Salut! Ça va?

Adieu d’un ami à André Peyronie

2020-05
L’histoire de « Normandie-Niemen » est l’une des plus exceptionnelles de l’histoire de l’aviation militaire française. Elle est même passée de « l’Histoire a la légende ». Dans mon livre « Ceux du Normandie-Niemen » je relate l’histoire individuelle de ces hommes qui ont participé à cette extraordinaire épopée et l’ont rendu possible.

En rédigeant ce livre, ma volonté a été de laisser en témoignage, pour les générations futures, une trace tangible du parcours et de la vie de ces héros. Qu’ils aient été pilotes, techniciens, mécaniciens, interprètes, médecins ou secrétaires, tous ont contribué à écrire l’histoire de « Normandie », puis de « Normandie-Niemen », tous n’ont pas hésité devant le sacrifice suprême afin que nous puissions vivre aujourd’hui dans un monde libre.

J’ai tenu tout spécialement à rendre hommage aux 42 mécaniciens français dont le rôle a été déterminant. Parmi eux – André Peyronie, le dernier survivant du glorieux régiment, décédé mardi 10 décembre 2019, a l’âge de 99 ans. Mécanicien, il était chargé de l’entretien du Yak du pilote Marcel Lefèvre, as du régiment, tué en 1944.

Pendant la période très dure de l’hiver 1942-1943 sur le front de l’Est, en URSS, André Peyronie travailla, comme tous les mécaniciens, avec abnégation et dans les pires conditions, voir quelquefois les mains nues par des températures pouvant parfois descendre jusqu’à moins 30 degrés. Et il fut toujours à la hauteur de sa tâche.

Après la guerre et durant toute sa vie André Peyronie n’aura de cesse de rendre hommage aux 42 pilotes du « Normandie-Niemen » qui firent le sacrifice de leur vie pour la liberté et c’est toujours avec une extrême émotion qu’il évoquera ses compagnons d’armes disparus. Il porta toute sa vie une grande reconnaissance à la Russie : « J’exprime au peuple russe mes plus vifs remerciements pour la gentillesse avec laquelle nous avions été accueillis et pour tous les avions qu’ils nous ont à l’époque permis de choisir parmi les meilleurs ! Du fond du cœur merci !»

Je connaissais André Peyronie depuis 1992. Dès le début de nos relations il a fait preuve à mon égard d’une immense gentillesse et d’une grande disponibilité. Durant mes travaux de recherches sur « Normandie-Niemen », il m’a apporté une collaboration ô combien appréciable et m’a soutenu en permanence. Sans son aide si précieuse, mon livre « Ceux de Normandie-Niemen » n’aurait sans doute jamais pu voir le jour ; cela je ne pourrai jamais l’oublier.

Il y a quelques années, André Peyronie m’avait demandé de le tutoyer. Quel témoignage d’amitié de sa part et quel privilège pour moi. Avec la disparition d’André Peyronie, j’ai perdu bien plus qu’un ami. Après le décès de mon père alors que j’avais 15 ans, j’ai le sentiment d’être une nouvelle fois orphelin…

« Adieu mon cher André ! Je t’embrasse avec toute mon affection ! »