Salut! Ça va?

Les contes franc-comtois, bienvenue en Franche-Comté

2020-10
Le paysage restait le même et Léon commença à s’ennuyer. La voiture zigzaguait sur la route, son père murmurait en chantant…. Léon s’est mis à se trémousser sur la place du fond :
- Pourquoi nous devons aller si loin, papa ?
- Parce que nous allons voir ta grand-mère qui habite à Dole, c’est un peu loin, mon petit.
- Nous habitons trop loin - il agitait ses jambes, plein d’énergie, il était prêt à sauter, jouer et courir.
- Mais regarde qu’est-ce qu’elle est belle notre région, c’est une vraie magie.
- La magie … je ne l’aime pas trop, car je ne sais pas comment ça marche.
- Tu es trop sérieux mon fils, comme ta mère - il a rit - regarde, les vaches ! Elles sont très belles, les plus belles de toute la France !
- Papa, t’aimes trop notre région comme s’il n’y a rien d’autres sur la Terre.
- C’est vrai mon petit, c’est la Terre à découvrir et à aimer, qu’on peut explorer toute la vie.
Le même soir Léon est allé au lit comme d’habitude avec sa petite encyclopédie, pas de contes, ce n’est pas la lecture pour les garçons sérieux. Dès que Léon s’est abouché sa tête dans l’oreiller, il a succombé au sommeil. Plus le sommeil l’assommait, plus il s’éloignait de la réalité, de sa petite chambre et du jour passé dans le milieu familial.

Léon a été réveillé par un son assourdissant : quelqu’un ou plutôt quelque chose criait. Ce n’était ni l’aboiement ni le ronflement du moteur de la voiture.

Sa stupéfaction ne pouvait que s’accroitre quand il comprit que son lit avait disparu tout comme sa chambre et qu’il se retrouva au milieu d’une forêt. « Papa, maman » - les cris qui ne servaient à rien dans cet endroit complément étranger. Mais qui était cette bestiole qui avait crié ? Elle devait être très effrayante. Ses yeux se sont presque habitués à l’obscurité et il senti un regard, Léon s’est mis à tourner la tête et il aperçut deux petits yeux tournés vers lui : encore un animal effrayant …la minute suivante, il vit une petite forme touffue, la bestiole le regardait désespérément. Il tendit ses mains vers la bestiole, prêt à le prendre et s’enfuir le plus loin possible des cries dans cette forêt. Mais dès qu’il pris cette petite bête, il fut attrapé. Tout n’était que ténèbres, il sentit alors des griffes pointues accrochées dans sa veste. Plus il s’éleva dans les airs, plus il serrait l’animal dans ses bras qui était lui aussi tout autant effrayé et à peine capable de respirer.

Dans un soudain silence, un énorme cri résonna. Léon ne comprit pas que le cri était dû à la bête qui le tenait dans ses griffes. Le carnivore coupait le ciel nocturne avec ses grandes ailes. Le ciel fut profond et émaillé d’étoiles. Une grande forêt s’étendait en dessous, dense tel un grand tapis couvrant la terre. Le vent soufflait par rafales et les arbres se penchaient très bas.

Sur les parties ouvertes Léon discerna les scènes de batailles, des batailles entre des animaux monstrueux : les DINOSAURES… Il n’arrivait pas à le croire. Les vrais dinosaures dans une forêt de Franche-Comté. Il s’est souvenu avoir vu un squelette de dinosaure au musée d'archéologie de Lons-le-Saunier attestant de l’histoire des dinosaures qui avaient laissés des traces de leur passage. Il n’avait même pas eu le temps de s’en rendre compte que Léon fut jeté par terre non loin d’un gigantesque dinosaure, clapet grand ouvert, faisant un cri étourdissant. Quand soudain ce dernier tomba comme un rocher et ne se releva plus.

