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Elena Golovnea : «Chaque élève a atteint une partie de mon âme»

2022-11
Elena Golovnea est professeur de français et d’anglais au lycée Lucian Blaga à Iargara, en Moldavie. Elle aime beaucoup les langues étrangères qu’elle enseigne aux élèves de 8 à 18 ans. Optimiste, aventureuse et passionnée, dans son travail avec les enfants elle cherche toujours quelque chose de nouveau à expérimenter et à découvrir.

Quand et pourquoi avez-vous décidé de devenir professeur ?
  Le français a été ma discipline préférée. J’ai participé avec succès aux concours scolaires. Après le lycée, j’ai décidé de choisir le français et l’anglais à la faculté des langues étrangères, car j’étais sûre que je passerais les examens d’entrée à l’université. J’ai accompli la pratique pédagogique dans mon école natale. On m’a proposé de revenir enseigner. En 2006 j’ai terminé l’université et je suis revenue dans ma ville natale comme professeur. Alors seulement, j’ai compris qu'être professeur était ma vocation.

Quelles formations avez-vous suivies ?
J’ai obtenu une licence à Chișinău, en Moldavie, à l’Université Pédagogique d’État Ion Creangă. Il s’agit d’un double diplôme en langues modernes, française et anglaise. J’ai fait mon master en sciences de l’éducation à la même université et me suis spécialisée en Leadership et formation.

Qu'est-ce qui vous enchante dans ce métier ?
Le métier de professeur m’enchante parce qu’on apprend toujours quelque chose, parce qu’on reste toute la vie un enfant parmi les enfants. On n’a pas le temps de s’ennuyer. Parce que les enfants ont une énergie contagieuse. Parce qu’on a des collègues intelligents dont on apprend beaucoup. Parce que c’est le métier le plus important, il permet de modeler des futurs spécialistes, parents, citoyens et je sens que j’ai un but pour toute la vie. Et finalement, parce qu’on a deux mois de congés en été.


Qu'est-ce qui vous semble le plus important dans votre travail avec les enfants ?
Le plus important c’est d’être authentique, de transmettre les vraies valeurs et de partager mes expériences de vie. D’être un modèle de comportement, de les éduquer comme de futurs citoyens et de les motiver à apprendre toute leur vie. D’aimer la langue et la culture française. De leur présenter un autre style de vie : le style français que j’apprécie beaucoup.


Comment arrivez-vous à motiver vos élèves à l'apprentissage du français ?
Je motive mes élèves à apprendre le français en leur montrant mon amour pour cette langue. En parlant avec enthousiasme de la France, de mon stage linguistique et culturel de deux semaines dans ce pays. En collaborant avec l’association française “Solidarité laïque” depuis 2012. En profitant des donations des livres et des revues français offerts par cette association. En organisant des rencontres en ligne et en présentiel avec les membres de cette association. En participant dans des projets internationaux eTwinning Plus. En utilisant des méthodes interactives et ludiques dans la classe. En utilisant les technologies modernes. En mettant l’accent sur la pratique orale de la langue et les mises en situations réelles d’apprentissage. En participant aux différents concours comme “Chantons, amis !”
         
Qu'est-ce qui vous inspire et vous encourage le plus dans votre travail ?
Les résultats de mes élèves et leur appréciation. L'appréciation de la part des parents et de l’administration du lycée.

Le métier de professeur n’est pas facile. Rencontrez-vous beaucoup de difficultés ?
Oui, bien sûr. Les difficultés sont les activités hors classe d’un professeur : toutes les réunions, la documentation à compléter, les activités le samedi ou le dimanche, la participation à différentes commissions. Le manque de bonnes manières chez certains élèves et leurs parents. L’indifférence pour l’apprentissage.

Avez-vous vécu des moments où vous vouliez changer de travail, abandonner cette profession ?
Oui, pendant le confinement à cause de la pandémie de COVID. L’enseignement à distance ne m’apportait pas de satisfaction et a créé beaucoup de difficultés dans le processus d’enseignement/apprentissage.

Vous pouvez dire que vous êtes heureuse dans votre métier ?
Je suis heureuse parce que je fais ce que je veux et ce qui me plaît. Et parce qu'il y a toujours quelque chose de nouveau à expérimenter et à découvrir. Parce que le futur est imprévisible et plein de surprises.

Un événement que vous n’oublierez jamais ?
Le stage linguistique et culturel en France en 2012 où j’ai fait connaissance de très près avec la France et les Français, que j’ai aimés d’avantage.

Un élève que vous n’oublierez jamais ?
Il est difficile pour un professeur de nommer un seul élève. Chaque élève a atteint une partie de mon âme, a changé mon esprit.

Qu’est-ce que vous faites pour réussir dans votre métier ?
Pour réussir, je m’informe régulièrement sur les innovations pédagogiques, je participe aux formations, je collabore avec d’autres professeurs et des organisations éducatives. Tout d’abord il faut aimer et comprendre les élèves, ne pas avoir peur des changements et enfin savoir profiter des vacances pour recharger les batteries.

Votre plus grand rêve de professeur ?
 Mon plus grand rêve est que tous les élèves aient le désir d’apprendre (pour cela il faut avoir un programme scolaire très flexible) et aller enseigner dans une atmosphère calme et détendue.