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« Ma petite Partie et ses héros »

2020-05
Notre revue a le privilège particulier de venir vers les francophones du monde et leur parler de notre Mémoire, pour leur faire mieux connaître ce qui nous est précieux. Nous sommes fières d’avoir l’opportunité de toucher à notre Mémoire commune avec la France dont le peuple a aussi souffert de la barbarie des nazis et qui est venu en aide à ses frères de combats soviétiques.

Nous aimerions ouvrir ce numéro avec de petites histoires des « petits » héros inconnus. Les grands livres ni les journaux imminents n’en parlent pas, mais elles raisonnent dans les cœurs de leurs familles. Les professeurs de français et leurs élèves ont participé au projet réalisé par l’Association des enseignants de français de la région Amourskaya au projet « Ma petite patrie et ses héros ». Nous vous présentons leurs portrais.
Maxim Kamenchtchikov, élève de l’école de Magdagatchi :
Mon arrière-grand-père s’appelle Kopylov Maxim Petrovitch (27.01.1916 – 28.05.1984). Il est né dans le village de Malopestchanka de la région de Kemerovo en Sibérie. Au début de la Grande Guerre patriotique, il avait 25 ans. Lui, comme tous les hommes de notre pays, est allé au front. Là-bas, Maxim Petrovich a servi comme un simple soldat, avec beaucoup de courage et d’intrépidité. Il se trouvait en Tchécoslovaquie au moment où l’Union Soviétique et ses alliés ont remporté la Victoire sur les nazis. Il a eu des mérites militaires, dont la médaille « Pour le courage », « Pour la victoire sur l’Allemagne ».
Après la guerre, mon arrière-grand-père est arrivé dans un petit village (une station ferroviaire) Krasnaya Pad’ de la région Amourskaya. On m’a raconté qu’il avait été exigeant envers lui-même et envers les autres, mais par contre, il avait un bon sens de l’humour. Il a travaillé comme opérateur a la station ferroviaire. Plus tard, en tant que responsable de la station. Il a reçu la médaille « Pour le travail héroïque ». Il a élevé six enfants. Notre famille conserve la cuillère avec laquelle mon arrière-grand-père a mangé pendant la guerre.
Zlata Omelioukh, élève de l’école 15 à Blagovechtchensk :
Kotovchtchikov Alexandre Diamidovitch (13 août 1924 – 2 septembre 1993), c’est mon arrière-grand-père. En 1942, à l’âge de dix-huit ans, il a été appelé à faire son service militaire. Et tout de suite on l’a envoyé au front. Blessé trois fois, il a combattu contre les fascistes pendant toutes les 4 années de guerre. Sa dernière blessure a été très grave.
Mon grand-père a participé à la libération des pays baltes. Il a été décoré par la médaille « Pour les mérites militaires » et l’« Ordre de la Guerre patriotique». Après la guerre il a travaillé comme charpentier. Je n’oublie pas mon arrière-grand-papa, mes parents me parlent beaucoup de lui. C’est mon héros ! Chaque année je vais avec son portrait au défilé du « Régiment immortel » de nos héros.
Pobaruev Petr Ivanovich
Elizaveta Akhmetchina, élève de l’école de Magdagatchi :
Mon arrière-arrière-grand-père Pobaruev Petr Ivanovich est né le 9 février 1925 dans le village de Magdagachi de la région de Amourskaya. Après avoir fini ses études à l'école, le 18 décembre 1942, il a été appelé dans les rangs des forces armées soviétiques. Il a rejoint l'armée dans la ville de Botogol de la région de Krasnoïarsk en Sibérie. En juin 1943, il est envoyé au front, vers le secteur Orel-Koursk. Il a participé aux batailles en tant que tankiste. Il s'est montré brillant dans une bataille pour une petite ville, pour laquelle il a reçu des remerciements du commandement.
Le 1er novembre 1943, il a été blessé et hospitalisé dans la ville de Tula. Après être guéri, il est envoyé en Biélorussie dans la ville de Dobroye pour suivre une formation de commandant subalterne. En juillet 1944, il est envoyé au front à l'ouest de l'Ukraine dans la ville de Koval de la région Malynskaya où il a combattu dans l'infanterie en tant que chef de brigade. Puis il a été transféré dans l'équipage d'artillerie pour battre les Allemands, abattre leurs tanks. Au début, il était chargeur, puis, jusqu'à la fin de la guerre, commandant des armes à feu.

Mon arrière-grand-père a participé à la libération de l'Ukraine d’ouest et de la Varsovie en juillet 1944. Sous sa direction, deux tanks allemands ont été vaincus. Pour cet exploit, il a été décoré par l'Ordre de l’Etoile Rouge, et sa brigade a reçu la médaille « Pour le courage ». Après l’offensive de la ville de Poznań, où deux tanks et un canon allemands ont été abattus, il a reçu l’Ordre de la Grande guerre patriotique.

