Salut! Ça va?

La découverte d’une nouvelle borne de distance russe

2022-12
Depuis 2017, nous cherchons inlassablement à compléter l’inventaire des bornes de distance russes, témoins de l’occupation russe en France entre 1815 et 1818. Nous avions déjà fait paraitre dans le numéro 48 1 de votre revue de décembre 2017, une première version de cet inventaire, retraçant l’histoire et l’existence de 11 bornes de distance. Malheureusement 3 ont disparues à tout jamais (Borne 105 - 107 et 110) 2 sur le vieux chemin de Montigny à Vireux, d’où l’importance de protéger notre patrimoine et notre histoire commune.

D’où la nécessité de faire classer ces Bornes russes pour ne pas les voir disparaître les unes après les autres. Heureusement, il y a dans cette belle histoire, des femmes et des hommes qui par leurs interventions sauvent ces bornes de la destruction, et de l’oubli, c’était le cas pour la borne 35 de la Capelle 3, sauvée in-extremis de la destruction, par Monsieur Etienne Parent, cette borne est visible dans son jardin, d’autres initiatives sont à signalées, comme pour la borne N°65 à la Neuville-aux-Tourneurs, sauvée par un habitant de ce village, la borne est gardée bien précieusement en Mairie. Au cours de nos recherches à travers les Ardennes, le nord et la Thiérache, nous étions persuadés que d’autres bornes de distances Russes existaient, encore fallait-il beaucoup de patience, pour les découvrir, et la bonne nouvelle arriva ce vendredi 2 décembre 2022 du village de Cagnoncles dans le Nord.

L’histoire des Bornes de distances Russes

En 1815, suite à son retour de l'île d'Elbe et à la défaite de Waterloo le 18 juin 1815 à l'issue des cent jours, Napoléon abdiquera pour la seconde fois le 22 juin 1815. Le 5 juillet, la France capitulera et les armées Russes et Alliées envahiront le Pays. De 1816 à 1818 les Anglais occupent les départements du Nord dont Cambrai, les Autrichiens sont dans l'Est, les Prussiens dans la Meuse et les Russes dans les Ardennes et le long de la frontière nord de la France, sur un territoire de 120 kilomètres de long et de 20 à 6 kilomètres de large et dont l’état-major séjournait à Maubeuge. De ce fait, à l'issue d'un admirable effort de cartographie effectué par les Russes, les distances pour rallier Maubeuge ont été gravées sur des bornes en pierre bleue installées aux carrefours le long des routes de la zone d'occupation afin de préciser la distance les séparant de l’État-major.

La découverte d’une nouvelle Borne de distance Russes à Cagnoncles

Monsieur Emile Pinoy, président d’une association de sauvegarde, me signalait vendredi 2 décembre, l’existence d’une borne dans son village de Cagnoncles, nous savions jusqu’à présent que la borne de la Capelle 3, était la plus éloignée du groupe central dans les Ardennes 3, et cette extraordinaire nouvelle raviva notre flamme qui ne s’est jamais éteinte. Initialement cette borne se situait à proximité de la rue de l’Eglise, en direction du calvaire, un peu avant l’intersection avec la rue de Cambrai, en direction de Maubeuge, quartier-général de l’armée russe sous Vorontzoff. Cette borne fut sauvée par l’ancien maire du village. Il s'agissait de Monsieur Edouard SLEDZ qui fut Maire de Cagnoncles de 2001 à 2019. Soucieux de sa sauvegarde, il fit déplacer la Borne à proximité du monument aux morts. L'inscription lisible vérifiée ce jour serait : OTb Мобежa 50 верст. 4

Cette initiative est à saluer, car sans l’intervention, de Messieurs, Edouard Sledz, et de Emile Pinoy, cette borne aurait définitivement disparue. Monsieur Pinoy a très vite communiqué sa découverte, voilà pourquoi il est important via nos sites internet et notre belle revue « Salut ça va ? » de transmettre cette belle découverte, car cela appel d’autres personnes à signaler l’existence d’autres bornes de distances russes, témoin de l’occupation russe en France, à travers les Ardennes, le Nord et la Thiérache. Jusqu’à aujourd’hui, on avait signalé 10 bornes de distance russes dans les Ardennes et le Nord, et une dans l’Aisne, à la Capelle, il faut donc en rajouter une de plus, dans le Nord, sur Cagnoncles, chacun s’étonnait que les itinéraires des cosaques ne se prolongeassent dans le Nord, aux extrémités de l’Escaut. On avait tout simplement ignoré la borne de Cagnoncles, sauvée in-extremis par Messieurs Sledz et Pinoy.

Nous relancerons prochainement notre demande à la DRAC 5, visant l'inscription au répertoire national des monuments historiques… des bornes de distances russes, témoins de l'occupation russe en France de 1815 à 1818. Le projet d’un pupitre au pied de cette nouvelle borne signalant l’existence, l’histoire et la position de toutes ces bornes russes à travers nos contrées serait un beau projet, en espérant avoir de l’aide du département et de la région, permettant de léguer à nos jeunes générations, l’histoire et le patrimoine commun Franco-Russes. Nous n’oublierons jamais cette amitié qui lie nos deux peuples. Nous partageons bien plus qu’une histoire et un patrimoine.

1 - Salut ! Ça va ? - Décembre 2017 N°48.

2 - La Borne 105 était en cours de restauration par les soins de Madame et Monsieur Andrée Wauthier de Vireux Wallerand.

3 - Borne de la Capelle (N°35) qui se trouvait initialement dans la grande Rue, sauvée par Monsieur Parent, indique, gravé en russe, la distance de 35 verstes. C’était jusqu’à présent, la Borne la plus éloignée du groupe central (Bornes 85 - 82 - 80 - 90 - 110 - 95 - 65) qui se trouve concentrées sur les Ardennes.

4 - Sources Monsieur Emile Pinoy.

5 - Notre première tentative a échoué, nous avions reçus en 2017-2018 une fin de non-recevoir de la direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) - Nous allons tenter à nouveau ce projet important en mettant en avant cette nouvelle découverte à Cagnoncles.