Léon a laissé partir la petite bestiole qu’il tenait dans ses bras depuis le début. Le farfadet le regarda quelques instants avant de grimper dans un arbre. Le garçon sentit la gratitude dans le regard de la bestiole, et sans avoir le temps pour réfléchir il est tombé dans l’obscurité profonde entrainé par une force étrange et occulte.

Le département de Jura connu pour son climat froid, fut plus chaud qu’on le pense : il y a 150 millions d’années, une mer chaude recouvrait partiellement l’actuel Massif de Jura. Des dinosaures habitaient dans ses rivages. La période géologique connu comme le Jurassique, doit son nom aux calcaires trouvés dans le Jura. Les empreintes des dinosaures sont toujours visibles à Coasia et Loulle, et le musée de Lons-le-Saunier propose à ses visiteurs de découvrir les squelettes des fameux monstres de l’époques jurassienne.

La Terre comtoise a beaucoup offert à l’archéologie, y compris un dinosaure jurassien, baptisé Platesaurus, exhumé en Franche-Comté. Georges Cuvier ressortissant du Doubs a inventé la paléontologie moderne au XIXe siècle.

Léon tombait de nouveau dans l’obscurité, dont il ne pouvait pas s’échapper, même s’il le voulait. Quelques instants plus tard, Léon se retrouva sur un sentier couvert de grands arbres noirs, il entendait couler l’eau au loin. L’œil aux aguets, comme s’il était à l’affût d’une nouvelle aventure, il suivait le son de l’eau. Léon sortit vers un endroit peu arboré et ce qu’il vit lui coupa le souffle. Il s’arrêta, charmé par la limpidité et le bruit de la chute d’eau. Léon senti un regard sur lui, il se retourna. Au loin il remarqua une figure, c’était un peintre : un homme près d’une toile, des pinceaux à la main, le visage fatigué.

La nature, la beauté, tout le monde veut s’en emparer. Léon ne faisait pas l’exception, il s’approcha du peintre.

- Bonjour - sourit-il
- Bonjour - le peintre était absorbé par le travail.
Léon jeta un coup d’œil sur la toile, la source de la rivière, en couleurs profondes et sombres.
- C’est la Source de la Loue, j’adore ce nom - sourit Léon.
- Tu l’as déjà vue ?
- Oui, je n’habite pas loin d’ici. Mon père m’a raconté les histoires sur la Loue.
- Est-ce que tu aimes les études ? C’est important, « savoir pour pouvoir » - souviens t’en.
- Oui, je veux pouvoir raconter d’aussi belles histoires que mon père.
- C’est très bien, mais « à quoi sert la vie si les enfants n’en font plus que leurs parents… »

Léon plongé dans ses pensées, n’a pas aperçu que la forêt, le peintre et la toile avaient déjà disparu. Plus tard il comprendra que ce peintre fut Gustave Courbet et la toile fut son chef d’œuvre « La source de la Loue ».

Gustave Courbet, originaire d’Ornans, dans le Doubs, est un des plus grands peintres français du XIX siècle. Il était le premier à employer le terme « réalisme » pour parler de ses tableaux, ce qui n’est pas étonnant vu l’opposition de ses toiles aux critères de la peinture académique de son époque. Courbet inspiré par des forces de la nature et des femmes, a eu un grand succès à Paris, ce qui ne lui empêchait pas de retourner dans sa patrie pour s’exiler et pour s’inspirer. Certains points de vue et paysages de ses tableaux sont difficiles à retrouver, d’autres se retrouvent facilement à travers des villes et des villages. Le peintre aimait sa ville natale, Ornans, qui figure sur plusieurs toiles, comme « Enterrement à Ornans ». Grand amateur de la nature comtoise, il consacra au moins 13 œuvres à la source de la Loue, la rivière qui traverse Ornans. Nous pouvons toujours revenir sur les pas du fameux peintre, en faisant de petites balades à Ornans et dans ses alentours et en admirant la source de la Loue ou le château de Thoraise peint par Gustave Courbet en 1856, et peu changé jusqu’à nos jours.

