Salut! Ça va?

La candeur de l’âme russe

2022-12
En ces temps quelques peu troublés, les Européens de l’Ouest, avec le discernement qu’ils font tant valoir, se permettent parfois d’approuver la sanction d’une population entière avec celle de son gouvernement… Je pense qu’il est bon de plaider, avec le bon sens, la distinction de la nation et des circonstances politiques dans lesquelles elle se trouve. Que les « tolérants » autoproclamés appliquent leur doctrine, que ce vœu pieux devienne réalité pour un peuple voisin, qui ne mérite qu’assez peu les critiques qu’on lui fait, en plus de l’ignorer… ! Et, au lieu d’une haine savamment distillée dans les consciences contre un nouveau bouc émissaire, cultivons plutôt la compréhension de nos voisins de l’Est, sans partis pris ni préjugés. Qui sait, à force d’apprendre à les connaître, on pourrait peut-être finir par les aimer, ces Russes ?

Ah, c’est que je l’aime bien, ce brave peuple russe… Mais avant de l’aimer, il faut bien qu’il soit aimable, non ? Et puis, ne serait-ce pas un peu partisan que de présenter uniquement les bons côtés des Russes, là où ils ont probablement pléthore de défauts inavouables ?

Certes oui… Je ne prétends pas à l’objectivité, mais plutôt à l’honnêteté… Et, oui, il y a bien des points à relever chez les Russes que l’on pourrait améliorer. Tout comme chez les Français, d’ailleurs… Tenez, ce goût profond pour juger les autres, par exemple… Et ce côté un peu râleur… Mais laissons là ces quelques défauts, ils feront peut-être l’objet d’un autre article.

Et pour l’heure, voici quelques-unes de mes raisons d’aimer les Russes. Elles sont subjectives, j’en conviens volontiers, mais je ne peux m’empêcher de penser que l’objectivité n’en est pas tout à fait absente, car elles découlent en grande partie d’un vécu réel, et donc… sur des faits maintes fois observés !

L’instinct de reconnaissance collectif

D’instinct, il suit ceux qui prennent des initiatives, et le remercie chaleureusement "de les avoir réunis". Cela peut être à la fin d’un voyage, d’une soirée, mais c’est plus souvent lors d’un toast, long si possible, où l’on passe en revue, sous chaque aspect personnel du toasteur, les raisons de se réunir, les qualités des uns et des autres, l’histoire de la formation du groupe, enfin bref, où on se réjouit d’appartenir à cette chaleureuse fraternité humaine ici présente !

On a longtemps écrit sur l’instinct collectif, voire communiste, de l’âme russe… Sans vouloir confirmer des clichés grossiers, je dois dire que j’ai aperçu à plusieurs reprises ce genre de jaillissement de joie collective, de grandes communions fraternelles…

A l’une d’elle, à l’université, ou plutôt dans sa salle de concert, un joli bijou, rénové comme il faut, avec assez de places pour animer une foule immense d’élèves russes… Ce que j’y ai vu ? Une armée de drapeaux différents, pourfendant l’air en rythme, et représentant chacun une des nombreuses facultés de l’université. Et il fallait voir l’ardeur de ces étudiants quand sonnait l’heure de la représentation sur scène de LEUR faculté… Un déluge d’applaudissement, un flot continu de cris, de hourrah encourageants, une accélération frénétique des drapeaux concernés !

Et lorsque, malgré ces rivalités intestines, on propose un karaoké à l’ensemble… On se retrouve projeté subitement à l’intérieur d’un concert par et pour les étudiants, aux allures de célébrations dont ne donnent une idée, chez nous, que les stades de foot remplis à ras bord par d’irréductibles supporters… Ces étudiants là aussi étaient corps et âme dans leur karaoké populaire !

