Salut! Ça va?

Florilège poétique

2021-06
«J'aime à jeter, de temps à autre mes cris, mes bonheurs ou déchirures sur le support papier, ceci sans autre prétention que de rencontrer une oreille, un cœur à l'écoute.» Paloma GUERAN

Le papillon
A butiné
Le ciel.
Il a dérobé
L’arc en ciel.
Sur une fleur
Du jardin
Il m’a offert
Les couleurs
Pour repeindre
Le jour.
Spectre
Du bonheur.
Retrouvé.
Légèreté
Des ailes.
De l’envol.
©️ Paloma GUERAN

J’ai cueilli au jardin la plus belle rose qui se balançait dans le vent.
Je l’ai ourlée de ma tendresse en perles de rosée
pour te la déposer dans un silence de l’entre-jour.
Je sais qu’elle ne connaîtra pas le flétrissement du temps.
Comme mon amour de toi elle s’écrira à l’encre indélébile.
©️ Paloma GUERAN

Sans un cri
La tige
S’est rompue
Sous le soleil.
La fleur
Pleure.
Le ciel
Vacille.
©️ Paloma GUERAN

Gracile
Fragile
Sur sa tige
Savourant
Tremblante
Les gouttes
De rosée.
Une main
L’a fauchée
Pour l’accrocher
À ton sourire
Au bord
De tes lèvres
Le bonheur
A pris
Son essor.
©️ Paloma GUERAN

Le vent
Peigne
Les blés
Ébouriffés.
L’oiseau
Frisonne.
©️ Paloma GUERAN

Dans la touffeur
De l’été
Le tournesol
Se détourne
Vers l’ombre.
L’épi doré
Se courbe
Vers le sol.
Une libellule
Ride l’eau.
©️Paloma GUERAN

Le soleil
Éblouissant
Faisait
Fermer les yeux.
L’abeille se gorgeait
Au cœur de la fleur.
La veille dame
Ferma les rideaux.
©️ Paloma GUERAN

Langueur

La libellule
Fait frémir
L’air qui berce
Le discret ru.
La bruyère
Mauve
Éclaire
Le vallon.
Le bleu
De l’onde
Se teinte
Turquoise
A l’or de l’astre
Flamboyant.
La chaleur
Impose
Un sépulcral
Silence.
Le chat
Ombre
Le blanc
D’une tombe.
Derrière
Le volet clos
Le silence
Ralentit
Le jour.
©️Paloma GUERAN

Ce matin
Le parasol
A replié
Ses ailes.
La rose
Trémière
Inclinée
Vers la terre
S’égraine
Vers un possible
Futur.
La mer
Retrousse
Ses vagues.
Le vent
Éteint
La vie.
Mon corps
Frissonne
Prémices
D’automne.
©️Paloma GUERAN

La dernière feuille
L'arbre était
Solide
Centenaire
Et bien enraciné.
Ses branches
Avaient porté
De beaux fruits
L'été venu.
Aujourd'hui
L'automne
L'avait dévêtu
Et fragilisé.
Une pauvre
Feuille
S'accrochait
Encore.
Ni le vent
Ni les tourments
De la tempête
Ne l'avaient emportée.
Pourtant, ce jour
Elle se serrait
A la branche
Qui l'a retenait encore.
Sa chute semblait
Inéluctable.
Après Elle
L'arbre disparaîtrait.
©️ Paloma GUERAN