Quand il ouvrit ses yeux, il ne pouvait voir que l’horizon en flammes, il sentit la forte chaleur de l’air. En regardant de plus près, il vit un village, le village était flammes. Le petit garçon, encouragé par ses aventures, était prêt à se lancer dans un nouveau défi. Mais il sortit de la route, lorsqu’il aperçut les combattants qui s’approchaient. « Düe vous gâ, Monsieu de Navarre Qu’estes---vous envie de fâre ?» - cria un des soldats, les autres éclatèrent de rire. Léon jeta un regard méprisant vers les soldats. Dès qu’il reprit son chemin, il aperçut une petite fille. Elle marchait lentement, la tête penchée en s’inondant de larmes.

- Qu’est-ce que t’est arrivé ?

La fille lui fit un regard vide, recouverte de larmes sur ses joues, elle était la personne la plus perdue qu’il avait vue au cours de sa vie. La fille eut tout d'abord un mouvement de recul, puis après l’avoir regardé dans les yeux, elle lui dit : « C’est mon village » et elle lui montra du doigt. Ils partirent ensembles, la nuit opaque tomba et la fille commença à trembler, transie de froid. Léon lui tendue sa petite veste. En route, il écoutait la fille dont l’histoire était peu cohérente, mais qui marqua le petit garçon.

Le fait d'être toujours bercé sans cesse de compliments et d’adoration sauve souvent la vie de grands hommes. Mais peu d'histoire ne se déroule sans le moindre nuage… Ainsi Léon a appris une des plus noires page de sa région, l’époque où l’armée d’un des plus aimés et des plus réputés roi de France pénétra en Franche-Comté. Les Comtois subirent de nombreux sièges, notamment celui de Vesoul avec des milliers de morts. Des villes et des bourgs étaient détruits. Le siège d’Arbois fut effroyable et la résistance des Arboisiens héroïque. L’époque sanglante, violente qui est devenue le deuil de la terre ravagée, mais pas conquise.

Quand Léon et la fille, qui s’appelait Astrid, se sont approchés du village, le garçon était choqué par les cendres de cette terrible guerre. Devant l’église il y avait une femme agenouillée, le regard vague, indifférente à tous ce qui l’entourait. Astrid courue vers la femme, l’embrassa et elle lui montra la veste de Léon. La petite fille retira son bracelet du poignet et le tendit à Léon comme un gage de sympathie. Au moment où Léon pris ce symbole, il tomba de nouveau dans l’obscurité avec ce seul souvenir pour présent.

Le seizième siècle est connu comme un siècle d’or par opposition au siècle suivant. La province passe près de deux siècles entre les mains des Habsbourg, qui laissent une large autonomie à la Franche-Comté. Ce temps offre la paix et la prospérité au pays, paix extérieure grâce aux traités de neutralité, paix intérieure puisque la Franche-Comté évite les guerres de religion.

Les temps maudit commencent par l’intervention d’Henri IV en 1595, qui s’enfonce au cœur du pays, sommant les villes et les bourgades à se rendre. Celles-ci, incapables de se défendre furent ravagées. Quingey, Arbois, Château-Chalon, Lons-le-Saunier et beaucoup d’autres succombèrent. Le roi de France avait la tentation de couper le gâteau de la Franche-Comté en trois morceaux : le Haut Doubs aux cantons suisses, un autre morceau au comte de Montbéliard, et les deux tiers de la province à son fils César de Vendôme. La mémoire étant très sélective, les comtois se souviennent des hommes qui défendaient leur terre mais ne font pas le moindre rapprochement à Henri IV. Ce qui peut être illustré par l’affaire Morel, jeune arboisien, un des résistants pendus pendant l’intervention d’Henri IV. Jean Morel est vite devenu un personnage emblématique, en XIX siècle les arboisiens construisent une fontaine Morel, la rue voisine prend le nom de Morel et déjà vers la fin de XX siècle l’école qui s’y trouve devient l’école Morel. Pourquoi les historiens osent parler d’une mutation mémorielle ? Parce que dans l’affaire Morel qui a souffert de la guerre avec Henri IV, on oublie le rôle du roi, et même les batailles qui arrangent la Franche-Comté sont connues comme « un passage dans la région ». Les arboisiens même sont très fiers que « le bon roi » avait apprécié les vins d’Arbois. Au fil de temps les deux faits deviennent légendaires, l’amour du roi pour le bon vin arboisien et l’importance de la figure de Jean Morel dans la défense d’Arbois, empoussiérant l’intervention des français en Franche-Comté commandés par un des monarques les plus connus et les plus populaires.