Je pourrais encore parler des cérémonies de diplôme, qui combinent à la fois le solennel de la tradition européenne avec une réjouissance collective digne des tribunes sportives, et cette reconnaissance mutuelle que se témoignent les professeurs et leurs étudiants, au dernier jour de leur collaboration…

Ou encore de ce rite laïc qu’est la procession du régiment des Immortels du 9 mai… Où l’on voit s’amasser, à l’occasion de la commémoration de la fin de la Seconde Guerre Mondiale, une frange importante du peuple russe, armés de pancartes qu’ils tiennent haut et fort…

« Une grève généralisée ? » pourrait penser un Français…

Mais non ! Une cérémonie patriotique, une solennité populaire, une communion à la fois funèbre, glorieuse, et joyeuse, car signant la fin d’une guerre qui aura emporté vingt-sept millions d’âmes…

Encore une fois, je n’ai pas de mots pour décrire ce sentiment indicible qui nous parcourt lorsque, au milieu de cette foule pancartée, un souffle diffus se propage, d’abord imperceptible, puis incompréhensible, avant de parvenir à nos oreilles, et, mécaniquement, nous faire répéter : « Russie ! ». Voilà un hourrah patriotique sur lequel toute cette foule pourra se mettre d’accord !

Mais, encore une fois, rien de semblable ne me vient à l’esprit pour trouver un analogue français, ou même allemand… Les Russes sont-ils un peuple collectiviste[1], ou bien, plutôt… N’est-ce pas nous qui avons perdu le sens de ces communions populaires, par-delà les classes, les sexes et les races ?

La relativité russe de l’espace-temps

Les Russes ont un autre rapport au temps et à l’espace... Quand on vit dans un aussi grand pays, c’est normal ! 25 fois la France, avec une capitale elle aussi 25 fois plus grande que notre ville lumière, cent pauvres kilomètres carrés !

Alors, nécessairement, il faut que les distances entre deux villes ne semblent pas si éloignées...

" Tu vis à Cannes ? Ah, mais c’est presque l’Italie !"

" J’ai des amis à Strasbourg, c’est à côté de Paris"

"J’ai voyagé en Europe, en passant par Amsterdam, Bruxelles, Paris ... Tout est si proche, chez vous !"

Voilà, sans les rapporter littéralement, le genre de réflexions que l’on peut entendre de la bouche de nos Russes...

Et, corollaire immédiat, ils en développent un rapport au temps lui aussi très... Généreux... (Comprendre : « peu ponctuel »)

Les voyages de nuit sont courants, notamment en train, mais les avions ne connaissent pas le sommeil : à toute heure du jour et de la nuit, on en voit partir de Moscou...

Ainsi, je me suis entendu dire que Yaroslavl, à environ quatre heures de train de Moscou, était "juste à côté"! Car qu’est-ce que quatre heures sur la vie d’un homme ? Et de nombreux elektrichki, équivalents russes de nos RER, atteignent leur terminus en deux heures et demie, trois heures... En partant, non du terminus, mais de la capitale, à mi-chemin !

Alors, fort logiquement, les Russes ne sont pas des maîtres de ponctualité ... Comprenez, c’est qu’il peut s’en passer des choses sur la route, surtout sur les routes russes à la piètre réputation, réputation triste mais non volée !

« Allo, Sergeï ? Oui, je vais bien merci. Écoute, faut que je te dise. Tu comprends, j’étais tranquillement dans ma Lada, quand soudain la tempête de neige a commencé… Non, rien de grave, que -25 degrés, une broutille. Sauf que tu connais les Lada… Oui, c’est ça, exactement… Elle est tombée en panne… Je suis allé la réparer, ça a pris du temps… Donc voilà, j’arrive dans environ 30 minutes… Oui, des minutes russes, pourquoi… Ah, combien ça fait en minutes allemandes ? Oh, environ… 40… Quasiment cinquante… Bon, d’accord, je ne serai pas là avant une petite heure ! »

Et en même temps, quelle abnégation, quelle générosité de la part des amis Russes qui, sachant que vous arriverez tard, vous attendent tranquillement, et vous préparent la soupe de minuit...! Car pour eux, un ami est toujours le bienvenu, peu importe l’heure… Et s’il en est ainsi de l’ami, que peut-on dire de l’étranger ? Faut-il qu’il trouve lui aussi une bonne soupe et un thé artisanal[2] lorsqu’il viendra visiter cette vaste et mystérieuse Russie ?

