Salut! Ça va?

Tout est encore à venir!

2021-11

Tous les membres de ma génération rêvaient probablement de devenir enseignant lorsqu'ils étaient enfants. Je n’en faisais pas exception. Mais je n'ai jamais pensé que je deviendrais professeur de français. Après le lycée, j'ai suivi une école de musique et j'avais l'intention d'enseigner la musique dans une école de musique à l'avenir. Après avoir obtenu mon diplôme, j'ai prévu d'entrer au conservatoire d'Alma-Ata, pour me spécialiser en piano. Mais la vie est pleine de surprises. Dès mon enfance, j'éprouve un amour pour la France. Cet amour a commencé avec le roman « Les Trois Mousquetaires » de Alexandre Dumas. Puis une série de romans de M. Druon. De plus, je passionnais toujours de la musique française, j'ai écouté les chansons de Joe Dassin et de Mireille Mathieu et tâchais de l’imiter.


Quant à la langue française, elle est entrée dans mon existence de manière inattendue, mais elle a influencé  ma vie suivante. En 1988, lors d'un voyage à Saint-Pétersbourg, à cette époque c’était encore Leningrad, j'ai eu la chance de rencontrer une jeune Française qui apprenait russe. Nous avons ensuite passé les vacances à Grozny, et c'est elle qui m'a suggéré de me mettre au français pendant mon temps libre. J'étais tellement inspirée par ces leçons que la question d'aller au conservatoire passait au second plan. En cinq mois, j'ai réussi à apprendre la langue et à entrer à la faculté des langues étrangers de l’Université d'État Tchétchène. Je relis souvent le cahier dans lequel j'ai écrit mes premiers mots de français, que je le garde toujours, en remerciant le destin d'avoir eu cette chance.

Donc, je suis entrée à la faculté des langues étrangères de l'université d'État Tchétchène. J'ai eu la chance d'étudier avec des professeurs merveilleux qui aimaient la langue française, tels que Khaïfa Dzeïtova et Zouleïkhan Evloyeva. Jusqu'à ce jour, on a maintenu d'excellentes relations avec elles.

Après avoir obtenu mon diplôme, on m'a proposé un poste d'enseignant dans la section de la langue française. Actuellement, je travaille à l'Université pédagogique d'État Tchétchène comme chef du département de méthodologie de l'enseignement des langues étrangères.
Je dois admettre que le métier que nous avons choisi est assez difficile, mais il apporte quand même beaucoup de plaisir et d'émotions positives. Être immergé dans le monde de la culture française, de la langue au quotidien, quoi de plus agréable ? Et de plus, les rencontres avec des gens intéressants, vos collègues, vos étudiants, etc. Grace à la langue, on essaye également de transmettre l'amour de la culture française à vos étudiants.

Le métier d'enseignant n'est pas facile, mais il est doublement exigeant pour les enseignants des régions de Russie, car ils doivent faire preuve d'une grande créativité pour varier le programme. Il peut parfois être difficile de trouver même un film en français pour les étudiants. Mais comme l’on dit, il n'y a pas de situation désespérée. Nous essayons de trouver une solution à tel ou tel problème.

Malgré les difficultés, je n'ai jamais eu l'idée de changer de profession. Mais j'ai un autre rêve que je réaliserai peut-être dans ma vieillesse. J'ai envie d'ouvrir une petite pâtisserie française dans notre ville, où tout le monde pourra se plonger dans l'atmosphère de confort et de convivialité française  d'une tasse de café.

Le plus grand avantage de notre profession est de rencontrer des gens différents. Au cours de ma carrière professionnelle, j'ai diplômé de nombreux étudiants. Nous sommes toujours en contact avec beaucoup d'entre eux, nous nous rencontrons souvent. S'ils ont besoin d'aide, ils savent qu'ils peuvent m'appeler à tout moment et que j'essaierai de les aider.

Il y a eu beaucoup d'événements intéressants dans ma vie qui l'ont influencé ma vie d'une manière ou d'une autre, chacun de ces événements est lié aux personnes qui en font partie de ma vie. Comme je l'ai dit, l'un des événements fatidiques a été la rencontre avec une étudiante française à Saint-Pétersbourg. Je voudrais mentionner une autre rencontre importante pour moi. En 1998, lors de mon stage à l'Université linguistique d'État de Moscou, j'ai fait la connaissance d'une personne merveilleuse, une passionnée de la langue française, Nadezhda Abakarova. Pourtant, le destin est une chose étonnante. C’est fantastique de rencontrer une personne proche de vous par l’esprit à des milliers de kilomètres de chez vous et cette rencontre s’est transformée en une amitié qui dure maintenant 25 ans, amitié pour laquelle je ne peux cesser de remercier le destin.

Comme tout enseignant, j'ai beaucoup de projets non réalisés. J’ai un rêve que j'espère pouvoir réaliser concrétiser bientôt. Il y a peu de temps, je suis tombée sur un livre d'Alexandre Dumas intitulé « Voyage au Caucase » qu'il avait écrit pendant un voyage d'Astrakhan à Tiflis. Les notes de voyage de Dumas étaient si pittoresques que j'aimerais beaucoup suivre cet itinéraire avec mes étudiants. Peut-être pourrais-je trouver des descendants de Dumas vivant en France et les inviter à voyager ensemble. Les rêves ont tendance à devenir réalité se réaliser, donc tout est encore à venir.


Je répète toujours que je suis une personne heureuse. J'ai un métier que j'aime. J’aime la vie. J’aime tous les gens qui sont près de moi !