Après la guerre mon arrière-grand-père a été le président du Conseil des vétérans de la région de Magdagatchi. Il a été trois fois élu député du conseil municipal et du conseil départemental. Petr Ivanovitch était un citoyen d’honneur de la ville de Magdagatchi.
Igor Sleptchenko, élève de l’école de Magdagatchi :
Mon arrière-grand-père s’appelle Alekseï Vladimirovitch Khetchikov (1919 – 2002). Il est né dans le village d'Ogurtsy de la région de Krasnoïarsk. Il a dû quitter l'école tôt (il n’a fait que 6 années d’études), car il devait aider à nourrir sa famille. Il a travaillé dans le sovkhoz du village ou dans la forêt pour cueillir du bois. Ce travail était très dur pour un garçon de 12 ans, mais il n’y avait rien à faire car il devait aider sa mère. Il est parti servir dans l’Armée Rouge le 3 mai 1939, alors qu'il avait 20 ans. Il a servi sur l'île Russky dans la région Primorsky dans le bataillon de construction.
En décembre 1941 il se rend au front. Pendant quatre ans de guerre il a combattu dans des divisions de construction, d'infanterie, puis dans un régiment d'aviation. Au moment où on a appris que l’Allemagne nazie avait capitulé, Alekseï Vladimirovitch était déjà en Tchécoslovaquie, à Prague, combattant pour le 1er front de l’Ukraine.
Mon arrière-grand-père n’aimait pas parler de la guerre, parce que ces souvenirs lui faisaient beaucoup de mal. Il a participé à la défense de Stalingrad, à l’assaut de Dniepr, combattu dans d’autres villes soviétiques pour chasser les nazis. Il a été trois fois grièvement blessé et a séjourné longtemps dans les hôpitaux des armées. Ma famille garde précieusement ses mémoires : «Pendant les combats nous restions longtemps allongés sur le sol, très souvent mouillés jusqu’à la taille, les pieds gelés, mais malgré tout, il fallait poursuivre le combat. Parfois les offensives duraient plusieurs jours… »
Alekseï Vladimirovitch a reçu les médailles « Pour la victoire sur l'Allemagne », « Pour les mérites militaires », la médaille Joukov, l’Ordre de la Grande Guerre patriotique du II degré, des signes de distinction différentes.
Elena Seyitmedova, enseignante à l’école 7 de Tsiolkovski :
75 ans se sont écoulés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle a coûté la vie à des millions de soviétiques. En 1941, mon grand-père et ses deux frères sont allés au front : Vassili, Alexeï et Dmitri. Seul Alexeï est rentré de la guerre. Vassili et Dmitri ont été portés disparus.
Il y a 75 ans, l’une des batailles les plus sanglantes de la Grande Guerre patriotique a pris fin - la bataille de Rjev. La confrontation a duré 15 mois pendant lesquels de nombreux villages ont été effacés de la terre par les nazis, dont Polunino. À une altitude de 200 mètres près du village, les allemands tenaient la défense. De là, on peut bien observer tous les environs. Aujourd’hui, sur ce territoire les volontaires trouvent toujours les restes des centaines de soldats soviétiques.
C’est ici que le 17 mai 2013 les volontaires de l’organisation de recherche « Rubej » ont découvert les restes de 6 soldats, dont le soldat de l'Armée Rouge Vassili Chtchekotilov. Sur le médaillon du soldat, il n’y avait que le nom Chtchekotilov. Son petit-fils Chtchekotilov a mis 5 ans, pour établir la vérité : « Si le grand-père a péri le 14 août, puis le 18 août, le lieutenant Alexeï Chtchekotilov, le frère du grand-père, a été blessé. Donc, l’un est resté là pour toujours sur le champ de bataille, l'autre - après une blessure grave, est rentré. »
Vassili Chtchekotilov fut le soldat de garde de l’Armée rouge du 3e bataillon de fusiliers-voltigeurs. Il a péri le 14 août 1942 dans les combats pour la libération du village de Polunino du district de Rjevsky de la région de Tver. Il a été inhumé le 22 juin 2013 dans la ville de Rjev au Cimetière mémorial des soldats soviétiques.
Un autre frère de mon grand-père Chtchekotilov Alekseï Ivanovitch, né en 1915, a été appelé au front le 22 juillet 1941 par le comité militaire du district de Tonchaevsky. Il a combattu dans une division d’infanterie en tant que commandant d'un peloton de mortiers. En juillet 1942, il devient officier de communication du régiment. Au combat, malgré les tirs puissants des ennemis, il remettait des rapports et des ordres en temps opportun au quartier général de ses unités. Le 14 août, en tant que commandant adjoint d'un bataillon, il a été envoyé sous Rjev pour reconnaître les forces ennemies sous le village de Juravlevo jusque dans les profondeurs de la défense. Pour mener à bien cette tâche, lui et un groupe de combattants ont dû rester dans l’eau pendant environ deux jours, repoussant les attaques des Allemands. Le 18 aout, dans un des combats Alexeï Ivanovitch a tué plus de 10 nazis, mais il a été grièvement blessé. Malgré tout l’ordre a été exécuté. Pour son exploit, Alexey Chtchekotilov a reçu l'Ordre de l'Etoile Rouge et une médaille « Pour le courage ».
Après la guerre, Alexeï Ivanovitch a travaillé pendant de nombreuses années comme directeur de l’école primaire Novoselkovskaya, puis de l'école secondaire Martyakhinskaya de la région Gorki.