Les Russes et l’hospitalité

Tous les Russes ne sont pas accueillants, mais très souvent… tout de même !...

Si tu viens de loin pour faire l’honneur de visiter sa ville, le Russe pourrait bien insister pour tout payer : les transports urbains, les restaurants et musées, et, bien sûr, s’il t invite... L’immense quantité de nourriture et de boissons qu’il mettra à ta disposition !

Et quand je dis insister, à la hauteur de ses moyens bien sûr (quoique, on se demande si parfois ils ne veulent pas se ruiner à la tâche...), je veux dire qu’ils ne laissent pas a priori le choix !

On pourrait ainsi résumer l’attitude du russe hospitalier :

"Tu as fait le choix de venir jusqu'à chez moi, alors tant que tu y es, je prends tout en charge !"

Il est à noter, toutefois, que je parle là en tant que Français. J’ai déjà observé le phénomène pour les compatriotes, ainsi que pour nos voisins helvètes. A chaque fois, ou presque, c’est la même chose :

« Un français ?! », question dont le sourire ajoute à l’étonnement exprimé une admiration palpable…

Je ne reviendrai pas, du moins pas ici, sur la litanie de questions en rapport avec la présence, toujours impromptue, d’un français en terre russe, mais je ne dirais que cela : Français, attendez-vous à être bien vus, bien reçus en Russie, et soyez à la hauteur de votre réputation !

Quant à nos Russes, que ce soit en raison de leur complexe d’infériorité implicite envers l’Occident, ou bien leur côté « tout ou rien » si attachant, ou encore un rapport curieux à la vie « qu’on ne vit qu’une fois »… Sans donc trop savoir à quoi ça tient, le fait reste le même : ils sont terriblement généreux avec les représentants du pays de Napoléon, mot qui finira bientôt sur leurs lèvres lorsqu’ils vous rencontreront !

L’esprit d’enfance, la simplicité[3]

La première fois que je suis venu à Moscou, c’était en été. Nous marchions dans un parc, et j’avais fait une curieuse observation... N’étaient-ce pas là, dans la fontaine publique, de jeunes Russes qui se baignaient, en jouant à s éclabousser, comme des enfants concentrés à une bataille d’eau ?

Si, c’était bien ça... Et j’imaginais mal des Parisiens, même étudiants, se livrer de la sorte à un jeu si simple, si enfantin... Car Paris n’est pas Moscou ! Et peut-être aussi car il y a, dans la mentalité française, un certain respect humain irréductible... Et encore plus prégnant dans la capitale qu’en province.

Car c’est peut-être là une des raisons de cet esprit d’enfance russe, ce manque de respect humain. Qui fait, d’une part, qu’on se soucie assez peu de ce que portent, disent et pensent les autres... Et qui permet cette franchise parfois déconcertante, expliquant l’absence de sourire permanent sur les visages russes (comprenez, il serait hypocrite de sourire sans raison de le faire!).

Ainsi, en Russie, chacun semble vivre à sa façon, sans sentir à aucun moment le besoin de faire la morale à son prochain.

Au début, le français est déconcerté : comment ça, les Russes utilisent ces couleurs, c’est criard ! Et regardez le lui, comment il se sape ! Ah, et ce n’était pas ridicule ce que ce collègue m’a dit ce matin ? Si assurément, mais pourquoi mon ami russe a gardé le silence quand on en a parlé ?

Et, peu à peu, il s’habitue, jusqu'à, peut-être, remettre en cause ses propres habitudes, parmi lesquelles le curieux besoin de critiquer son prochain, subtilement mais parfois assez violemment tout de même.

À la fin de ce processus, le Français, s’il continue à remarquer les fautes de goût, les frasques et les défauts de ses contemporains, sera finalement moins acerbe envers eux, et, qui sait, adoptera à leur égard la philosophie russe : "nou ladna !"[4].

Une irréductible francophilie

"Dites, vous avez un accent, vous... D’où venez-vous ?

- De France."

A chaque fois que ce sempiternel dialogue s’enclenche, c’est la même chose.

