Salut! Ça va?

Le Grand Uniforme de Saint-Cyr

2020-10
L’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr, située en Bretagne sur le camp de Coëtquidan, a la tâche de former les futurs officiers de l’Armée de Terre française.

Aussi appelée « la grande école du commandement », Saint-Cyr fût créé en 1802 par Napoléon Bonaparte, alors premier consul. L’école, qui était située près de Versailles sur l’actuelle commune de Saint-Cyr l’École, a été entièrement détruite lors de bombardements pendant la seconde guerre mondiale. Elle a depuis déménagé plusieurs fois, avant de s’installer définitivement en 1977 dans la lande bretonne.

Depuis sa création, plus de 10 000 Saint-Cyriens sont morts pour la France ; les premiers sont tombés au champ d’honneur lors de la bataille d’Austerlitz le 2 décembre 1805.

C’est pour cela que les élèves ont choisis la date anniversaire de ce combat comme fête : chaque année le 2 décembre, les Saint-Cyriens, où qu’ils soient à travers le monde se retrouvent et se rassemblent pour un moment de partage et de cohésion.

Enfin, fort de son histoire de plus de deux siècles, Saint-Cyr est chargé de nombreuses traditions qui contribuent au développement du caractère des élèves.

À l’heure actuelle, environ 200 élèves intègrent chaque année Saint-Cyr après avoir réussi un concours difficile à la suite de deux ou trois années de classes préparatoires. La moyenne d’âge y est d’environ 20 ans. Les élèves effectuent une scolarité qui dure trois années, et dont les principaux piliers de formation sont : l’académique, le militaire, et l’humain. Comme la devise de l’école le rappelle « ils s’instruisent pour vaincre ».

À l’issue de la formation, les élèves reçoivent un diplôme de master et/ou un diplôme d’ingénieur, et vont rejoindre leurs écoles de spécialités : infanterie, cavalerie, artillerie, etc …

Dès leur entrée en école, les jeunes élèves officiers sont militaires, et ont donc un grade. Ils sont aspirants les deux premières années - donc élève officier - avant de devenir sous-lieutenants en dernière année – donc officier élève.

Une des marques caractéristiques des Saint-Cyriens est leur uniforme, que l’on appelle « le Grand Uniforme ». Unique au monde, il a pourtant légèrement évolué au fil des siècles pour prendre la forme qu’on lui connaît aujourd’hui. S’il change légèrement lors des deux premières années de la scolarité, c’est surtout la forme finale avec les épaulettes dorées qui est la plus connue dans l’imagerie populaire, car c’est avec celui-là que les Saint-Cyriens défilent lors du défilé militaire du 14 juillet à Paris.

L’uniforme se compose :

En premier lieu du casoar, un shako bleu orné de véritables plumes de coq rouges et blanches. La veste ensuite, est-elle composée d’un col bleu ciel décoré de grenades brodées au fil d’or, et est fermée par des boutons couleur or, et d’un ceinturon au niveau de la taille. Sur les manches on peut voir un nœud hongrois toujours en fil d’or. Quant aux épaules nous y retrouvons des épaulettes dorées, l’une avec des franges l’autre sens.

À l’origine seuls les mauvais élèves se voyaient retirés les franges, lesquels en tiraient une réelle fierté. C’est donc par tradition qu’aujourd’hui encore il existe une épaulette sans frange, que l’on appelle « la galette ».

Le pantalon couleur rouge garance rappelle, lui, la couleur des pantalons de l’armée française du XIXe siècle jusqu’à la première guerre mondiale.

Enfin, le sabre est un symbole fort de sens car il marque l’appartenance au corps des officiers et représente le commandement.

J’espère que ces quelques mots vous auront permis de découvrir ma chère École, et vous auront donné envie de vous y intéresser ! Je termine cet article par un très beau poème écrit par un élève.

La Gloire
Voulant voir si l’École était bien digne d’elle,
La Gloire un jour du ciel descendit à Saint-Cyr.
On l’y connaissait, ce fut avec plaisir
Que tous les Saint-Cyriens reçurent l’immortelle.
Elle les trouva forts, il la trouvèrent belle.
Après trois jours de fêtes, avant de repartir,
La Gloire, voulant laisser à tous un souvenir
Fixa sur leurs shakos des plumes de son aile.
Ils portèrent longtemps ce plumet radieux.
Mais un soir de combat, près de fermés les yeux,
Un Saint-Cyrien mourant le mis sur sa blessure
Afin de lui donner le baptême du sang.
Et depuis nous portons, admirable parure,
Sur nos shakos bleus le plumet rouge et blanc.
Élève-officier Rollin
Promotion Sud-Oranais (1902-1904)
Mort au champ d’honneur en 1915