Le plan échoué par Henri IV, est réussi par Louis XIV dit le roi Soleil : la Franche-Comté devient française en 1668-1678, le comtois devient français. La terre comtoise épuisée par la guerre de dix ans (l’épisode comtois dans la guerre de trente ans), n’est plus qu’un pays ruiné, vidé et inquiet de son destin.


Cette fois-ci Léon fut surpris par la lumière dès lors qu’il ouvra les yeux. Habitué à ses aventures il essaya de comprendre où il se trouve. Assis au milieu d’une place il comprit vite que ses découvertes pourraient être plus joyeuses : il fut à la fois envahi de marchands, de marchandises, des cris de la foule. Cette foire fut très différente de tous ce qu’il avait déjà vu : les comptoirs étaient garnis par de grands toiles, du papier, du plomb, des lances en bois de sapin et des arbalètes. Les objets dont Léon ne voyait pas l’utilité. L’autre partie était consacrée à la nourriture : les poissons très odorants sur les étalages attendaient des acquéreurs. Les marchands proposaient du fromage qui paraissait assez familier pour le petit Léon. Il pense que cela peut être le comté, le meilleur fromage de la Franche-Comté (ou du monde entier selon certains franc-comtois). Parmi les biens on pourrait trouver aussi du vin d’Arbois, qui reste connu et apprécié jusqu’à nos jours. Léon ne sut pas qu’il profita de la foire de Chalon qui constitua le centre d’échange au cours de XIV siècle, nombreux comtois s’y rendent : les Bisontins, les Jurassiens, les habitants Revermont, de Luxeuil, qui comptaient parmi les gros vendeurs de fil, et des verriers de Vauvilliers.

Une des plus fameuses marchandises est le Comté, ce fromage qui doit son nom à sa région de production, dont l’apparition est liée aux hivers comtois quand il fallait stocker le lait abondant en été. La fabrication du comté actuel est fondée sur la recette du gruyère. Les premières coopératives des fromagers, connues sous le nom de fruitières, vu qu’ils mettaient en commun les produits pour les faire fructifier, produisissent de grands fromages secs et durs, faciles à vendre et à transporter en hiver. Les références au fromage, nommé vacherin pour le différencier du chevrotant, datentde 1264, et liées aux productions à Déservillers (Doubs, Besançon) et à Levier (Doubs, Pontarlier). Au fil de temps les fromages de grande taille confirment l’importance des fruitières qui permettent de conserver une grande quantité de lait. Dans les fromageries une meule de 40 kilogrammes nécessite environ 400 litres de lait de vaches Montbéliarde. La spécialité comtoise a connu le changement grâce aux suisses, qui ont apporté l’usage de la caillette de veau à la place du caillage avec des plantes, ce qui pourrait être plus étique et végétarien aujourd’hui.


Le temps passe mais le comté reste un des meilleurs fromages français, notamment celui-là est le premier à obtenir une appellation d’origine contrôlée, ce qui garantit le respect des procédures traditionnels et de la nature.

