Anna Sokolinskaya enseigne le français et l’anglais dans un des plus vielles écoles de la ville de Blagovechtchensk de la région Amourskaya en Russie – le gymnasium Alekseevskaya. Jeune, dynamique et généreuse, elle consacre beaucoup de temps à ses élèves, elle avance dans son métier de professeur avec succès en profitant de toutes les occasions possibles – concours ou projets – pour surmonter des difficultés, se dépasser et ainsi grandir professionnellement. Le français n’est pas très populaire parmi les jeunes habitant a 10 000 kilomètres de la France, a la frontière avec la Chine, comme l’anglais ou le chinois. Mais Anna sait encourager et motiver ses élèves par ses méthodes attrayantes et en les invitant à participer à des projets internationaux.
Quand et pourquoi avez-vous avez décidé de devenir professeur ? Lorsque j’étudiais à l'Université, je ne pensais pas qu’après mes études je travaillerais comme professeur. Après mon diplôme, j’ai travaillé à la banque puis au jardin d'enfants. En 2016, j'ai réalisé que je voulais travailler à l'école. J’en ai alors appelé trois, dont le Gymnasium Alekseevskaya. Depuis, je travaille ici et j’aime beaucoup ce métier qui fait maintenant partie de ma vie ! Quelles formations avez-vous suivies ? J’ai terminé l'université pédagogique (BGPU) en 2012. J'aimais y apprendre. Nous avions les meilleurs professeurs pour nous enseigner les langues, la didactique de l’enseignement. Les cours ont toujours été intéressants. Je n'ai jamais regretté d'apprendre dans cette Université et dans cette faculté. Qu'est-ce qui vous enchante dans ce métier ? J’aime beaucoup les enfants. Ils sont très intéressants parce qu’ils pensent de manière extraordinaire et qu’ils n'ont pas peur d'être eux-mêmes. C'est gratifiant de voir vos élèves grandir, changer et réussir année après année. J’aime y mettre une partie de moi-même. Qu'est-ce qui vous semble le plus important dans votre travail avec les enfants ? La sincérité est le plus important dans le travail avec les enfants. Les enfants sentent le mensonge. Vous devez aussi être capable d'écouter l'enfant et de le soutenir, s'il en a besoin. Comment arrivez-vous à motiver vos élèves à l'apprentissage du français ? J'adhère toujours à la devise « Aime ce que tu fais et fais ce que tu aimes ». J’aime beaucoup le français et mes élèves aussi ! J'essaie d'être sur la même longueur d'onde que les enfants et de suivre leur rythme. Je propose des jeux interactifs intéressants et utilise le multimédia dans mes cours. Par exemple, Liveworksheets, Quizzizz, etc. Qu'est-ce qui vous inspire et vous encourage le plus dans votre travail ? Les résultats et succès de mes élèves. Toutes leurs victoires sont mes victoires. Parfois, les élèves changent complètement la leçon, mais cela la rend plus intéressante. Le métier de professeur n’est pas facile. Rencontrez-vous beaucoup de difficultés ? C'est vrai ! Il y a beaucoup de difficultés dans mon métier. Travail avec des parents, des enfants aveccomportement spécifique… Et le travail avec la documentation me décourage. Je déteste la paperasse, c’est pourquoi je la fais toujours au dernier moment. Avez-vous vécu des moments où vous vouliez changer de travail, abandonner cette profession ? En l'hiver de 2022, il me semblait que je ne grandissais plus dans cette profession. J'étais apathique et je ne voulais plus aller à l’école. Le concours « Professeur de l'année » m'a aidée. J'ai vu de nouveaux points de développement. C'était comme une bouffée d'air frais. Et j'ai recommencé à travailler avec de nouvelles forces. Vous pouvez dire que vous êtes heureuse dans votre métier ? Oui, je suis heureuse complètement dans mon métier, parce que je fais ce que j’aime et j’aime ce que je fais ! Un événement que vous n’oublierez jamais ? C’était le premier jour de mon travail à l’école. J'étais jeune et inexpérimentée. Je suis devenue professeur principal de la classe de 5e, 34 garçons et filles ! Bruyants, espiègles… Ils avaient toujours un million de questions pour moi. Je voulais m'enfuir. Un élève que vous n’oublierez jamais ? C’est mon ancienne élève, elle s’appelle Evdokiya. Quand on discute ensemble, je ne sens pas la différence d'âge. Je n'ai jamais rencontré un enfant aussi talentueux et érudit. Qu’est-ce que vous faites pour réussir dans votre métier ? Je travaille beaucoup, participe à des concours d'excellence pédagogique et bien sûr, j'apprends… J’apprends auprès des collègues qui réussissent et j’apprends beaucoup des enfants — de la patience, du positif et l'amour de la vie… Votre plus grand rêve de professeur ? Je veux que les enfants du monde aient la possibilité d'apprendre, de grandir et d'être heureux dans un monde en paix !