ce n'est pas de ma faute
Si tu ne sais pas qui t'es sans moi
Je ne veux pas être
Je ne veux pas être
Je ne veux pas être
Ne veux pas être ton miroir
« JE POURRAIS T’EMBRASSER »
Tu ne m'écris pas,
ne remarques pas
à quelle vitesse mon cœur bat
et pour une raison
quelconque l'air bourdonne,
comme le cristal,
comme le champagne,
le goût ça ne fait pas de mal,
mais je ne veux pas le jeter
par-dessus mon épaule.
Je pourrais t'embrasser
parce que tu es belle,
mais si je le faisais,
je me casserais
comme de la vaisselle.
Ma mère m'a dit :
« N'embrasse pas quelqu'un que tu n'aimes pas ».
Mon père m'a dit :
« N'embrasse pas quelqu'un qui ne t'aime pas ».
Photos: Yan Ficher