Cela ne serait pas juste de consacrer une partie d’histoire au comté, sans aucune mention d’un autre fromage, la fameuse Cancoillotte, bien connue en Franche-Comté et difficile à trouver dans les autres régions. Selon certains historiens le mot « cancoillotte » peut provenir de l’expression latine « concoctum lactem », trouvée dans des écrits romains. L’origine de la cancoillotte n’est pas si précise que celle du gruyère, du comté et d’autres fromage, mais l’histoire de ce fameux fromage comtois est connue pour sa vieille légende. Celle-ci raconte la vie de deux géants Cancoille et Yotus ayant habité dans une ferme comtoise. Les deux hommes aimaient se bagarrer, et au cours d’une bataille le géant Yotus tombe sur le coin de la cheminée et renverse le pot de lait caillé qui fond ce qui crée la cancoillotte qu’on connait aujourd’hui. Selon une autre histoire ce fromage est né d’une erreur de fabrication, comme beaucoup d’autres plats.

La cancoillotte était connue sous plusieurs noms, « fromage fondu », « fromage de ménage », « fromage de femme ». Il reste un fromage des vallées, ainsi sa consommation est plus importante en Haute-Saône que dans le Haut-Jura.


A la minute où il a ouvert ses yeux, Léon comprit que son rêve ne l’avait pas amené chez lui. Il n’était pas dans son petit lit abrité sous le toit de sa chambre. Il sentit une substance collante sur la main, après l’avoir examinée Léon a bronché, c’était du sang. Il a dû se faire mal en tombant. Mais où se trouve-t-il cette fois-là ? Adossé au mur d’un bâtiment, il réfléchit, en scrutant les alentours sombres, l’endroit lui paraissait familier. « Je suis à Besançon ! » - clame-t-il. Il eut peur de sa propre voix dans le silence qui régnait en ville. Soudain, il entendit un petit bruit s’approchant, c’était un bruit de talons : quelqu’un courait, Léon se cacha derrière le coin d’une maison, un instant plus tard il vit celle dont les talons produisaient ce bruit. Ce fut une jeune femme ayant oublié sous le coup de l’émotion toutes les convenances, elle paraissait émue et très agitée. Elle s’arrêta devant une des maisons sur la place, la porte s’ouvrit immédiatement. « Comment se sent elle ? Avez-vous déjà envoyé chercher Monsieur Baratte ? » - étant entré elle continue à parler, Léon s’approcha pour comprendre la raison de cette agitation. « Dommage que Monsieur Hugo ne soit pas présent ! ». « Hugo, Hugo … » - Léon commença à se rappeler nerveusement de ce nom. « Victor Hugo ! Le célèbre écrivain ! comme le collège, le lycée et le musée à Besançon ! » - il est plein d’espoir de voir cet homme de lettre personnellement.

Léon a fait un tour sur la place et même la nuit ne l’empêcha pas de comprendre que la ville n’était pas tout à fait pareille. Pas de petits commerces se trouvant sur la rue d’aujourd’hui, pas d’enseigne sur la maison natale de Victor Hugo, pas de plaque mentionnant les frères Lumières sur la maison à côté. En attendant le grand écrivain, il s’est assis sur le trottoir, la fatigue l’emporta : Léon s’est endormi. Son attente fut vaine en considération de la date dont Léon n’était pas au courant. A dix heures et demie du soir, le septième du mois de ventôse l’an X de la République, Victor Hugo, fils de Léopold Hugo et de Sophie Trébuchet, est né, ce qui a été déclaré le jour d’après et témoigné par Jacques Delélée et son épouse Marie Anne, qui devint la marraine du futur écrivain.

Un des plus grands écrivains de la littérature française, l’homme engagé, le député de l’Assemblée nationale, Victor Hugo est né à Besançon, mais il n’y est passé que six semaines. Ce temps permet aux Bisontins de le considérer comme un de leurs illustres compatriotes, et à la ville de Besançon d’ouvrir les portes de « La maison natale de Victor Hugo ». Ce dernier n’est pas un musée mais un endroit qui rend hommage à cet Grand Homme en liant ses combats avec la réalité actuelle. Dans sa maison natale, les visiteurs peuvent lire la lettre de Victor Hugo adressée aux Bisontins, où il se décrit comme « une pierre de la route où marche l’humanité ». Loin de sa terre natale, Hugo reste franc-comtois, il fréquente son ami compatriote Charles Nodier. Le grand écrivain échange avec des Francs-comtois : Charles Weiss, le bibliothécaire et le député du Doubs, Gustave Courbet, Max Buchon, le poète de Salins, qui lui envoie à Guernesey ses Poésies comtoises.