Le visage de mon interlocuteur, pourtant plein de flegme slave, se met à changer subitement. Ses sourcils peuvent se hausser, ses yeux s’écarquiller ou encore se plisser, en signe d’étonnement...

Stupéfaction, surprise, interrogations ... Quelle que soit la forme prise, le résultat est toujours le même : un intérêt palpable chez le Russe envers cette curieuse créature : le Français ! Et s’ensuit une question, les plus populaires étant :

"Et qu’est-ce qui vous a amené en Russie ?" (Ah, si on m’avait donné un rouble à chaque fois que me l’a posée, celle-là !)

"Ah, Napoléon !! Vous connaissez Koutouzov ? Eh oui, c’est celui qui l’a battu !"

" Français ?! Tu as déjà bu de la vodka ? Viens par-là, je vais te montrer !"

"Ah, comment on dit déjà ... Je ne mange pas six jours, c’est ça ?"[5]

"Mais pourquoi avoir décidé de venir ici, vous n’étiez pas bien en Europe ? " (Noter l’accent d’admiration tombant sur le dernier mot)

Car il faut dire que pour le Russe, l’Europe, et en particulier la France, c’est le Saint Graal. C’est quelque chose que tout Français un minimum en contact avec le peuple russe remarque rapidement. La France, c’est l’étalon de la culture, du bon goût, en un mot, de la civilisation. Et je serais d’accord si j’étais né un peu plus tôt…

Enfin, ce culte rendu à l’Europe s’incarne à la perfection dans une petite formule, courte mais profonde de sens. Cette phrase, chaque Russe la connaît, ou presque : « Voir Paris, et mourir » ! Autrement dit, la ville est si sublime qu’on peut se laisser mourir après avoir visité cette quintessence de civilisation, cet étalon de la culture universelle, ce perfectionnement absolu qu’est Paris.

Je sens déjà, derrière mon clavier, que certains lecteurs se gaussent… Comment ça, cette description n’est pas rigoureusement exacte ? N’est-ce pas ce que vivent les heureux visiteurs de cette ville-centre-du-monde ?

A vrai dire, nombreux sont les Russes désabusés de la ville lumière. Et ils énoncent, sans politiquement correct aucun, les raisons de leur désenchantement : la saleté, les clochards, mais aussi le nombre, important selon eux (quelle drôle d’idée !) d’immigrés dans la capitale. Une image d’Epinal, en somme, assez éloignée de ce qu’est devenue Lutèce au XXIème siècle… Le dernier maire ne semble pas y être étranger, on pourrait finir par croire que son surnom, Notre Drame de Paris, lui irait comme un gant…

Cela dit, il en faut plus pour émousser l’enthousiasme prodigieux du Russe pour notre doux pays. Il n’a pas fini de comprendre les raisons du désastre parisien que déjà il se rabat sur de plus petites villes… Sur la mer, qui lui manque tant, et il vous contera le littoral français avec un amour du paysage à toute épreuve… Sur la montagne, peu familière elle aussi, et qui produit toujours en lui de fortes impressions…

Enfin, il n’oubliera pas de vous narrer le splendide centre-ville si pittoresque de ce petit village, si minuscule pour lui mais, à ses yeux, si attachant. Il faut dire qu’une ville de moins d’un demi-million d’âmes, c’est déjà, pour lui, une petite ville, et nous ne parlerons même pas des dimensions réduites des trottoirs de Paris ou de Nice !

Mais son amour de la France ne s’arrête pas là. Je sais que pour l’instant, mon lecteur, français et donc fier, par défaut, de son pays, n’est pas impressionné. Après tout, quoi de plus normal d’apprécier le plus beau pays du monde, sa géographie riche et ses climats si diversifiés ?

