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Marsa Ben Mhidi : la fête populaire (waâdat de couscous) source d’une grande animation

2020-12
Marsa Ben MHidi (anciennement Port-Say pendant la colonisation française : La période dite de l’Algérie française, au sens historique du terme), ou de l’Algérie coloniale, va, dans l'histoire de l'Algérie, de 1830, avec la prise d'Alger, à 1962, avec l'indépendance du pays), est une commune algérienne de la wilaya (département) de Tlemcen. Le territoire de la commune de Marsa Ben M'Hidi est situé au nord-ouest de la wilaya de Tlemcen. En 1905, Louis Jean-Baptiste Say crée la ville, la ville est nommée Port-Say. En 1958, elle fait partie du département de Tlemcen. Après l'indépendance, elle prend le nom de Marsa Ben M'Hidi en hommage au militant nationaliste Larbi Ben M'hidi.

En tant qu’un habitant de souche de cette ville balnéaire, je vous fais remarquer que durant le colonialisme français (1830-1962), la waâdat, cette fête populaire est organisée pour marquer l’anniversaire du saint-patron de notre région (l’ex-fondateur de notre tribu s’appelait Moulay BOUCHETA). La waâdat dure deux jours consécutifs (généralement vendredi et samedi).

En arrivant à ma ville natale, le visiteur ne peut pas les manquer, nous les accueillent au centre-ville et le long du principal boulevard de la longueur d’environ de 500 mètres. Les habitants sédentaires et visiteurs qui viennent des quatre coins de notre département (administrativement s’appelle wilaya) aiment se balader sous l'ombre de ces arbres d'ornement. Sur place, ainsi que sur les grandes kheimates (tentes) dressées à l’occasion, des lectures du Saint Coran sont organisées. Le moment est opportun aussi pour réconcilier les personnes ou les familles qui ont des différents quelconques, le tout autour d’un couscous préparé par les femmes de la tribu. Le couscous est également préparé pour tous les visiteurs qui affluent à la waâda, qu’ils soient de la région ou qu’ils viennent d’autres wilayas du pays.

La fête populaire, la « waâdat », organisée en grand nombre en automne à travers les familles de ma ville, qui préparent le couscous, est une importante source d’animation en cette période automnale, qui enregistre une affluence touristique inédite. En effet, la célébration de waâdat sont des traditions bien ancrées dans diverses fractions de notre tribu « Beni Mengouche », qui organisent chaque année ses festivités symbolisant la fin de la saison de la campagne moissons-battage et un rendez-vous incontournable pour les habitants d’une région, ou les membres d’une même tribu ainsi d’autres, qui partagent deux jours durant (généralement sont les deux jours de week-end : vendredi et samedi), ou plus, des moments conviviaux en famille et entre amis.

La ville se démarque par ses magnifiques plages paradisiaques qui font son histoire. Les habitants et visiteurs qui viennent de villes limitrophes aiment se balader en automne sous l'ombre de ses proches plages y compris de chef-lieu et « Moskarda ».

La place emblématique aride du centre-ville en face la plage où il y a lotissement connu communément « les bungalows » reste une sphère incontournable pour les hôtes de la ville de mes aïeux.

Les visiteurs peuvent découvrir l'artisanat et d'histoire qui conserve de nombreuses pièces et objets archéologiques, divers commerces installés dans les chapiteaux près du mur de la plage, qui offrent de l'ombre s’il y a de fortes chaleurs. Je ramène à chaque fois mes amis dans cette belle ville au patrimoine historique, culturel et artistique très riche.

Marsa Ben M’hidi est une ville unique tant par sa quiétude et ses charmes préservés que par son histoire. C'est maintenant devenu une habitude pour moi de ne pas rater ces coutumes ancestrales de ma ville. On sillonne à pied le front de mer pour s'imprégner de l'ambiance de la ville et on en profite pour faire le plein de bons produits chez des artisans incontournables de tapis, poteries et autres produits d'artisanat, gâteaux, confiseries et arachides. A vrai dire, les visiteurs ne sont pas les seuls à profiter de l'ombre de ces platanes majestueux qui protègent contre les rayonnements solaires. De nombreux retraités de la ville préfèrent se détendre sur les bancs de cette place pour profiter de l'ambiance magnifique de ce centre-ville. On discute ensemble sous ces beaux platanes dans un cadre de vie calme et prisé à proximité des commerces sur les boulevards environnants qui étalent leurs couleurs chatoyantes au cœur de la splendide esplanade. Cette place est aussi un lieu d'échange et de partage entre les artistes, les anciens sportifs, les fonctionnaires et commerçants qui se donnent rendez-vous ici pour s'échanger des informations. Elle a marqué des générations par sa position stratégique, constituant un point de rencontre entre les enfants de Marsa Ben M’hidi de retour de l'étranger et leurs anciens amis et voisins de quartier.

La restauration est assurée pour tous, comme pour afficher le degré de générosité et de partage qui caractérise les habitants de ma tribu. Je souligne que ces commémorations constituent une occasion propice pour renforcer « les liens sociaux et la solidarité entre les membres de notre tribu ou région, ce qui va de pair avec la religion musulmane, qui incite les gens à s’unir». Je vous précise que lors de cette waâdat, de nombreux conflits ou différends entre les membres d’une même tribu ou entre des familles de tribus différentes sont réglés, et pour ce faire, la réconciliation, ainsi que la propagation de la paix, figurent parmi les grandes valeurs prônées par l’islam. Elles sont également une occasion de rendre hommage aux saints et aux ancêtres des tribus pour leur vie exemplaire et pour tout ce qu’ils ont accompli au service des leurs.