Besançon est évoqué dans le premier poème de Feuilles d’automne :
Alors dans Besançon, vieille ville espagnole,
Jeté comme la graine au gré de l’air qui vole,
Naquit d’un sang breton et lorrain à la fois,
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix ; […]
Cet enfant que la vie effaçait de son livre,
Et qui n’avait pas même un lendemain à vivre,
C’est moi.
VH
Le terroir comtois riche de beaux paysages, de sites archéologiques, de légendes et de spécialités régionales, et aussi riche de personnalités connues en France et dans le monde entier. Les francs-comtois sont nombreux à contribuer dans la culture, l’histoire et la science, ainsi le célèbre scientifique français Louis Pasteur est devenu pionner de la microbiologie. Né à Dole, cet homme de science a une longue histoire avec la Franche-Comté, il a commencé ses études au collège royal de Besançon (actuel collège Victor Hugo), et quelques années plus tard il était maitre d’études au collège de Besançon. Étant devenu un savant réputé, il est parti à Arbois (Franche-Comté) où il a fait des recherches sur les vins.

Pas loin du collège où Louis Pasteur a fait ses premiers pas vers le monde de la science, on pourrait trouver la maison natale des frères Lumières qui sont connus en tant qu’originaires de Lyon, bien qu’ils soient nés à Besançon. Les fils d’Antoine Lumière, un peintre et photographe connu dans la région, ont passé leur enfance en Franche-Comté avant le déménagement familial à Lyon.

Un autre fameux franc-comtois, Rouget de Lisle, s’est fait son nom en dehors de sa région natale. Cet officier français, poète et auteur dramatique était originaire de Lons-le-Saunier, a connu la gloire grâce à son chant de guerre « La Marseillaise ».

Parmi les grands poètes et hommes de lettres Louis Pergaud a joué un rôle spécial en chantant la beauté de la terre comtoise, notamment dans « La guerre des boutons », ce roman a été réédité une trentaine de fois, ainsi qu’en version bande dessinée. Dès qu’on ouvre ce livre, le monde de l’enfance comtois plein de courage, d’amitié et d’amour nous absorbe. Cet écrivain né à Belmont, dans le Doubs a obtenu le prix de Goncourt avec son recueil de nouvelles « De Goupil à Margot, histoires de bêtes », où il raconte les histoires des gens et des animaux de sa patrie. Plusieurs écoles portent le nom de Louis Pergaud, y compris le plus grand lycée de la Franche-Comté, le lycée Louis Pergaud à Besançon.

Léon a ouvert les yeux, il ne pouvait pas y croire : SA CHAMBRE avec les photos sur les murs, son petit bureau, ses livres et ses jouets ! Il s’est levé et en criant : « papa, maman ! » il est sorti de sa chambre. « Qu’est-ce qui t’arrive, Léon ? » - a demandé son père. « C’est Victor Hugo, Besançon, le fromage, beaucoup de fromage et les DINOSAURES ! » « T’as eu un cauchemar mon petit » - a demandé sa mère. « Cela n’a pas pu être un cauchemar, il rêvait du fromage ! » répondit son père.

Léon soulagé par la présence de sa famille ne voulait plus raconter son rêve, il voulait le garder pour soi, pour pouvoir le raconter plus tard, beaucoup plus tard.


Références :
· Histoire de la Franche-Comté – Fietier Roland, Privat
· Henri IV en Franche-Comté : tragédie, histoire, mémoire – Paul Delsalle, Université de Franche-Comté, Besançon
· Concoillotte.net
· Franchement-comtois.net
· Cathy photos Franche-Comté (Facebook)