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Chansons de Grande guerre patriotique

2020-05
D’une année à l’autre, d’une décennie à l’autre, nous écoutons et chantons les chansons de l’époque de la Grande guerre patriotique, partout, dans tous les coins du monde. Quelle est la raison de leur vitalité ? C’est parce qu’on les avait chantées du premier au dernier jour de la guerre, on les avait écoutées à toutes les stations de radio, parce qu’elles avaient pu donner de la force et du courage à ceux qui partaient pour une bataille mortelle, et parce que ces chansons racontent le sort de tous ceux qui avaient traversé la guerre, d’un petit soldat ou d’un général. On créait ces chansons au front entre les combats et à l’arrière-front. Elles inspiraient et réchauffaient l’âme, soutenaient les familles qui attendaient leurs soldats de la guerre. Chaque ligne est une chronique des terribles événements de la guerre que nous ne devons pas oublier.

Nous n’oublions pas notre passé, nous en sommes fiers! Nous sommes fiers du courage de nos grands-parents, de leur victoire. Ce passé glorieux mais douloureux est raconté dans les chansons qui, elles aussi, ont leur propre histoire.

«Svyachtchennaya voïna »
La toute première chanson écrite pendant la Grande Guerre patriotique est «Svyachtchennaya voïna » (La guerre sacrée) - un vrai symbole musical de la défense de la patrie et de l’exploit immortel du peuple soviétique. Le poème de Vassili Lebedev-Kumatch a été présenté aux citoyens soviétiques dans les grands journaux soviétiques presque immédiatement après l’annonce tragique de la guerre par l’Allemagne fasciste. Le poète a rédigé ses premiers vers même avant la guerre : il a été frappé par les événements de la Seconde Guerre mondiale. Ces vers ont touché l'âme du compositeur Alexandre Aleksandrov, le chef des Cœurs de l’Armée rouge, qui a immédiatement commencé à créer la musique. Et 4 jours après le début de la guerre cette chanson immortelle a été créée. Elle a été exécutée la première fois le 26 juin 1941 a la gare Belorusskiy à Moscou, par les Chœurs de l’Armée rouge pour encourager les soldats qui partaient pour le front. « La guerre sacrée » se faisait entendre largement dans le pays. Ses paroles étaient tristes et tragiques mais ils soutenaient le moral des soldats entre les combats mortels. Tous les matins on la diffusait à la radio Moscou après le carillon du Kremlin.

« Smuglyanka»
La chanson d’amour folâtre « Smuglyanka» a également été créée bien avant la guerre. Elle raconte l’histoire des partisans moldaves. Au début de la guerre, la partition d’Anatoly Novikov a été perdue, le compositeur l’a restaurée et on l’a entendue à la radio. Cependant les autorités responsables ont jugé « Smuglyanka » trop gaie. Selon eux, la chanson dérangeait les combattants, les empêchait de se préparer moralement aux batailles féroces et réaliser la gravité des événements. Ce n’est qu’en 1944 que « Smuglyanka » a été appréciée par le chef des Cœurs de l’Armée rouge Alexandre Alexandrov qui l’a incluse dans son répertoire. En 1974, après la sortie du film « Seuls les «vieux » partent au combat » la chanson retentissait dans tous les coins du pays. Tout le monde adorait et adore toujours cette histoire d’amour entre une moldave et un partisan: les anciens combattants et les jeunes générations.

« Jouravli»
La chanson « Jouravli» (Les grues) est un requiem pour ceux qui ont péri tragiquement pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette ballade nous dit que même la mort ne sépare pas les défunts et les vivants. L’histoire de cette chanson est assez symbolique. En 1965, le poète soviétique Rasul Gamzatov a visité la ville d’Hiroshima au Japon. Il a été profondément touché par l’histoire d’une fille qui vivait d’espoir. Elle espérait se guérir en fabriquant mille grues en papier. La jeune fille est décédée des suites de la radiation après l'explosion de la bombe nucléaire. La guerre est impitoyable pour tous: adultes ou enfants. De retour dans son pays natal, le poète a écrit un poème sur ses compatriotes victimes des événements terrifiants de la Seconde Guerre mondiale.
Bientôt, le poème a été traduit en russe et publié dans la revue « Novyi mir » (Nouveau Monde). Cette publication a attiré l’attention de Mark Bernes, un célèbre acteur soviétique.
Bernes a aimé le poème et a demandé la permission à l’auteur de modifier un peu le texte afin que le poème ait une signification plus large et plus complète. En conséquence, les «djiguites» sont devenus «soldats de toutes les nations», et le «discours d’Avar» a eu un sens de la douleur et de la tristesse universelles. Bientôt, un musicien remarquable Yan Frenkel a composé la musique. En écoutant la nouvelle chanson Mark Bernes a pleuré parce qu’il se voyait déjà parmi ces grues dans le ciel. A ce moment-là, il était déjà gravement malade de cancer de poumon. Sentant une fin rapide, Bernes voulait absolument chanter et enregistrer « Jouravli». Et l’artiste l’a réussi dès la première fois, le 9 juillet 1969... Ce fut la dernière chanson de sa vie. Bernes est décédé un mois et demi après l’enregistrement. Comme le chanteur légendaire le souhaitait, lors de ses funérailles a la Dom Kino (Palais de cinéma), « Jouravli» sonnait à la fois comme un adieu à l’artiste et comme une prophétie accomplie.

