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Elena Raquel Altamiranda: «Je suis heureuse de pouvoir aider mes étudiants à accomplir leur rêves»

2022-11
Elena Raquel Altamiranda est professeur de français au Colegio Universitario Central à Mendoza, une petite ville viticole d’Argentine située aux pieds des Andes. Elle a eu la chance de réaliser son rêve de petite fille qui était d’enseigner. Elle vit aujourd’hui pleinement sa passion avec les adolescents, dans une interaction constante où la transmission et les relations humaines constituent le cœur de sa pédagogie.

Quand et pourquoi avez-vous décidé de devenir professeur ?

J’ai décidé de devenir professeur dès l’enfance, j’ai rêvé d’être, d’abord maîtresse d’école, mais je me suis rendu compte que je préférais les langues. C’est pourquoi que j’ai choisi le professorat de Langue Maternelle (espagnol) et aussi celui de la Langue Française.

Quelles formations avez-vous suivies ?

J’ai obtenu le professorat de Langue et Littérature Française et préparé le professorat de Langue et Littérature Espagnole, que je n’ai pas terminé.

Qu'est-ce qui vous enchante dans ce métier ?

Ce que j’aime beaucoup, c’est l’interaction avec les jeunes adolescents, je leur transmets mes connaissances de la langue française et ils me transmettent leurs connaissances sur la technologie, leurs habitudes, leurs goûts. La préparation des activités me prend pas mal de temps, puisque j’aime motiver à travers la vue, avec des dessins, l’ouïe, avec les sons par des chansons, des vidéos ou des films.

Qu'est-ce qui vous semble le plus important dans votre travail avec les enfants ?
Pour moi, le respect, l’estime, la patience, la responsabilité, la considération mutuelle.

Comment arrivez-vous à motiver vos élèves à l'apprentissage du français ?

Ce n’est pas si facile, car en Argentine on donne beaucoup plus d’importance à l’anglais, mais par contre, chez moi, à Mendoza, on a beaucoup d’entreprises françaises, surtout les caves dont des propriétaires, sont des Français. J’ai profité de l’occasion de la visite des caves avec les élèves pour leur faire connaître des mots en français, sur les thèmes des vins, des fruits, de l’agriculture.

J’ai demandé aux sommeliers et aux œnologues de leur expliquer le processus de fabrication du vin ainsi que la préparation de quelques plats français. J’ai employé pour cela des chansons, des films français ou francophones. Au lycée où je suis actuellement, on a eu la possibilité d’offrir un voyage en France, ce qui a beaucoup motivé à l’apprentissage de la langue, surtout que c’est très difficile du point de vue économique pour nous en Argentine.

Qu'est-ce qui vous inspire et vous encourage le plus dans votre travail ?

Ce qui m’encourage et m’inspire c’est la présence de quelques natifs francophone dans ma classe et voir que mes élèves essaient de les comprendre et de les imiter, en plus, des événements où les étudiants peuvent démontrer leurs compétences en français à travers l’interprétation d’une chanson, d’une pièce de théâtre ou de la présentation de dépliants, d’affiches ou même de maquettes sur la culture française.

Le métier de professeur n’est pas facile. Rencontrez-vous beaucoup de difficultés ?
Il y en a, mais les avantages priment sur les difficultés. Quand je suis en classe avec les étudiants, ou quand je prépare les classes, je n’y pense pas.

Avez-vous vécu des moments où vous vouliez changer de travail, abandonner cette profession ?

Oui, il y a quelques années, à cause des crises d'adolescence que je ne pouvais pas solutionner, je me disais, si je ne peux pas trouver comment résoudre cette situation de conflit, je ne peux pas être professeur.

Vous pouvez dire que vous êtes heureuse dans votre métier ?

Oui, bien sûr, je n’imagine pas un autre métier pour moi.

Un événement que vous n’oublierez jamais ?

Il y en a plusieurs, mais je peux en nommer un : il y avait un événement à la Faculté de Philosophie et Lettres où les lycées étaient invités à présenter différentes activités artistiques en français. Avec une autre collègue, également professeur de français, nous accompagnions nos élèves, les plus âgés pour chanter. Les garçons chantaient et les filles faisaient le chœur. Ils avaient choisi la chanson et ils l’ont très bien interprétée. Le public les a applaudis debout. J'ai vécu un moment de grande fierté.

Un élève que vous n’oublierez jamais ?

Parmi plusieurs étudiants, je peux en nommer un qui avait écrit sur sa feuille de présentation en français, qu’il avait un fils. Je lui ai dit : « tu t’es trompé, tu as voulu dire un frère », et il m’a confirmé que c’était son fils parce qu’il était père malgré son âge. Il était un excellent élève, il a aussi interprété l’Avare de Molière en tant qu’Harpagon et il a mémorisé le monologue, d’une manière magnifique. Aujourd’hui, il travaille dans une pharmacie près de chez moi, son fils a 13 ans et fréquente le même lycée que son père et m'a permis de me remémorer cette interprétation de Molière.

Un autre que je ne peux pas oublier, c’est un élève du lycée où je travaille aujourd’hui, un étudiant qui aimait les langues et qui était très bon en français. Quand il a fini ses études au lycée, il y est arrivé un jour et il m’a dit qu’il venait me saluer pour le jour de l’enseignant. Il m’a apporté des chocolats et m’a demandé de l’aide pour entrer à la Faculté de Philosophie et Lettres pour devenir professeur de français. J’étais très émue de la nouvelle. Maintenant ce jeune m’aide avec des traductions et il est proche d’être professeur de français.

Qu’est-ce que vous faites pour réussir dans votre métier ?

J’essaie de me perfectionner dans la langue. Je recherche également, en permanence, différentes manières pour motiver mes élèves avec le français.

Votre plus grand rêve de professeur ?

Je crois que j’ai déjà accompli mon grand rêve de professeur qui est d’être au lycée où je voulais travailler lorsque j’étais étudiante et d’y concentrer toutes mes heures de travail, et en plus de pouvoir aider mes étudiants à accomplir leur rêve de connaître Paris.