L’école au XXIe siècle ou l’école d’antan ? Tout change, tout évolue, de la cabane rustique aux salles de classe spacieuses, de la plume d'oie aux stylos à bille, du papier à l'informatique, l’essentiel reste le même — l'enseignant et les élèves.
Faisons une petite promenade à travers les salles de classe de différentes époques en suivant des artistes célèbres.
L’école rurale au XIXe siècle est dépouillée, avec des murs en bois, une grande table à la place des bureaux et des bancs à la place des chaises. Les garçons portent des vêtements paysans et les filles de simples foulards. Les élèves de cette école à la fin du XIXe siècle apprennent les bases à la fin du travail aux champs, entre la récolte et la nouvelle saison des semailles. L'école n'est pas un long chemin vers la connaissance, mais seulement un répit, l'occasion de se plonger dans un tout autre monde, uniquement pour le court laps de temps où ils ne sont pas requis sur le terrain.
Un problème de calcul mental est écrit au tableau. Le travail de recherche se lit sur les visages. L’enseignant rural est issu de l'Université d'État de Moscou Sergei Rachinsky. La scène se passe en 1895 dans le village de Tatevo, où un descendant d'une famille noble est venu de Moscou ouvrir une école pour les enfants du village. Le professeur a développé son propre système d'enseignement du calcul, dont Nikolay Bogdanov-Belsky, l’auteur du tableau, a également bénéficié. Un bel exemple où un enseignant ouvre la voie de la vie à son élève et l’aide à se dépasser jusqu’à devenir artiste.
Le premier septembre, marque la date de la rentrée en Russie, honorée depuis l'URSS des années 30 par une grande fête… combien d’émotion dans chaque maison qui abrite des enfants de 7 à 17 ans ! À cette époque, des uniformes scolaires, un tablier blanc immaculé, de grands nœuds pour les filles et des vestes à chevrons pour les garçons étaient de rigueur. Matinée pleine d’émotions et de joie pour tous ! Chaque élève offre à son enseignant un bouquet préparé pour l'occasion. Les enfants et les parents sont sur le chemin commun vers de nouvelles connaissances. Et chaque enfant, parent, professeur, porte dans son cœur l’espoir que l’année scolaire qui commence apportera du succès et de nouvelles découvertes passionnantes.
Sur les tableaux nous observons les scènes traditionnelles du 1er septembre de l’époque soviétique : de l’animation et du brouhaha dans les cours d’école, les professeurs heureux, entourés par leurs élèves, des sourires, des questions, du soleil, de la bonne humeur… de l’amour dans les yeux des professeurs, de l’admiration dans les yeux des enfants.
Le premier septembre pour ceux qui ont terminé leurs études. Ils ont réussi leurs examens scolaires et réussis dans la vie. Ils rentrent de la guerre. Les héros sont arrivés à l'école par un matin ensoleillé de septembre, et sont entrés dans la salle de classe comme bien des années auparavant avec un bouquet de fleurs d'automne. Ils ont provoqué une agitation parmi les enfants. Nous voyons des sourires chaleureux, des allures militaires, des médailles sur la poitrine. L’enseignante âgée accueille les invités qui étaient vraisemblablement autrefois assis derrière ces pupitres, les écoliers d'hier — les héros d'aujourd'hui. N'est-ce pas la meilleure récompense pour un enseignant ? La plus grande source de fierté !
Les cours sont terminés, les copies sont relues, presque tous les enfants sont rentrés chez eux. Seuls restent ceux qui ont besoin d'aide. Prêtez attention au visage de l’enseignante âgée : concentration, fatigue, attente anxieuse se lisent sur son visage. Le doigt se fige sur un mot compliqué, la main soutient la tête... qu’il est difficile d'apprendre à lire. « Lisez attentivement, prononcez clairement les mots, essayez de comprendre ce qui est lu ! ».
Les autres enfants attendent, studieux. Ils lisent leurs manuels et notent les questions.
Nous voici maintenant à la maison… Souvent pour un enseignant, il n'y a pas réellement de maison, juste un petit logement modeste, pas de famille non plus et pas d’autres soucis que ses élèves.
Une femme professeur est souvent représentée seule sur les peintures. Bien sûr, à l'école, elle est entourée des enfants, mais à la maison ... Sur l’œuvre « Professeur rurale » de Konstantin Pineev nous voyons une jeune femme dans une petite pièce. Nous devinons qu'elle habite à la campagne, d'après le mobilier simple et le paysage visible par la fenêtre. Mais l'enseignante vient de la ville, car elle est habillée d’une manière relativement élégante.
« Une professeur rurale » de Konstantin Trutovsky (1883) est une jeune professeur, assise à la maison et emmitouflée dans un châle. Sur la table, devant elle se trouvent des cahiers à corriger. Elle a l'air fatiguée, triste, plongée dans ses pensées et seule...
Les professeurs sur les peintures de Ivan Tikhiy représentent des moments de vie des enseignants des villages du temps de l’URSS.
Les tableaux « Un professeur malade » sont très émouvants.
Ces quelques tableaux représentatifs de la vie scolaire en milieu rural expriment une constante évidente : l’amour.
On y voit l’amour et la bienveillance des professeurs pour leurs élèves. On y voit l’amour et l’admiration des élèves impliqués et présents aux côtés de leur professeur jusque dans la maladie.
Malgré la pauvreté et les conditions difficiles, les élèves sont heureux et studieux, les professeurs aussi, mais tant qu’ils sont avec leurs élèves. Car tout décor à son envers, et l’abnégation des enseignants qui se retrouvent seuls dans leur vie n’en est que plus méritante.