Bonjour Aurélie ! C’est une énorme joie de te parler aujourd’hui. A quoi ressemble l’artiste Aurélie Lethu ?
A un être d’une grande sensibilité qui a besoin de l’expression artistique pour transmettre la puissance de ses émotions et la richesse du monde sensible qui l’habite !
A une femme au tempérament passionné qui a ce besoin viscéral de vibrer, qui se sert de cette résonance comme boussole pour évoluer et pour créer.
A une aventurière qui se nourrit d’émerveillement, d’exploration, du Beau et du Sensible.
A une artiste plasticienne passionnée par l’univers sensoriel des textures et qui aime sublimer la matière. Chaque série commence par une fascination pour un élément que j’intègre à mes œuvres et devient une odyssée à part entière, avec sa propre histoire d’expérimentation et d’aventure !
J’aime aller au-delà des limites du connu, expérimenter, créer des synergies à partir de l’art pour venir découvrir, contribuer, enrichir, éclairer.
Quelle est ta mission en tant qu’artiste ?
Réussir à toucher l’autre dans la profondeur de son être.
Pouvoir offrir au spectateur un voyage dans le monde du sensible qui vient le nourrir et l’élever.
Ouvrir également les regards, les perceptions, faire naître des prises de conscience.
“Le seul, le vrai, l’unique voyage est de changer de regard.” Marcel Proust
Est-ce que tu peux parler de ta série « Suprême alchimie » que tu as présenté au public à Marseille récemment ? En quoi cette série est spéciale pour toi ?
C’est une série très lumineuse, réalisée à Marseille à partir de voiles de bateaux de course recyclées, provenant des ateliers du port. J’ai été fascinée à la base par leurs textures jouant avec la transparence et la profondeur, qui portent inscrites en elles leurs odyssées marines sous le vent, symbole de liberté.
J’aime redonner vie à un élément, révéler une beauté cachée, sublimer une matière.
L’alchimie correspond à cette transformation de la matière : créer de la beauté à partir d’éléments recyclés - à l’image de mon passé d’architecte où je projetais déjà le Beau au milieu des ruines.
L’alchimie symbolise également cette transformation du plomb en or, de ce qui est lourd et sombre en lumière. Processus dans lequel j’ai puisé pour sublimer un problème de santé allié à des douleurs et des limitations physiques intenses. Cette série est née pendant cette traversée. S’ancrer dans cet espace d’immensité en soi, de pure joie et de pure potentialité pour tout transmuter.
Peux-tu nous parler des textes que nous voyons sur tes œuvres ? D’où viennent-ils ?
J’ai une passion pour la vibration des mots et la résonance qu’ils viennent créer en moi. C’est la puissance de leur vibration et l’émotion qu’ils font naître en moi que j’aime intégrer dans mes œuvres. Cela peut être des citations, des poèmes, des extraits de texte, provenant d’auteurs, de poètes, de philosophes ou tout simplement de moi.
“Il y a un matin en vous qui n’attend que d’éclore en lumière”
Tes expositions témoignent d'une dimension de recherche et d’innovation, d'une volonté d’ouverture pluridisciplinaire, de synergie entre professionnels de multiples domaines. C’est assez rare et cela me fascine ! Peux-tu nous en parler ?
Effectivement, cet aspect de ma personnalité est source de rencontres passionnantes qui ont fait naître des collaborations fascinantes.
Je pense à cette expérience immersive, sensorielle et novatrice liée à mon exposition “Rebirth” à Moscou avec une spécialiste en parfum, Kira Feklisova, qui avait associé une sélection d’œuvres à des fragrances, selon leur résonance émotionnelle. Nous avions proposé un voyage d’immersion olfactive et multisensorielle fascinant. J’ai découvert que peu après, le Louvre réalisait une expérience similaire en collaboration avec un “nez” à partir de quelques chef-d ’œuvres de l’institution !
Je peux mentionner également mon projet à base de pierres d’agates thérapeutiques développé avec une géobiologue visant à étudier le pouvoir de rayonnement énergétique des pierres au sein des œuvres. Projet parti d’un coup de cœur pour la beauté de ces pierres et la connaissance de leur puissance énergétique. Cette série exposée pour la première fois récemment à Marseille, a fait l’objet d’un événement propre à l’Espace Jouenne. Avec cette spécialiste, nous avons proposé un voyage immersif dans l’univers émotionnel de mes œuvres, accompagné par ses mesures analytiques dont les résultats ont été captivants.
Il serait intéressant d’en savoir plus sur cette recherche dont tu m’avais parlé sur la guérison par l'art.
La collaboration avec la géobiologue Magalie Conter sur ce projet a ouvert un champ d’exploration infini et passionnant. Être en mesure de pouvoir évaluer le rayonnement énergétique d’une œuvre et son impact sur le spectateur est absolument fascinant.
J’aimerais citer le neurologue et chercheur Pierre Lemarquis qui se penche depuis plusieurs années sur le pouvoir transformateur de l’Art et du Beau. Les résultats de ses analyses sont impressionnants et les témoignages poignants. Un rapport de l’OMS a également prouvé en 2019 avec 900 publications scientifiques que la beauté artistique est un remède tant au niveau préventif que curatif. Elle n’est donc pas artificielle mais essentielle.
Je suis la première à pouvoir en témoigner, consciente à quel point le Beau à travers toutes ses formes et notamment à travers l’art a cette faculté de régénérescence, de transformation et de guérison en moi. Art thérapeute, j’accompagne également l’autre dans ce processus.
Artiste engagée, je sais que tu collabores avec Pure Ocean Fund au sujet de la préservation de l’océan. Peux-tu nous parler de cette collaboration, comment cette idée est-elle née ?
J’ai réalisé une série d’œuvres à base de déchets plastiques des océans, collectés sur une plage paradisiaque au Brésil. Après le choc de constater dans ce lieu sauvage et idyllique l’amoncellement de déchets dont la texture témoignait d’avoir été ballotés à travers les océans pendant de nombreuses années, j’avais décidé de les ramasser et d’en faire une série, pour impacter les consciences, au-delà de l’aspect esthétique.
J’ai contacté la fondation Pure Océan qui soutient des projets scientifiques visant à la préservation de l’écosystème marin ainsi que Nelly Pons, auteure de “Océan plastique”, afin de créer un événement en synergie autour de cette série pour un impact de sensibilisation plus grand.
De quoi parlera ta prochaine série d'œuvres ?
J’aimerais explorer l’univers des cartes marines et continuer à jouer avec la vibration des mots.
Proposer une étreinte entre l’art et la poésie.