Salut! Ça va?

Le français, c'est l'amour!

2023-06
Qu'est-ce que le français pour moi ?

Tout d'abord, c'est un rêve d'enfance devenu réalité. J'écoutais des chansons, assise dans le jardin de ma grand-mère et prétendais comprendre les mots. En chantant, en murmurant comme un ruisseau, je ne comprenais pas alors tout ce que signifierait cette langue pour moi à l'avenir. Après avoir assisté à un stage culturel international en compagnie de 45 personnes de différents pays, j'ai réalisé que le français, est aussi la langue de l'amitié et des liens. En parlant de la beauté des cultures de nos pays — Russie, Mexique, Chine, Madagascar etc, nous avons appris la culture française.

Le français est aussi l'occasion de lire les beaux textes des philosophes et des écrivains dans leur langue originale. C'est une fenêtre sur un nouveau monde plein de revirements et de rimes linguistiques incroyables. Le français m'a enfin appris à aimer le cinéma et à le regarder en version originale, émerveillée par la fluidité et la beauté du discours des acteurs. Après tout, le français, c’est l'amour !



LE PAYS DE NAMUR
Jacques-André SAINTONGE (1921-1966)

Un rayon de lumière,
Au feuillet noir et blanc,
Tombe comme une pierre
Entre Liège et Dinant.
Plongées dans tant de nuits,
Émergées de tant d'aubes,
Qu'êtes-vous devenues,
Forêts de mon pays?
Brouillards sur la Campine,
Sapins noirs et tordus,
Bruyère rose et fine,
Qu'êtes-vous devenus?
Qu'êtes-vous devenus,
Blonds peupliers d'Ardenne,
Sources aux jambes nues,
Lapins de nos garennes ?
Vent que l'aurore incline
Sur nos bouleaux légers,
Grands oiseaux qui buvez
Aux seins de nos collines,
Rosée de nos fougères,
Cloches des horizons,
Fils bleus de nos rivières,
Seuils blancs de nos maisons,
Qu'êtes-vous devenus
Dans le soleil d'automne,
Sous des ciels tour à tour
Changeants et monotones ?
Abeilles blondes, brises,
Bleuets dans les épis,
O vitraux des églises,
O mains de mes amis,
Jardins perdus, odeur
Des roses et des pommes,
Visages de nos sœurs,
Regards profonds des hommes :
Mon pays, savez-vous
Que des peuples d'oiseaux
Viennent s'abattre en nous
Quand votre grand vaisseau,
Si loin de notre atteinte
Et battu par les pluies,
S'enfonce dans la nuit
Toute lumière éteinte ?


Падает камнем
Света поток
От Льежа к Динану,
На чёрно-белый листок.
Нырявшие в синие ночи,
Пылавшие алой зарёй,
Родные страны́ моей рощи,
Что стало с вашей судьбой?
Что стало с судьбой тех е́лей кривых,
Вереска нежного,
Туманов Кемпена?
С судьбой родников, голубых и нагих,
Кролика снежного,
Тополей из Арденна?
Под небом изменчивым и
монотонным,
Под солнцем осенним, ледяным и cкупым
Что стало с судьбой тех ветров
окрылённых,
Что Аврора склонила к берёзам
тугим?
С судьбой колоколен
И птиц тех огромных, что кормятся
грудью бельгийских холмов?
С судьбой синих рек, полноводных,
свободных,
Прозрачной росы у порога домов?
О, витра́жи церквей утончённых!
Жужжание пчёл и во ржи васильки
О, руки друзей мне судьбой
потаённых!
И бризы морские, свежи и легки.
Заброшенный сад,
Запах яблонь и роз,
Земляков томный взгляд, в нём я
вижу вопрос:
Известно ль тебе, о страна моя,
Как на избитом дождём корабле
Ты, отправляясь в дальнее
плавание,
Бьёшься птицей в нашей душе?

Traduction faite par Daria Akhmetshina