Non, il y a plus que ça. Il y a tout d’abord l’histoire, la figure fascinante de Napoléon, considéré, non comme un ennemi, mais un adversaire de taille. Pensez-vous donc ! Un joueur d’échecs tel que Bonaparte, voilà qui parle au Russe ! Chez lui, le jeu d’échecs est si respecté et répandu, qu’il en est devenu une analogie pertinente de sa vision de la stratégie. Difficile de s’étonner, après ces considérations, de la prééminence des joueurs soviétiques et russes aux échecs…

L’histoire donc, mais pas uniquement celle de la géopolitique, des Napoléon, de l’alliance de la Grande Guerre et des liens particuliers qu’ont toujours entretenu, pour des raisons variables, Paris et Moscou. Non, il y a aussi l’histoire de la langue, avec un fait que beaucoup de Russes se sont plu à me rappeler… « Pouchkine parlait français ! ». Et d’ailleurs, pas que ce poète, quasiment considéré comme le père du russe moderne ici… Non, toute une partie de l’aristocratie connaissait le français, parfois même mieux que le russe, c’est pour dire ! Et cet héritage linguistique se retrouve dans des dizaines… que dis-je, des centaines de mots russes d’origine française ! Ah, ça, dès qu’on le considère un peu, le russe devient bien plus facile, car il s’agit moins d’apprendre de nouveaux mots que de retrouver le bon accent pour prononcer « théâtre », « style » ou encore « parfum » !

Je pourrais m’étaler longuement sur les raisons de la francophilie de nos voisins russes, mais l’origine m’en semble claire. Il s’agit de la longue coopération franco-russe, avec cette nuance pourtant, et de taille : le Russe a toujours souffert d’une espèce de complexe d’infériorité envers l’Occident. Cela explique pourquoi l’amitié franco-russe ne crée, chez nous, qu’un vague attrait envers un pays assez lointain pour être exotique, mais assez proche pour ne pas s’y perdre… Tandis que, chez les Russes, cette amitié créé une sorte de fascination, comme pourrait l’avoir un enfant pour son aîné, celui-là même qui est loué par toute la famille pour son comportement exemplaire.

Aussi je finirai là-dessus : les Russes ont de nombreuses raisons (et de solides !) d’aimer la France. Mais la Russie, avec son peuple si simple, civil, et francophile, ne mérite-t-elle pas qu’on s’y intéresse de plus près ?

Attention toutefois, car la russophilie est assez similaire à la grande marmite d’Obélix, dont il n’a pas vu le fond. S’en approcher, c’est courir le risque… de tomber dedans !

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[1] A propos de cet aspect « collectif » du peuple russe, je songe à un fait assez curieux : les Russes sont toujours très au courant de leur environnement proche, des gens qui y passent. Même à l’époque des smartphones, j’ai toujours la même impression quand je voyage en train de nuit : que, depuis le fond du couloir jusqu’à l’autre extrémité, les Russes savent à l’avance que je passe, et s’écartent pour ne pas entraver la route. Il y a des exceptions, bien sûr, mais il est assez rare de demander à un Russe de se pousser. D’ailleurs, ceux-ci ont davantage tendance à jouer des bras pour se frayer un chemin, en déplaçant le voyageur qui le lui bloquerait…

[2] A propos du thé, il faut bien reconnaître une chose : si les Français ont la culture et le goût du vin… Les meilleurs thés que j’ai pu goûter dans ma courte vie sont, sans l’ombre d’un doute, russes ! On a tendance, avec notre complexe de supériorité français, à dénigrer tout ce qui n’est pas de qualité AOC, mais il faut avouer que, faute de bon fromage ou de bon vin, les Russes maîtrisent l’infusion !

[3] Cette simplicité est, au premier abord, assez déconcertante. C’est aussi un outil bien pratique pour expliquer d’autres comportements, notamment de plus négatifs… L’occasion, peut-être, d’écrire un autre article, sur les défauts des qualités russes…

[4] Expression difficile à traduire, mais on pourrait l’entendre comme « Eh bien qu’il en soit ainsi », une espèce de résignation calme, où l’on passe à autre chose sans aucun souci, philosophie…

[5] Cette dernière phrase est une citation d’une vieille comédie soviétique, où le personnage fait croire qu’il sait parler. Il veut dire quelque chose comme « je n’ai pas mangé depuis six jours », mais nous sort cette bouillie francoïde, tant et si bien que de nombreux Russes pensent connaître une phrase en français…