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Jean-Philippe Richard : «Elles vous attendent pour la conversation…»

2021-06
«C’est bien réellement une féerie que le panorama de la corniche…Les ruines d’Èze, plantées sur un cône de rochers avec un merveilleux pain de sucre arrêtent forcément le regard. C’est le plus beau point de vue de la route, le plus complet, le mieux composé. On a pour premier plan la formidable brèche de montagnes qui s’ouvre à point pour laisser apparaître la forteresse sarrasine au fond d’un abîme dominant un autre abîme. Au-dessus de cette perspective gigantesque où la grâce et l’âpreté se disputent sans se vaincre s’élève à l’horizon maritime, un spectre colossal… C’est la Corse ».

George Sand, Nouvelles lettres d’un voyageur, IV : De Marseille à Menton, p 268-269, 1868


George Sand n’exagère pas : le jardin Exotique d’Èze est une vraie perle de la Riviera. Il est aménagé sur l’emplacement d’une ancienne forteresse médiévale. Le panorama est exceptionnel : le regard porte jusqu’aux monts de l’Esterel et au golfe de Saint-Tropez. A part des cactus, des agaves, des aloès venues de tous les continents, on y trouve un vrai « musée à ciel ouvert » de Jean-Philippe Richard.

Le jardin exotique d’Èze a reçu à juste titre le prix spécial régional du fleurissement et le label jardin remarquable.

Je me rappelle le moment où j’ai vu la belle Charlotte de Jean-Philippe Richard pour la première fois. Je suis tombée amoureuses tout de suite. Il s’agissait d’une sculpture en pate de cristal. L’étude du chemin artistique de Jean-Philippe Richard m’a ramenée au jardin Exotique d’Èze qui ne sort pas de ma tête depuis des années.

Monsieur Richard, tout d'abord je vous remercie d'avoir accepté de nous parler du Jardin Exotique d’Èze. Je suis sûre que nos lecteurs sont très curieux d'en apprendre plus sur ce jardin, surtout après notre belle couverture.

Décrivez-nous le jardin. Pour vous, quelle est sa particularité la plus marquante
Sans la sublime découverte de ce jardin exotique, je n’aurais pas pu imaginer qu’il existait…touchant de beauté dans le ciel d’Azur. Cet endroit représente « La Riviera », la montagne plonge dans la mer et la mer y est profonde, caractéristique de cette partie de la côte. A 430 mètres d’altitude, il surplombe la Méditerranée, le vent du large vient vers vous, vous le sentez-vous parler et vous mène à la rêverie.

Comment l'idée de placer vos sculptures dans le jardin est née ? Qu'est-ce qui vous a inspiré ?
Un jour, j’ai rencontré un musicien, un chef d’orchestre exactement, qui venait ici pour se ressourcer…ces instants magiques l’aidant à retrouver ses idées et l’enthousiasme de la création.
En découvrant ce jardin, j’ai tout de suite compris que mes sculptures devaient être là. Impossible autrement ! Face à la mer, sortant du rocher, les yeux vers le large comme si elles étaient faites de la roche, nées ce cette montagne.

Est-ce vous qui avez défini les emplacements de vos sculptures dans ce jardin ?
Après avoir décidé de chaque emplacement, un hélicoptère est venu les déposer une par une sur leur petit socle.
Les voilà debout sur un pic face à la mer ou cachées derrière ces impressionnants cactus ; elles vous attendent pour la conversation.

Vos femmes sont très élégantes, elles ont beaucoup de dignité. Quel message voulez-vous passer à travers cette image d'une femme ?
Pour moi chacune d’elle essaie d’exprimer une des facettes du féminin « contemporain », la force de ces femmes d’aujourd’hui qui, à la fois douce et rêveuse ont toujours les pieds bien ancrés dans la terre.


Avez-vous une préférence pour l'une de vos sculptures dans ce jardin ?
Ma sculpture préférée est « Charlotte » qui m’a toujours fais penser au Petit Prince de Saint-Exupéry, symbole de la spontanéité des sentiments. Elle est là, tournée vers le visiteur semble délivrer quelques messages qu’il faut savoir entendre.

Je trouve vos sculptures vraiment magiques…
Toutes ces Belles Demoiselles sont là maintenant pour vous emmener vers je ne sais quel bonheur… Quand vous êtes dans ce jardin, vous ne voulez plus partir mais plutôt vous assoir à côté d’elles et perdre vos pensées face à l’horizon bleu intense.

Comment travaillez-vous ? Est-ce à partir d'une mannequin ou l'image née de votre imagination ?
Chacune de ces sculptures à son histoire ; elles sont toutes imaginaires ; crées dans le temps aux détours de ma vie, j’ai raconté à chaque fois un morceau de mes sentiments. A vous maintenant de vous perdre dans les pensées les plus surprenantes.

C'est un projet grâce auquel nous pouvons sentir l'âme de votre art. Vous y promenez-vous souvent ?
Je ne me lasserai jamais de venir retrouver mes « Filles » sur ce magnifique bout de montagne.