«Slutchayny val’s»
L’histoire de la chanson «Slutchayny val’s» (Une valse fortuite) est très émouvante et surprenante. Les jours difficiles de la guerre, les jeunes garçons et filles gardaient le courage et le moral seulement grâce aux souvenirs du passé et à l’espoir pour l’avenir. La guerre ne pouvait pas noircir le bonheur des premiers rendez-vous amoureux, le sentiment du premier amour et les promenades et les danses jusqu’au au petit matin.
Après la victoire glorieuse dans la bataille de Stalingrad, Dolmatovsky et le compositeur Mark Fradkin ont été chargés d'écrire une chanson qui pourrait inspirer les soldats à gagner la bataille de Koursk. L’histoire racontée dans cette chanson s’est passée vraiment avec un pilote Vassili Vassilyev qui l’avait confiée un jour à Fradkin. Une fois, se retrouvant tard dans la soirée dans un village de première ligne du front, Vassili a entendu les sons de la musique. En se rapprochant il a vu des jeunes dansants, et une fille solitaire se tenant à côté. En l'invitant à la valse, le pilote a fait sa connaissance, son nom était Zina. Mais ils ont dû se quitter très vite, car une voiture est venue chercher Vassili et il est parti. Après avoir raconté cette histoire à Fradkin, Vassiliev a ajouté: «Vous, les musiciens, vous composez des chansons. J’ai une demande: pourriez-vous écrire une chanson sur ce que je viens de vous raconter ? Si vous décrivez tout exactement, Zina comprendra qu’il s'agit de nous, elle et moi. Peut-être qu’elle entendra, vous répondra ».
C’est ainsi que « Une valse d’officier » a été écrite. Dans la première version de la chanson, la main de la jeune fille reposait sur la patte d’épaule d’officier, et non dans sa paume. Mais quand Staline l’a écouté il a noté qu’une fille fragile ne devrait pas atteindre l’épaule d’un officier soviétique majestueux. Le titre de la chanson a également été critiqué, car les officiers ne devraient pas être si frivoles par rapport à leur devoir envers la Patrie et valser aux moments si durs pour elle. Ainsi, « la valse d’officier » est devenu « une valse fortuite».
Et en effet, après un certain temps, Zina a écrit une lettre à la radio dans laquelle elle a demandé l'adresse du pilote. Fradkin raconte: «Nous avons contacté le régiment aérien où le lieutenant a servi. Mais Vassili Vassiliev ne pouvait plus répondre à Zina: il est mort héroïquement dans un des combats dans le ciel ... ».

Sources utilisées :
wanderings.online/istorii-sozdaniya-pesen-vojny/
histrf.ru/biblioteka/b/kak-piesnia-pomoghala-pobiezhdat
brkmed.ru/article/pamyat-v-tance-sluchajnyj-vals/
lyricstranslate.com/fr/

Jouravli
Il me semble, parfois, que les soldats
Qui ne reviennent pas des champs ensanglantés,
Se sont couchés un jour, ailleurs que dans notre terre,
Et se sont transformés en grues blanches.
Depuis lors, et aujourd'hui encore,
Ils volent et nous font entendre leur voix.
N'est-ce pas pour cela que, si souvent,
Nous nous taisons pour regarder tristement le ciel?
Les grues lasses volent en V dans le ciel,
Dans le brouillard, à la tombée du jour,
Et il y a un petit espace dans cette formation,
Peut-être est-ce une place pour moi.
Le jour va se lever et, avec la volée de grues,
Je flotterai dans cette même brume bleuâtre,
En vous interpellant, comme un oiseau, dans le ciel,
Vous tous, que j'ai laissés sur terre.

Журавли
Мне кажется порою, что солдаты,
С кровавых не пришедшие полей,
Не в землю нашу полегли когда-то,
А превратились в белых журавлей.
Они до сей поры с времен тех дальних
Летят и подают нам голоса.
Не потому ль так часто и печально
Мы замолкаем, глядя в небеса?
Летит, летит по небу клин усталый,
Летит в тумане на исходе дня,
И в том строю есть промежуток малый,
Быть может, это место для меня.
Настанет день, и с журавлиной стаей
Я поплыву в такой же сизой мгле,
Из-под небес по-птичьи окликая
Всех вас, кого оставил на земле.

La guerre sacrée
Lève toi pays immense,
Lève toi pour un combat mortel !
Avec la sombre force fasciste
Avec la horde maudite !

Refrain
Que la noble fureur,
Se déchaîne, telle une vague !
C’est la guerre populaire,
La guerre sacrée !


Tels deux pôles opposés,
En tout nous sommes ennemis.
Nous luttons pour la lumière et la paix,
Eux, pour le règne de l'obscurité !


Nous tiendrons tête aux oppresseurs
De toutes nos idées ardentes
Aux violeurs, aux brigands,
Aux tortionnaires du peuple !


Que n’osent, les ailes noires,
Survoler notre patrie,
Que n’ose, l’ennemi, piétiner,
Ses champs immenses !

À la vermine fasciste putride
Nous enfoncerons une bale dans le front
Aux bas-fonds de l’humanité
Nous clouerons un cercueil solide !

Allons-nous battre de toutes nos forces,
De tout notre cœur, de toute notre âme !
Pour notre douce terre
Pour notre grande Union !


Священная война
Вставай, страна огромная,
Вставай на смертный бой
С фашистской силой тёмною,
С проклятою ордой.

Пусть ярость благородная
Вскипает, как волна, —
Идёт война народная,
Священная война!

Как два различных полюса,
Во всём враждебны мы.
За свет и мир мы боремся,
Они — за царство тьмы.

Дадим отпор душителям
Всех пламенных идей,
Насильникам, грабителям,
Мучителям людей!

Не смеют крылья чёрные
Над Родиной летать,
Поля её просторные
Не смеет враг топтать!

Гнилой фашистской нечисти
Загоним пулю в лоб,
Отребью человечества
Сколотим крепкий гроб!

Пойдём ломить всей силою,
Всем сердцем, всей душой
За землю нашу милую,
За наш Союз большой!


Une Valse Inattendue
La nuit est courte, les nuages dorment
Et je serre dans ma paume
Votre main étrangère.
Après l'alarme, la ville s'est endormie,
J'ai entendu la mélodie d'une valse
Et ici j'ai regardé longtemps à l'intérieur.
Refrain :
Bien que je ne vous connaisse pas du tout,
Et que ma maison est bien loin d'ici,
C'est comme si j'étais de retour
Dans ma maison natale...
Dans cette salle vide
Nous dansons tous les deux,
Alors dites au moins un mot,
Moi-même je ne sais pas quoi.

Nous allons être amis, boire et tourner.
J'ai complètement oublié comment danser
Et je vous demande de me pardonner.
Le matin appelle de nouveau à la marche,
En quittant votre petite ville,
Je passerai devant votre porte.

Случайный вальс
Ночь коротка, спят облака,
И лежит у меня на ладони
Незнакомая ваша рука.
После тревог спит городок,
Я услышал мелодию вальса
И сюда заглянул на часок.
Хоть я с вами совсем не знаком,
И далёко отсюда мой дом,
Я как будто бы снова
Возле дома родного…
В этом зале пустом
Мы танцуем вдвоём,
Так скажите хоть слово,
Сам не знаю о чём.
Будем дружить, петь и кружить.
Я совсем танцевать разучился
И прошу вас меня извинить.
Утро зовёт снова в поход,
Покидая ваш маленький город,
Я пройду мимо ваших ворот.

Смуглянка
Как-то летом на рассвете
Заглянул в соседний сад.
Там смуглянка-молдаванка
Собирала виноград.
Я краснею, я бледнею,
Захотелось вдруг сказать:
Станем над рекою
Зорьки летние встречать!
Раскудрявый клен зеленый, лист резной,
Я влюбленный и смущенный пред тобой
Клен зеленый, да клен кудрявый,
Да раскудрявый, резной!
А смуглянка-молдаванка
Отвечала парню в лад:
- Партизанский, молдаванский
Собираем мы отряд.
Нынче рано партизаны
Дом покинули родной.
Ждет тебя дорога
К партизанам в лес густой.
Раскудрявый клен зеленый - лист резной
Здесь у клена мы расстанемся с тобой
Клен зеленый, да клен кудрявый,
Да раскудрявый, резной.
И смуглянка-молдаванка
По тропинке в лес ушла.
В том обиду я увидел,
Что с собой не позвала.
О смуглянке-молдаванке
Часто думал по ночам...
Вскоре вновь смуглянку
Я в отряде повстречал.
Раскудрявый клен зеленый, лист резной,
Здравствуй, парень, забубенный, мой родной, -
Клен зеленый, да клен кудрявый,
Да раскудрявый, резной!